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Les véritables forces de gauche malouines proches d’une grande victoire à Saint Malo

par fabdet

Publie le vendredi 19 juin 2020 par fabdet - Open-Publishing

Face à l’immobilisme d’une mairie à la solde du patronat et à l’incurie de l’Etat, un collectif citoyen engagé et une association locale se sont levés pour dire « stop » à la pollution produite à une entreprise sans scrupule prête à tout pour toujours plus de profit. Contre toute attente, dans ce combat déséquilibré contre la Timac Agro, les militants locaux sont pourtant sur le point de remporter une grande victoire. Cette victoire surtout du fait d’un homme de conviction qui a su entrainer derrière lui le collectif : Alain Guillard.

Vieux routier de la lutte sociale et environnementale, Alain Guillard n’est pas un nouveau venu dans le paysage politique et associatif malouin. Cela fait même quelques années qu’il roule sa bosse aux côtés des militants NPA et Insoumis, à la tête de l’association politique locale « Osons La Gauche ! ». Ces derniers l’ont même accompagné dans sa dernière tentative en date pour conquérir la mairie.

Peine perdue, dans ce bastion de la bonne bourgeoisie bretonne, les idéaux portés par Alain Guillard n’avaient que peu de chances de rencontrer un écho favorable. C’est donc sur d’autres terrains qu’Alain Guillard, réunissant derrière lui les véritables forces de gauche à Saint Malo, a décidé de poursuivre le combat. Et les occasions de ferrailler avec le vieux capitalisme rance et une justice aux ordres ne manquent décidemment pas à Saint Malo.

La Timac, un air de déjà-vu

Quitte à trouver des combats pour remobiliser les troupes militantes, autant choisir les plus symboliques ; la société Timac Agro nous a fourni l’occasion dont la véritable gauche malouine rêvait pour dénoncer une situation environnementale devenue un scandale d’État.

En effet, depuis des années, les riverains comme les touristes ne peuvent que constater ce problème que pose le capitalisme sans contrôle où le profit remplace l’intérêt collectif ! Le fait n’est pas forcément nouveau dans un contexte de libéralisme sauvage où l’argent prend le pouvoir partout, mais cela reste un choc pour les Malouins qui se croyait protégés.

Incapables de maitriser ses process industriels, l’entreprise milliardaire pollue. C’est criminel. Au nom du profit, au nom de la collusion patronat milieu politique local, au nom de magouilles multiples, la situation dure et perdure.

Depuis longtemps l’entreprise a pu compter sur l’inaction de l’Etat : préfet et sous-préfet aux ordres des puissances financières n’ont rien fait devant les notables malouins aux poches pleines. De la mairie au tribunal, les soutiens de la Timac sont bien nombreux.

C’est en fait tout un système auquel s’attaque désormais Alain Guillard et son association Osons (La Gauche). Un système fait des mêmes petits arrangements et autres copinages que ceux vus jusqu’ici à Saint-Malo et au-delà.

Du côté de la Timac, on ose tout, y compris le chantage à l’emploi, avec un seul objectif : ne surtout rien changer, continuer à engranger les profits et à polluer impunément. Qu’est-ce que l’emploi face à la pollution de la terre, à la destruction du vivant. Les travailleurs sont esclaves de leur salaire et doivent accepter de polluer pour pouvoir survivre ? Assurément non. Il faut lutter contre cette ineptie et ne pas rentrer dans cette logique. Le capitalisme détruit. Il faut détruire les destructeurs et changer de système.

Le vent tourne

Mais le vent est peut-être en train de tourner ; à Saint-Malo, on sait qu’il faut se méfier des vents changeants. Au-delà de son association, Alain Guillard est en effet parvenu à rallier à sa cause et à son combat des citoyens malouins, qui militent désormais à ses côtés pour une vraie justice environnementale et sociale. Depuis le début, l’association Osons ! s’est en effet lancée dans le combat judiciaire, avec l’espoir que les faits et le droit pourraient finalement triompher de l’immobilisme et de la compromission des élus de droite au pouvoir depuis trop longtemps.

Avant d’envisager de poursuivre la lutte par d’autres moyens (et ils sont nombreux), c’est bien en justice que les forces de progrès environnementales et sociales pourraient connaitre une avancée décisive rapidement : après l’audience du 11 juin, il ne fait pas de doute que la victoire de ce collectif citoyen est proche.