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JO 2012. Paris, toute la chance et le bonheur de n’avoir pas les jeux (pas zaz)

Publie le jeudi 7 juillet 2005 par Open-Publishing
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1. D’abord, le choc

Nous comprenons la terrible déception de ceux qui, malgré leur erreur, avaient oeuvré si totalement pour les Jeux à Paris, nous comprenons ce qu’ils ressentent, nous ne croyons en aucun cas qu’ils aient démérité dans l’effort.

Dire toutefois que toute la France serait en pleurs, écarte notre France à nous qui pousse un très grand ouf, même si elle perçoit la terrible gravité par ailleurs de l’affront fait à la France, affront qui a du sens plus qu’on ne veut le reconnaître pour le moment.

2. et aussitôt l’inattendu soulagement

N’avoir pas les Jeux ! C’était dans l’immédiat sauver ses yeux, ses oreilles, sauver sa peau de la propagande toute la nuit à la télé des cuistres préposés et des hilares sur les Champs, c’était n’avoir pas à voir la mairie de Paris dans l’écran, unie à l’Elysée et au Gouvernement, descendre en strings, en panty, en nuisette, la plus "pelle" avenue du monde. C’était n’avoir pas parmi les blablateurs cathodiques, les deux derniers porteurs de messages, en réalité de poisse, qu’avaient été Accoyer à l’UMP et l’ensemble du PS, expéditeurs des derniers encouragements à la délégation française.

Six mois ! déjà on en avait plus que soupé de Paris 2012 ! comment imaginer qu’on aurait pu en prendre pour 7 ans encore ! On se chuchottait à soi-même, à ses copains, à sa grand mère que les commerçants allaient enfin décoller leurs putain d’abominables et odieux autocollants..

En dehors de l’insupportabilité médiatique finalement écartée, il y avait la joie sur le fond : que le cinoche s’arrête, qu’on revienne au bon sens, à ce fait très évident que la France n’avait pas à perdre du pognon, de l’énergie, de la vie dans toute cette monstrueuse pitrerie, pour la frime, pour des prunes, pour le prestige et la sauvegarde inutile d’une classe politique de gauche ou de droite unanimement exécrée.

On ne regrettait même pas les 60 000 emplois pérennes qu’on nous promettait, qui n’auraient jamais existé, les 20 000 de balayeurs, 20 000 de grilleurs de merguèzes, 20 000 de maîtres-chiens hautement qualifiés.

On ne regrettait pas Lagardère, son hypothétique botte de Nevers, ses compères.

On ne regrettait pas, malgré deux bouts de sympathie et ce qu’on nous en imposait, ces athlètes à la retraite qui avaient en leur temps sauté des haies, des nanas, sauté sur des médailles et passé du bon temps avec quelques lombalgies pendant que tout le Peuple se faisait chier simplement à travailler.

On se disait qu’on avait eu de la chance et que d’abord une justice devait être immanente.

3. La justice est immanente

On avait moqué la démocratie comme à l’accoutumée, la presse avait fait silence, le juste débat public n’avait pas un instant eu lieu. Sauf à la dernière minute, daté du mercredi 6 juillet, une inspiration du Monde sur le CIO (des plombes après la nôtre), terriblement prémonitoire. A 14 heures, la France était blackboulée, après trois essais méritoires mais dévoyés.

Et de pousser les hauts cris ! Quelle était cette injustice ? cette comédie ? on trahissait Paris ? Politiquement, on choisissait Blair contre la voie française.

Allons bon ! mais qui d’abord, en vérité, avaient opté pour la voie anglosaxonne de Blair contre la voie française ? Science po, cet étrange établissement qui recevait pour la France quelque mois plus tôt madame Condolezza Rice, c’étaient nos chirurgiens, élevés au biberon par la France, et qui rêvaient de vivre à Londres. C’était le MEDEF qui ne pense qu’à ça, l’ancien président et la nouvelle, c’était également ne bandant que pour ça l’ancien gouvernement et le nouveau.

Le CIO et beaucoup de supposés amis ne choisissaient donc pas Paris que nous trahissions en réalité nous-mêmes. Bref les British avaient gagné. Sportivement on les félicitait. Bien, bien ! ça ne résout pas des problèmes pas du tout secondaires : un CIO fossile ce qui n’est pas nouveau, un olympisme égaré ce qui n’est pas nouveau, une France déshonorée ce qui n’est pas nouveau non plus, mais qui est ici forcé.

Conclusion : La France a perdu, excellente nouvelle ! La France est grotesque, mauvaise nouvelle ! Il va bien falloir se décider à présenter à qui de droit (politiques et presse) le solde qui reste à apurer.

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA... (et pour la démocratie avancée)
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