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Un plan anti-immigration a été approuvé au G5 d’Evian : des vols charter conjoints pour les rapatriements

Publie le dimanche 10 juillet 2005 par Open-Publishing

Expulsions, l’Union fait la force

Un plan anti-immigration a été approuvé au G5 d’Evian : des vols charter conjoints pour les rapatriements.

Au projet, en partie déjà opérationnel dans certains Pays de l’Ue, ont souscrit les ministres de l’Intérieur de France, Italie, Espagne, Grande Bretagne et Allemagne

de A.M.M. Traduit de l’italien par karl&rosa

C’est la formalisation de pratiques qui existent déjà et auxquelles ont eu plusieurs fois recours certains pays européens : sur proposition espagnole, les ministres de l’Intérieur du G5 (le groupe qui rassemble les cinq pays les plus importants de l’Union européenne, France , Allemagne, Grande Bretagne, Espagne et Italie) ont décidé hier, à la fin d’un sommet de deux jours dans la petite ville thermale d’Evian, d’organiser des charter "de groupe" pour expulser les immigrés clandestins.

L’hôte de la rencontre, le ministre français de l’Intérieur Nicolas Sarkozy, qui a des visées présidentielles et qui a adopté ces derniers temps un langage cru et expéditif, a affirmé que les pays du G5 face à l’immigration clandestine doivent être "rapides, efficaces, pédagogiques". Le fait de grouper dans un seul vol les clandestins à rapatrier dans le pays d’origine permet de "mutualiser notre effort financier et politique", c’est-à-dire de faire des économies en mettant en commun les moyens et de montrer aux pays d’origine une volonté de fer de fermer la porte à l’immigration illégale.

Plus terre à terre, le ministre italien Giuseppe Pisanu a affirmé que "nous ferons comme nous avons déjà fait" et il a cité comme exemple des vols "conjoints" entre l’Italie et l’Allemagne. La France aussi a déjà eu recours à ce système, en collaboration avec d’autres pays européens. Mais le mécanisme des charter de groupe n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Il ne pourra avoir lieu que si "les pays d’origine des immigrés clandestins acceptent" ce rapatriement forcé, en concédant des "laissez-passer consulaires". Pour y voir plus clair on aura recours aux nouvelles technologies. Entre temps, on devra établir "très clairement un lien entre le nombre de visas et celui des laissez-passer consulaires".

Il y aura une période d’expérimentation, "sur une liste de pays à définir en commun" entre les cinq (et peut-être les six, parce que la France voudrait élargir le G5 à la Pologne). On rédigera cette liste en tenant compte "des liens historiques existants avec certains de ces pays en matière d’immigration". Plus pragmatique, le ministre de l’Intérieur britannique, Charles Clarke, a ajouté qu’on n’aura pas recours au charter conjoints "de façon automatique" et qu’il faut "tenir compte des règles déjà établies entre chacun des pays du G5 et les pays d’immigration".

Les ministres de l’Intérieur ont fait un nouveau pas vers le fichage commun de tous les étrangers qui viennent en Europe, pour découvrir plus facilement ceux qui arrivent avec un visa touristique pour s’y établir ensuite sans papiers légaux : l’objectif est, à terme, l’harmonisation des procédures de contrôle des visas, qui devront désormais contenir des données biométriques, et le rapprochement des législations sur le regroupement familial. Les pays du G5 feront une "étude comparée dans chaque pays sur les conditions du regroupement familial" pour arriver à un "cadre de référence" commun. Voilà une obsession de Sarkozy : en effet la France qui est pratiquement fermée à l’immigration depuis plus de vingt ans, voit arriver les nouveaux immigrés, à 95%, à travers le mécanisme du regroupement familial (seulement 5% est accueilli en France pour des raisons économiques et d’asile politique).

D’ailleurs les ministres, obsédés par l’immigration clandestine, ont par ailleurs discuté de lutte contre la criminalité organisée. Contre le trafic de stupéfiants, ils ont mis à l’étude la création d’un centre d’analyse de l’information maritime sur la façade atlantique, en collaboration avec Europol, et d’une plateforme commune dans la région des Balkans et de l’Asie centrale contre le trafic d’héroïne. Pour combattre la criminalité organisée, une plateforme d’échange d’empreintes génétiques et digitales des personnes recherchées sera instituée à La Haye, siège d’Europol. A l’étude aussi, la possibilité de collaborer avec les assurances et les constructeurs de voitures, pour repérer les véhicules volés et ceux qui circulent avec de faux papiers.

http://www.ilmanifesto.it/Quotidian...


ITALIE : IMMIGRES

Au G5, accord pour les expulsions conjointes

Le ministre de l’Intérieur Pisanu se sentira moins seul : les rapatriements forcés des immigrés, il les fera dorénavant par des vols charter communautaires. Pour être précis, en collaboration avec la France, l’Espagne, l’Allemagne et la Grande Bretagne. En effet, le sommet des ministres de l’Intérieur à Evian s’est conclu sur un accord, sollicité aussi par l’Espagne de Zapatero, qui élargit les dites "expulsions conjointes de clandestins". Autrement dit, ce que l’Italie - mais la France aussi -, font déjà depuis plusieurs mois, entre en vigueur avec la casquette de l’Ue.

http://www.ilmanifesto.it/Quotidiano-archivio/06-Luglio-2005/art10.html

Traduit de l’italien par karl&rosa