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BOUCHES-DU-RHONE : Nouvelle grève d’ouvriers agricoles

Publie le mercredi 20 juillet 2005 par Open-Publishing
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BOUCHES-DU-RHONE : Nouvelle grève d’ouvriers agricoles

150 employés permanents et saisonniers marocains ont lancé une action mercredi sur une exploitation fruitière de Saint-Martin-de-Crau, pour des questions de salaires et de logement.

Quelque 150 ouvriers agricoles employés sur une exploitation fruitière de Saint-Martin-de-Crau, appartenant à la société Bayard, se sont à leur tour mis en grève mercredi 20 juillet pour des questions de salaires et de logement, a-t-on appris auprès de la CGT.

Parmi les grévistes figurent à la fois des employés permanents et des saisonniers marocains sous contrat de l’office des migrations internationales (OMI). Selon la CGT, seuls 30 saisonniers Polonais travaillant sur cette exploitation n’ont pas cessé le travail.

Ce mouvement a pris naissance au lendemain de la reprise du travail à la SEDAC et à Poscros, deux autres sociétés de Saint-Martin-de-Crau, après un accord conclu lundi soir avec l’employeur et des garanties de la préfecture. Les 240 saisonniers immigrés, hébergés dans des conditions insalubres, s’étaient mis en grève notamment pour réclamer des arriérés de salaire.

Besoin

Employés dans des conditions souvent difficiles, 4.000 travailleurs saisonniers immigrés ramassent cette année fruits et légumes dans les Bouches-du-Rhône, premier département français ayant recours à cette main d’oeuvre qu’exploitants et pouvoirs publics jugent indispensable à la survie d’un secteur en crise.

Ces saisonniers font partie d’un contingent de 4.000 immigrés venus travailler dans les exploitations fruitières et maraîchères du département, qui concentre à lui seul 25% du total français de ces travailleurs immigrés. Ils sont employés sous contrat OMI, qui permet à des employeurs de recruter pour des durées déterminées (8 mois au maximum) des saisonniers étrangers rémunérés au SMIC, selon des conventions bilatérales signées avec la Tunisie, le Maroc et la Pologne.

"Aujourd’hui, dans la région, tant que l’ANPE ne répond pas à nos demandes, les demandeurs d’emploi refusant de travailler selon des conditions fixées par le code du travail, nous aurons besoin de cette main d’oeuvre saisonnière immigrée", juge Jean-Noël Fabre, secrétaire général départemental des Jeunes agriculteurs (JA, proche de la FNSEA).

Dégradation

"Il faut d’abord faire respecter les contrats mais aussi plafonner leur nombre à 10 ou 15 par exploitation, sinon nous arrivons à des conditions de travail déshumanisées", explique Daniel Roche, porte-parole départemental du Mouvement de défense des exploitations familiales (Modef).
"Pour beaucoup, les OMI sont une main d’oeuvre bon marché et flexible, un élément décisif pour certains employeurs qui voient le coût relatif de la main d’oeuvre augmenter sans arrêt, alors que le prix d’achat de leur production diminue", déplore-t-il.

"L’agriculture ne peut vivre qu’avec un très fort contingent de travailleurs saisonniers étrangers", assure le préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur Christian Frémont. "Mais le problème, c’est que depuis 2001, la situation économique de l’agriculture dans la région s’est fortement dégradée et, avec elle, celle des saisonniers immigrés", ajoute Christian Frémont.
Afin "d’améliorer les conditions d’accueil de ces saisonniers", une table ronde sera organisée à la rentrée et elle pourrait permettre "un dépoussiérage du statut OMI", a expliqué lundi le préfet, à l’issue d’une réunion avec une délégation des grévistes.

Le Nouvel Observateur

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