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LE POUVOIR TUNISIEN CHERCHE A LIQUIDER LES ORGANISATIONS DES DROITS HUMAINS

Publie le lundi 25 juillet 2005 par Open-Publishing

C.R.L.D.H. Tunisie

Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie

LE POUVOIR TUNISIEN CHERCHE A LIQUIDER LES ORGANISATIONS DES DROITS HUMAINS ET A DESHONORER SES DEFENSEURS

Le Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie dénonce une nouvelle fois les politiques répressives antidémocratiques, liberticides et attentatoires aux droits de l’homme des autorités tunisiennes. A la veille de la tenue de la deuxième phase du sommet mondiale de la société de l’information en Tunisie et malgré les appels incessants des associations et forces démocratiques en Tunisie et dans le monde pour le respect des libertés et des droits de l’homme, le pouvoir tunisien continue sa politique acharnée du tout répressif.

Le dernier avatar de ces pratiques a consisté à la fois à bloquer les fonds de l’institut arabe des droits de l’homme (I.A.D.H.) et aussi en organisant une nouvelle campagne de diffamation contre un des administrateurs de l’institut, secrétaire général de la ligue tunisienne des droits de l’homme et membre de notre comité : M Khémais Kslila.

L’institut n’est pas la seule victime du blocage des subventions octroyées par les institutions européennes et internationales aux organisations de droits de l’homme, le pouvoir tunisien a déjà saisi illégalement, il y a deux ans, les avoirs de la ligue tunisienne des droits de l’homme dans une vaine tentative d’asphyxier ses activités, de remettre en cause son indépendance et son attachement aux combats qu’elle mène pour le respect des droits de l’homme et l’exercice des libertés fondamentales et démocratiques en Tunisie.

Le pouvoir ne se contente pas de vouloir mettre au pas les organisations et institutions démocratiques tunisiennes, il n’a de cesse d’essayer de salir l’honneur et la réputation des militants et militantes défenseurs des droits humains en Tunisie. Après la campagne haineuse et diffamatrice contre la porte-parole du conseil national des libertés Mme Sihem Bensedrine, les autorités tunisiennes se sont pris à M Khémais Ksila.

En effet, en bloquant les avoirs financiers de l’institut, le pouvoir tunisien a invoqué la présence de M Ksila « condamné en 2002 à une peine d’emprisonnement de dix ans » dans le conseil d’administration.

M Ksila qui est réfugié en France, a été plusieurs fois condamné à la prison. Le 2 février 2002, dans une parodie de justice où les avocats n’ont jamais pu avoir accès au dossier et après une audience de quelques minutes il a été condamné par contumace à dix ans de prison et à dix mille dinars de dommage et intérêts. M Ksila a été inculpé de tentative de viol après une campagne de tracts anonyme relayée par des journaux connus pour être aux ordres de la police politique tunisienne et spécialisés dans la diffamation des défenseurs des droits de l’homme.

L’acharnement du pouvoir contre M Ksila remonte à de nombreuses années, son cas est actuellement suivi par la haut commissariat des droits de l’homme de l’ONU. Il est aussi soutenu par les organisations internationales des droits de l’homme. Lors de la réunion du 20 mars 2005, le conseil national de la ligue tunisienne lui a exprimé sa solidarité et a demandé l’abandon de toutes les poursuites engagées contre lui.

Conscient de la pression inqualifiable du pouvoir tunisien qui n’hésite pas à mettre en péril l’existence de l’institut arabe des droits de l’homme, de ses activités et de ses salariés, M Ksila a proposé le 20 juillet 2005, lors d’une déclaration à la chaîne satellitaire El Jazira qu’il était prêt à remettre sa démission si le pouvoir tunisien s’engageait auprès des instances onusiennes représentées au conseil d’administration de l’I.A.D.H. à dégeler sans délais les avoirs de l’institut.

Le C.R.L.D.H.T. demande le déblocage immédiat des avoirs de l’institut arabe et des droits de l’homme et ceux de la ligue tunisienne des droits de l’homme et l’abandon des campagnes diffamatoires et déshonorantes contre M Ksila et tous les militantes et militants défenseurs des droits humains.

Le C.R.LD.H.T. partage les positions de la fédération internationale des droits de l’homme (F.I.D.H.) des 4 et 21 juillet 2005 et celles du réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme (R.E.M.D.H.) du 29 juin 2005 et lance un appel à toutes les organisations, associations et personnalités tunisiennes et du monde entier pour une mobilisation urgente afin de sauver l’institut arabe des droits de l’homme et la ligue tunisienne des droits de l’homme et arrêter les campagnes ignobles contre les défenseurs des droits humains.

Le C.R.L.D.H.T. considère que la lutte pour le respect des droits de l’homme en Tunisie et ailleurs nécessite à la fois la défense des institutions et la protection des défenseurs des droits humains, l’expérience a toujours montré que l’abandon du droit des personnes annonce la remise en cause de l’autonomie des institutions démocratiques.

Paris le 24 juillet 2005

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