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Le président d’Attac, Jacques Nikonoff, ne veut pas soutenir une éventuelle candidature de José Bové en 2007

Publie le vendredi 26 août 2005 par Open-Publishing
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de Nicolas Weill

Malgré la défaite du oui au référendum du 29 mai, pour laquelle les comités locaux d’Attac ont largement oeuvré et que l’association altermondialiste brandit comme l’un de ses grands succès, la sixième université d’été du mouvement s’ouvre, vendredi 26 août à Poitiers (Vienne), dans un climat de grande tension interne.

Critiqué pour son "autoritarisme" et pour ses liens au politique, le président sortant, l’économiste Jacques Nikonoff, a saisi l’occasion de la tenue, jeudi 25 août, d’un conseil d’administration de l’association pour prendre les devants sur une éventuelle candidature de José Bové à la présidentielle de 2007. "Nous ne soutiendrons pas José Bové dans sa campagne électorale si elle se confirme, malgré l’amitié que nous lui portons", a indiqué M. Nikonoff qui entend maintenir le mouvement "à l’écart des jeux politiques" .

Les représentants des associations et syndicats fondateurs d’Attac qui revendiquent 30 000 adhérents, continuent de critiquer l’"autoritarisme" de Jacques Nikonoff. Ils entendent présenter contre lui un candidat à l’assemblée générale de décembre. Dans ce climat délétère, les tribunes en ligne se succèdent sur le site Internet www.attac.org

Parmi les contestataires figurent Pierre Khalfa, ancien responsable de Solidaires, Gus Massiah du Centre de recherches et d’information pour le développement (CRID), François Dufour de la Confédération paysanne, Susan George, l’une des fondatrices "historiques" d’Attac, et Maxime Combes, d’Attac campus. Tous plaident pour que la Conférence nationale des comités locaux (CNCL), créée en 2000, obtienne un pouvoir de codécision. Et accusent la direction de "verrouiller" le fonctionnement d’Attac.

Une réunion consacrée aux "enjeux de la prochaine assemblée générale" a été in extremis rajoutée au programme des débats, dimanche 28 août, à la demande de M. Khalfa. "Ce ne sera pas une empoignade, assure Bernard Cassen, président d’honneur. Il n’y aura pas de chefs à la tribune."

SÉGOLÈNE ROYAL EN ÉLUE LOCALE

La coïncidence de l’université d’été d’Attac avec celle du PS à la Rochelle devrait relancer le débat sur les relations entre la gauche et les altermondialistes. Elle devrait souligner les tensions, externes cette fois, entre l’association très mobilisée sur l’Europe et les socialistes partisans du oui.

Certains, comme le porte-parole du PS, Julien Dray, ou l’eurodéputé Harlem Désir, naguère très proches d’Attac, ont marqué publiquement leur distance depuis le 29 mai avec un mouvement qualifié par Michel Rocard de "monument de bêtise économique et politique" dans un entretien au Nouvel Observateur du 18 août.

C’est dans ce climat très particulier que l’université d’été devait être inaugurée, vendredi, par le maire (PS) de Poitiers, Jacques Santrot, et par Ségolène Royal, présidente du conseil régional de Poitou-Charente qui a subventionné la manifestation. "J’espère qu’elle sera accueillie courtoisement" , a déclaré M. Cassen, tandis que M. Nikonoff estimait que sa présence n’était en rien un "signe politique" , les responsables PS étant reçus en tant qu’"élus" régionaux.

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