Accueil > Incendie boulevard Auriol : l’horreur et la colère

Incendie boulevard Auriol : l’horreur et la colère

Publie le vendredi 26 août 2005 par Open-Publishing

L’incendie qui a tué cette nuit 17 personnes - et parmi elles 14 enfants ! - Boulevard Vincent Auriol à Paris, me remplit d’horreur et de colère.

de Marie-George Buffet

Une fois de plus, ce sont les plus démunis d’entre nous, des familles déjà écrasées par les difficultés, qui sont frappées par cette tragédie.

Je pense aux victimes, à leurs proches, à la souffrance insupportable qui s’ajoute à la précarité de leurs vies. Je suis bouleversée. Je tiens, en mon nom et au nom de tous les communistes, à leur exprimer notre profonde tristesse, et à leur présenter nos condoléances pour leurs proches disparus.

Et je veux aussi exprimer ma révolte devant ce nouveau drame, le deuxième à Paris en quelques mois. Combien faudra-t-il encore de victimes et de souffrance avant que les mesures nécessaires, vitales, soient prises pour les rendre désormais impossibles ?

Je suis scandalisée d’entendre le ministre de l’intérieur oser reportant la responsabilité sur les victimes elles-mêmes. Dire, devant les familles éplorées, que « la difficulté, c’est que tout un tas de gens qui n’ont pas de papiers pour certains, s’amassent à Paris, qu’il n’y a pas de conditions pour les loger » est non seulement une faute morale impardonnable, mais aussi une véritable forfaiture.

Le devoir des pouvoirs publics, à commencer par celle des responsables de la sécurité publique, est d’empêcher que des enfants, des femmes et des hommes, d’où qu’ils viennent, quelles que soient leurs situations, ne connaissent une telle tragédie.

J’avais déjà exigé au nom des communistes, après l’incendie meurtrier de l’Hôtel Opéra, dans le 9ème arrondissement, que soient recensés, en mobilisant d’urgence tous les services compétents des administrations de l’Etat et des collectivités territoriales, les immeubles accueillant dans de telles conditions d’insécurité des familles en difficulté ; et que toute anomalie constatée, y compris du point de vue du surpeuplement, entraîne le relogement immédiat des occupants dans des immeubles répondant aux normes de sécurité. Force est de constater que la volonté politique a manqué, une fois de plus, qui aurait pu éviter un nouveau drame.

Interdire l’occupation des immeubles dangereux ne suffit pas. Les drames se répèteront tant qu’un toit sûr ne pourra pas être assuré à chacun.

J’exige que soit enfin décidée la mise en place d’un grand service
public national du logement, dont l’un des objectifs prioritaires sera le lancement d’un programme sans précédent de construction de logements adaptés aux besoins sociaux. Dans l’urgence, j’exige que soit procédé par l’Etat, en lien avec les collectivités territoriales, aux réquisitions de logements vacants nécessaires pour reloger dès maintenant les familles vivant dans l’insécurité.

Marie-George Buffet, au nom du Parti Communiste Français