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ZINEDINE ZIDANE, CHRISTINE OCKRENT ET MOI

Publie le vendredi 2 septembre 2005 par Open-Publishing

Dans L’Hebdo n°35, hebdomadaire suisse francophone daté du 1er septembre 2005, Christine Ockrent, journaliste française, écrit une "LETTRE OUVERTE" à Zinedine Zidane.

J’ai eu, moi aussi, envie d’écrire une petite lettre mais j’ai finalement décidé d’insérer seulement quelques paragraphes sous ceux de Christine Ockrent.

CH O
"Cher Zinedine Zidane,
Pardonnez-moi : contrairement à la moitié de la planète, je n’ose vous appeler "Zizou". Mon ignorance du football est telle que je ne m’y sens pas autorisée : sachant que votre sport se pratique en plein air, il m’a fallut un certain temps pour comprendre ce que "jouer à l’extérieur" veut dire ...
Une véritable infirmité, convenez-en, à une époque où le ballon rond tient lieu de culture générale"

L
Chère Christine,
(je n’ose pas vous appeler Cricri)
Le football n’est pas franchement ma tasse de thé, comme d’ailleurs tous les sports de "haut niveau" dans le sens financier du terme...
Au risque de paraître un tout petit peu plus "renseignée" que vous (sur ce sujet) mais aussi de faire "un peu peuple", je savais ce que signifiait "jouer à l’extérieur". Cela doit sans doute tenir à ma culture générale...

CH O
"Je sais votre engagement dans quelques nobles causes, notamment à Marseille, et j’ai pu vérifier l’extraordinaire ascendant que vous exercez sur les jeunes, où qu’ils soient, même dans les territoires palestiniens, en pleine Intifada"

L
Bien sûr, je n’ignore pas votre engagement dans la société française au niveau poli... euh médiatique. Tous les jours je ne peux que constater l’efficacité de votre travail parmi les mas... euh les jeunes - et les moins jeunes en plus - suspendus à la télévision. L’autre lucarne en quelque sorte.

CH O
"Là-dessus, à la stupéfaction des défenseurs de la République laïque, vous avez expliqué que votre décision (note de L : de revenir en équipe de France) vous avait été soufflée, en pleine nuit, par une sorte d’Etre suprême que vous vous êtes bien gardé de nommer"

L
Vous êtes, madame la France laïque et républicaine, estomaquée d’entendre un sportif (jusqu’à présent épargné tout comme les acteurs, les chanteurs et les politiciens) français dire qu’un "très haut" l’aurait inspiré !
Est-ce à dire que vous auriez oublié un moment, le temps de la gloire frrronçaise, qu’"il" était "descendant" ou "originaire de" l’immigration ?
Et omis, ôh comble, de pensez qu’"il" avait peut-être encore quelques accointances avec une religion ? Cette religion.

CH O
"Est-ce insulte que de s’interroger (note de L : sur son élan mystique sans précédent et le rapport de sa décision avec des intérêts financiers)
Après tout le sport, et d’abord le vôtre, est devenue une industrie mondialisée qui fait vivre, et rêver, beaucoup de gens"

L
La République laïque qu’est la France est un pays dans lequel toutes les croyances, y compris celle de ne croire en rien, sont autorisées.
Ne vous inquiétez donc pas outre mesure, je ne crois pas que "le soudain élan mystique" de Zinedine Zidane va transformer le sport en religion...
Par contre, n’oubliez pas que même si vous ne fréquentez pas les stades, cette industrie mondialisée, qui représente la divinité "argent", assure une partie de vos revenus !

CH O
"Attention, alors, de ne pas décevoir davantage : on ne sacralise pas impunément son propre talent, aussi considérable soit-il"

L
Aujourd’hui, plus que jamais, les médias dit classiques (radio, tv, écrit) se devraient d’une certaine remise en question. Heureusement pour vous, Madame Ockrent, il ne vous sera guère difficile de ne pas nous décevoir plus, puisqu’on pourrait comprendre, à vous lire, que le talent provient uniquement d’une volonté volontariste.