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Rassemblement à Paris pour la libération de José Bové

Publie le lundi 23 juin 2003 par Open-Publishing

Une nouvelle manifestation devrait avoir lieu lundi 23 juin

en fin d’après-midi à Paris

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche après-midi aux abords du ministère de la Justice à Paris pour réclamer la libération du syndicaliste agricole José Bové, incarcéré quelques heures plus tôt à la maison d’arrêt de Villeneuve-les-Maguelone (Hérault).

A l’appel notamment de la Confédération paysanne, les manifestants souhaitaient se réunir devant le ministère place Vendôme, mais les forces de police ayant installé des barrières des deux côtés de la place, le rassemblement s’est tenu dans le calme à l’angle de la rue des Capucines et de la rue de la Paix (IIe arrondissement).

Les protestataires étaient environ 300, selon une source policière, entre 400 et 500 selon les organisateurs. On notait la participation de militants de la Confédération paysanne, du syndicat Sud, du mouvement altermondialiste ATTAC, du Parti communiste, de la LCR et des Verts. Au nombre des personnalités, étaient présents la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet, le député Vert Noël Mamère et le secrétaire national des Verts Gilles Lemaire, ainsi que Gustave Massiah, vice- président d’ATTAC.

"Chirac en prison, José à la maison", scandaient notamment les manifestants. Les représentants du PCF, de la CP, d’ATTAC et des Verts ont annoncé leur intention de poursuivre leur mobilisation jusqu’à la libération de José Bové, dénonçant notamment une "justice à deux vitesses", une tentative de "criminaliser" les responsables syndicaux ou encore, comme Marie-George Buffet, un gouvernement de "la certitude et de l’intimidation".

"Ce soir, je n’ai pas confiance dans la justice de mon pays", a déclaré Gilles Lemaire. "José Bové ne devrait pas être en prison, c’est un pur scandale. Chirac peut le gracier" au lieu de donner "un gage à la droite réactionnaire".

Le représentant de la Confédération paysanne a été incarcéré après avoir été condamné à dix mois de prison ferme pour destruction de plants de riz et de maïs transgéniques.

"Je peux annoncer que les Verts appelleront et participeront à des nouveaux arrachages de champs" d’organismes génétiquement modifiés (OGM) "parce que c’est un vrai danger pour la diversité biologique", a souligné le secrétaire national des Verts. "C’est ce que nous devons au combat de José".

"Finalement, on est dans un monde où il est permis de mettre en prison des paysans de façon tout à fait scandaleuse" et "de montrer que la seule science acceptable est celle qui dégage des profit", a de son côté estimé Gustave Massiah, en condamnant "la démonstration de la volonté de ce gouvernement de provoquer le mouvement populaire en attaquant tous ceux qui osent s’exprimer".

Hubert Caron, secrétaire général de la Confédération paysanne, a pour sa part souligné que l’organisation continuait à marquer "plus que jamais son opposition à toute entrée d’OGM sur la France".

Il n’est pas question "de montrer une quelconque considération pour une justice qui n’en est plus une puisqu’elle est à deux vitesses", a-t-il dit. "En voulant faire de l’ordre, on met en prison des gens qui sont pour la non-violence et qui veulent plus de justice".

Une nouvelle manifestation devrait avoir lieu lundi en fin d’après-midi à Paris.