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José Bové réclame un statut de prisonnier politique

Publie le mardi 24 juin 2003 par Open-Publishing

MONTPELLIER (Reuters) - Les avocats de José Bové devaient demander mardi
soir au cabinet du ministre de la Justice, Dominique Perben, le statut de
"prisonnier politique" pour leur client, incarcéré depuis dimanche pour
purger une peine de dix mois de prison après la destruction de plants
transgéniques.

"Nous allons transmettre un fax (à la chancellerie) mais nous ne nous
faisons pas trop d’illusions, sachant que ce statut de prisonnier politique
a disparu en France lorsqu’a été supprimée en 1981 la Cour de sûreté de
l’Etat", a déclaré à Reuters l’un des avocats du dirigeant de la
Confédération paysanne, Me François Roux.

"Notre démarche risque de ne pas fonctionner et pourtant ce statut serait
pour José Bové la juste reconnaissance d’une situation réelle, donc
l’occasion de remettre en vigueur ce statut", a précisé l’avocat qui a
dénoncé les conditions de détention "lamentables" de son client.

Il a ajouté qu’il avait pu rencontrer José Bové dans la matinée au parloir
de la prison de Villeneuve-lès-Maguelonne, près de Montpellier (Hérault).

"Physiquement il va très bien et psychologiquement les conditions
lamentables de sa détention, après celles qui l’étaient encore plus de son
arrestation, ne semblent pas l’avoir atteint. Il se sent soutenu et a choisi
de continuer à assumer sa situation", a expliqué l’avocat.

"Dès son arrivée à la prison, il a été transféré dans une cellule du
rez-de-chaussée dont la fenêtre donne sur une cour minuscule et un mur
aveugle, tout près d’une bouche d’aération dont la soufflerie fonctionne en
permanence", a rapporté l’avocat du pourfendeur de la "malbouffe".

"José est à l’isolement total. Au cours de tous ses déplacements, il est
accompagné d’au moins un gardien. Heureusement qu’il se sait soutenu à
l’extérieur. Ce sont véritablement des conditions de détention lamentables",
a-t-il conclu.

Dès son placement sous écrou sous le matricule 22 377Y, José Bové a été
conduit dans sa cellule A07 située au premier niveau de l’aile gauche de ce
bâtiment pénitentiaire ultra-moderne.

Equipée d’une douche, de toilettes, d’un lit, d’une table et d’une
télévision, cette cellule de 9m2, où le détenu prend ses repas seul, répond
aux normes pénitentiaires des prisons dites de "nouvelle génération".

A l’extérieur de la prison, les amis du leader paysan ont installé dès lundi
matin un bâtiment préfabriqué baptisé "QG de résistance", d’où ils
organisent désormais les actions en faveur du détenu. Plusieurs tentes ont
été dressées autour de ce QG.

Chaque soir à 18h00, comme pendant les 44 jours de la précédente détention
de José Bové dans cette même prison en juillet 2002, plusieurs dizaines de
sympathisants organisent un concert de tam-tams.