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Plongée chez les Inuit : Ikajuutitsiamarip palauqtuviniit première partie

Publie le samedi 1er octobre 2005 par Open-Publishing

Lire également deuxième partie

de Laiguillon

Ikajuutitsiamarippalauqtuviniit Ils avaient l’habitude de s’entraider.
Regard désabusé sur une culture qui a pris un chemin différent de la notre.
Plus de huit mille ans d’intimité avec l’environnement...

Les lointains ancêtres des Inuit venus du continent asiatique vers le nouveau monde auraient franchi le détroit de Béring il y a environ 8000 ans, à un moment où les deux continents étaient reliés par un passage libre de glace. Tout comme les ancêtres des Amérindiens, quelques dizaines de milliers d’années plus tôt, ils suivaient le gibier marin et terrestre dont ils se nourrissaient et se sont répandus d’ouest en est par vagues successives. Alors que les non-Inuit leur donnent souvent le nom d’« Esquimaux », c’est là un terme mal employé, il faut lui préférer celui d’Inuit, qui veut dire ceux qui habitent.

 espace inuit

Ceux qui habitent pour les Inuit... Pour nous, certaines catégories ont été ajoutées : Il y a ceux qui habitent et ceux qui possèdent comme il y a ceux qui utilisent et ceux qui profitent.

Une culture de huit mille ans c’est quatre fois plus que notre chrétienté.

Les racines de la culture inuit sont à la fois maritimes et continentales. Aujourd’hui comme hier, la force et la vitalité de leur culture reposent sur la capacité des Inuit à tirer parti de leur environnement et à exploiter les ressources fauniques que la terre, la mer et les autres cours d’eau mettent à leur disposition.

 virtual museum

L’enracinement de l’environnement et de son rapport à l’homme dans leur culture est une question de survie.

Mais pouvons-nous simplement dissocier ou opposer ce lien avec le socle de toute spiritualité ?

« Aller sur les terres » favorise une renaissance spirituelle après les longs mois froids et sombres d’hiver. Cela leur permet également de renouer d’anciens liens avec la terre qui les a soutenus pendant des milliers d’années. Le chasseur qui subvient aux besoins alimentaires de sa famille et qui partage avec les autres, conformément aux traditions, éprouve un sentiment de fierté et d’accomplissement personnel.

 collections

La terre comme mère et équilibre.

Cette spiritualité à l’échelle humaine ne met en jeu aucun mécanisme d’asservissement, de hiérarchie , de vœux inhumains, de péchés et de culpabilité, mais simplement une symbiose ressentie et présente dans chaque acte.

Cependant, le mode de vie traditionnel des Inuit était entièrement fondé sur une exploitation mesurée du milieu naturel.

La raréfaction du gibier, conséquence d’un changement climatique brusque, pouvait entraîner de grandes famines. Le régime alimentaire était constitué de viande de phoque, de caribou et de poisson, souvent consommée crue, fraîche, séchée ou gelée, mais aussi de baies, de plantes et d’algues.

La nourriture était d’abord partagée entre les partenaires de chasse ou de pêche, puis distribuée aux membres de la famille nucléaire et de la famille élargie.

 espace inuit

Le partage n’est pas un acte additionnel ou une démarche personnelle, mais un automatisme de vie. Je ne prends pas mais plutôt la nature me donne. Alors je donne à mon tour pour m’inscrire dans un cycle vital.

Les Inuit, qui se déplaçaient en groupes de quelques familles en fonction des migrations saisonnières du gibier, avaient une connaissance approfondie du milieu naturel. Ils savaient communiquer avec le gibier, placé au centre de leurs préoccupations religieuses. La chasse, unique moyen de subsistance, était aussi le principe organisateur de la société et du monde. Seul le respect d’un code de conduite face aux animaux assurait aux humains l’accès aux ressources fauniques. Celui-ci s’exprimait par l’obligation de poser certains gestes et de respecter de nombreux interdits afin que les animaux offrent leur chair pour nourrir les humains.

 espace inuit

Respect de l’être vivant pas uniquement de l’être humain. Pas de sauvegarde des animaux érigée trop souvent en principe de substitution à notre désintéressement ou notre fatalisme pour le genre humain et notre prochain.

Spiritualité

Par la transmission des noms des anciens aux nouveau-nés jusqu’à nos jours, c’est comme si la société Inuit ne mourait jamais tout à fait, mais se retrouvait toujours d’une génération à l’autre incarnée sous de nouveaux visages.

Ici pas de stratagème sur le paradis ou l’enfer. La force de leur histoire et la transmission du savoir sont fondues dans l’instant présent et futur. Le respect des anciens n’est pas une question de caractère ou de philosophie mais une réalité des actes de la vie courante. Pas de vénération démesurée du disparu mais sa continuité dans l’histoire de la communauté.

Enfin la tradition se transmettait de façon orale, ce qui implique que toute la connaissance du groupe passait à la prochaine génération à travers l’expérience sociale immédiate.

Parole, éducation et transfert de connaissance pour que les individualités bénéficient d’une expérience et d’une histoire commune. Ségrégation culturelle annulée.

Le sang du fœtus de qualité différente selon sa couleur et sa texture, permet au foetus de se fortifier. Le sperme semble responsable de l’alimentation et de la croissance d’où l’importance de relations sexuelles fréquentes.

Il forme sa chair, sa peau, ses os, alors que l’apport féminin (le sang) permet au fœtus de se fortifier.

Certaines fois la sage-femme participait à la réalisation, à sa construction. Le fœtus était considéré comme doué de volonté et la sage-femme permettait de parfaire sa personnalité.

 Pauline Huret : page 80 -

Plus qu’une excellente façon de se débarrasser d’un péché de chair dénué de sens, c’est une sexualité perçue comme un façonnage régulier du nouvel être. Pas de point de départ isolé et fulgurant pour la conception, mais un lent et régulier processus dont les deux membres du couple sont continuellement acteurs.

Dans le cycle de la vie inuit, la mort précède la vie. La transmission du nom d’un défunt apportait une âme nouveau-né. Il lui transmet aussi ses qualités, sa personnalité, mais son réseau de parenté et sa position dans celui-ci. Une mère donnant le nom de son frère, l’enfant appellera sa mère « ma sœur » et la mère son enfant « mon frère ». L’enfant est une construction totale entre sa mère, son père, son (ou ses) éponyme et autrefois la sage-femme.

 Pauline Huret : page 81 -

Le groupe et l’histoire de vie font l’homme et ses racines, pas son sang. La réincarnation n’est pas seulement spirituelle mais sociale.

A la naissance d’un enfant, sa mère lui passe de la viande de phoque sur les lèvres, garde les morceaux et ira les jeter à la mer. Les phoques reprendront vie grâce à l’enfant et se laisseront harponner par leur donateur lorsque celui-ci sera devenu chasseur. Lorsque le jeune garçon capture un animal pour la première fois, il retirera ses vêtements, s’allongera sur la glace pour que son père dépose sa proie sur son dos.

 Pauline Huret : page 84 -

L’individu n’est pas tout, il fait partie du tout. Si il sait donner alors il saura prendre. Respecter ce cercle pour s’y inscrire à son tour.

Dans le corps de l’enfant à sa naissance, une portion d’air ambiant est emprisonné avec la conscience. Lorsque l’inuk mourra, l’air s’échappera et les conditions météorologiques de la naissance seront reproduites.

 Pauline Huret : page 85 -

L’âme de l’individu fait partie du monde réel et la nature toute entière la reconnaît comme partie intégrante du tout.

Famille

La relation à l’autre précède et constitue la personne, et l’équilibre de la famille, du groupe est privilégié par rapport à l’individu, bien que l’autonomie de ce dernier soit entièrement respecté.

 Pauline Huret : page 84 -

"Etre" s’exprime par sa relation à l’autre. Il me semble que chez les Inuit, quelqu’un qui fait le mal est considéré par les inuit comme quelqu’un qui n’est pas.

Les iroquois : Dans beaucoup de collectivités, il est encore fréquent que les parents donnent un enfant à une autre famille de la même collectivité. Dans certains cas, un couple fertile acceptera de laisser adopter l’un de ses enfants à sa naissance par un couple sans enfant, créant ainsi, pour toute la vie, un lien spécial entre les deux familles.

De nombreux traditionalistes, qui connaissent encore une langue autochtone, les techniques de survie dans le bois et les méthodes de guérison, considèrent comme un privilège le fait d’avoir été élevés par des grands-parents dans le cadre de ces arrangements d’adoption coutumière.

Voir le site

Même dans la famille nucléaire, la relation à l’autre est privilégiée.

S’agit-il d’un manque d’amour ?

Ont-ils sacrifié jusqu’à l’amour maternel sur l’autel de la communauté ?

Vont-ils jusqu’à contrarier ce que nous considérons comme instinctif (le lien maternel existe chez les animaux) pour le besoin du groupe ?

Cette tradition totalement singulière nous renvoie devant nos préceptes culturels et religieux.

Les Iroquois : L’établissement de ces liens étroits au sein d’une collectivité pouvait également prendre la forme de partenariats de chasseurs, entre amis ou membres de la même famille étendue, qui se partageaient des territoires de chasse afin d’atténuer l’incidence de leurs activités sur les ressources fauniques.

Une année, l’ensemble du groupe utilisait le territoire d’un des partenaires et l’année suivante, celui d’un autre. Ces formes de partenariat comportaient souvent l’obligation de partager la viande du gibier abattu.

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Respect de l’autre, relation avec le milieu naturel ou est-ce relation avec l’autre et respect du mileu naturel ?

http://www.e-torpedo.net/article.ph...