Accueil > Le Syndicat Interco Paris Nord CNT AIT : QUAND TOUT VA MAL...

Le Syndicat Interco Paris Nord CNT AIT : QUAND TOUT VA MAL...

Publie le dimanche 2 octobre 2005 par Open-Publishing

Il est évident que la situation sociale ne cesse de s’aggraver. La précarité
se généralise, le nombre de RMIstes explose. C’est à l’inflation de la
pauvreté que nous assistons. Afin d’atténuer les statistiques, derrière
lesquelles se trouvent des familles entières dans la galère, l’Etat, les
collectivités locales font passer sans détour des mesures anti-sociales. La
situation actuelle des RMIstes est significative : c’est le travail précaire
forcé et le flicage social, ou bien la radiation et l’élimination. Dans le
même ordre d’idées, le Contrat Nouvelle Embrouille de Monseigneur Vile-Pain
est doté d’une période d’essai de 2 ans qui précarise encore plus. En
période d’essai, toute forme de revendication est en effet impossible : le
patron peut facilement, sans aucune contrainte, se débarrasser des gêneurs.
Par ailleurs, le changement continuel d’entreprise est une entrave à l’
organisation d’actions efficaces, qui nécessitent un minimum de préparation.
Dans ce contexte, les nouvelles dispositions vont achever toutes velléités
de révoltes, pourtant légitimes.

POUR LES POLITICIENS IL EST URGENT D’ATTENDRE . 2007

Les politiciens nous avaient promis que le non au référendum devait être le
point de départ d’un renouveau de la lutte. En attendant, on assiste surtout
à un réveil de la lutte des places pour savoir qui sera le futur candidat de
la Gôche.

Il est primordial d’apporter un regard critique d’autant plus facile que les
faits s’imposent d’évidence : la multiplication des journées d’actions de
ces derniers mois, du type « La poste le mardi, la SNCF le mercredi, les
fonctionnaires le jeudi. » ont-elles eu un réel impact ? Sur quelles
revendications les travailleurs ont-ils obtenus satisfaction ? Comme toutes
les personnes mobilisées ces jours de grève de 24 heures et de
manifestations nationales, on reste dans l’expectative, on attend la suite,
le prochain rendez-vous, le mois suivant. Cette stratégie de l’attente n’est
pas due au hasard : il s’agit de nous faire poireauter en attendant que les
politiciens se soient mis d’accord sur le nom du futur prétendant au trône.

Allons-nous continuer à se faire tondre la laine sur le dos par les patrons
et les gouvernements, à faire trois petits tours et puis s’en vont à chaque
fois que des organisations syndicales nous le demandent ? Où allons-nous
amener une réponse à la hauteur des attaques dont nous sommes victimes
depuis trop longtemps ?

CE QUE NOUS PERDONS PAR LA TRAHISON DES SYNDICATS,
NOUS NE LE REGAGNERONS PAS PAR LE BULLETIN DE VOTE !

Nous ne pouvons plus accepter de rester passivement à la disposition d’
organisations syndicales qui décident en notre nom de la forme que doit
prendre notre action. Quelles leçons avons-nous tirées des revers de 2003 et
2004 (retraites, éducation nationale, sécurité sociale, mouvement lycéen.) ?
Il est trop facile de « tirer un trait » et de passer à autre chose sans
bilan, sans essayer de tirer des leçons sur le déroulement et l’échec de ces
luttes passées.

C’est aussi la responsabilité de tous de ne plus laisser à d’autres, le soin
de gérer des luttes qui nous appartiennent. Puisque personne ne se battra à
notre place, un fonctionnement auto-organisé des luttes est plus que jamais
nécessaire : assemblées générales souveraines ; portes paroles élus,
mandatés et révocables ; contrôle par la base. Ce mode de fonctionnement
permet la multiplication des initiatives, le décloisonnement des individus
réunis autour des revendications qu’ils portent, la création d’une
solidarité interprofessionnelle à la base et ainsi, le développement d’une
réelle dynamique de lutte. Il est important d’adopter une attitude ferme
contre les dérives corporatistes, souvent entretenues par les centrales
syndicales, qui divisent les travailleurs et conduisent à l’isolement et l’
impasse.

Ce mode d’organisation n’est cependant pas une fin en soi. En effet, quand
bien même les luttes fonctionneraient sur ce mode libertaire, il serait
criminel de vouloir gérer ce système inégalitaire, ou de continuer à
revendiquer sans cesse pour grappiller des miettes à la société capitaliste.
L’égalité sociale et la véritable démocratie ne sauraient être réalisées
dans une société capitaliste et parlementaire ; c’est pourquoi nos luttes
doivent s’inscrire dans une perspective révolutionnaire, avec pour finalité
le communisme libertaire.

GREVE GENERALE !

CNT-AIT (Association Internationale des Travailleurs)

contact@cnt-ait.info