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Du bâton pour les guignols

Publie le mardi 18 octobre 2005 par Open-Publishing
1 commentaire

Samedi 15 octobre à la Fête de la Science, au jardin du Luxembourg, le stand de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléarie) a été assailli par un Comité de Lutte Anti-Nucléaire (CLAN) sur le coup de 15h30. Les membres de ce groupe voulaient dénoncer en actes l’infâmie de cette mascarade où l’on prétend expliquer aux enfants, dans la joie et la bonne humeur, que ce qui empoisonne est bon. Un court texte intitulé "Du bâton pour les guignols" a accompagné le déluge d’oeufs pourris et d’insultes essuyé par les fiers pédagogues du risque radioactif.

Du bâton pour les guignols

« Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumé et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que de perdre son règne. »
Entretien avec Marguerite Duras, Le Matin, 4 juin 1986

Le prix Nobel de la paix a été attribué au président de l’AIEA, association créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour promouvoir et gérer le nucléaire civil et militaire. Elle s’illustre depuis Tchernobyl par son négationnisme zélé et la gestion de la prolifération des arsenaux nucléaires des États. Voilà la paix que nous offrent les gouvernements et institutions internationales, des morts par millions, des déchets pour des milliers d’années. Ainsi, le président de l’AIEA, Hans Blix déclarait en 1986 : « L’industrie atomique peut supporter des catastrophes comme Tchernobyl, tous les ans. »
Le parti nucléariste mobilise toutes ses forces dans l’ambition de relancer le programme nucléaire. Avec SAGE1, le milieu nucléariste étudie ici, pour nous, les conclusions de son étude sur l’adaptation des populations à un environnement dévasté par la catastrophe de Tchernobyl.
Cette dévastation fait désormais partie du présent. Le risque que cette organisation sociale nous fait courir à tous est le risque nécessaire pour assurer sa pérennité. Une société reposant sur la production de masse d’énergie est une société mortifère.
Avec ITER2, les nucléaristes veulent poursuivre leur idée autiste et dangereuse de puissance infinie.

Mais le nucléaire ne peut plus être présenté comme une énergie maîtrisée ainsi que le faisait la propagande jusqu’au milieu des années 80. Aujourd’hui, chacun va devoir s’habituer à la perspective de vivre irradié en s’amusant. C’est pourquoi il va falloir faire avec des joujoux et des guignols comme M. Nucléon. Cette nouvelle propagande reprend à fond la bonne vieille méthode du pouvoir de l’infantilisation : pour éviter que puisse exister la réalité des problèmes en jeu, sont mises en place des présentations infantiles du genre : « La fission nucléaire est ton amie ».

En attendant qu’un mouvement social exprime et soutienne la nécessité d’arrêter immédiatement le nucléaire, nous traiterons ces propagandistes scientistes comme ils le méritent.
Le discours a changé, mais nous ne nous laisserons pas manipuler !
Nous n’avons pas peur, nous sommes en colère !

Paris le 15 octobre 2005 Comité de Lutte Anti-Nucléaire
1. Stratégie pour une culture de protection radiologique pratique en Europe en cas de contamination radioactive suite à un accident nucléaire. Soulignons que l’aréopage d’experts et contre-experts a été copieusement aspergé de purin et d’œufs pourris lors de sa réunion de conclusion à Paris.
2 . International Thermonuclear Experimental reactor. Projet de recherche d’un réacteur à fusion.

Messages

  • Salut Albert

    tentative samedi de contestation spectaculaire - plutôt sympathique au demeurant - lors de la fête de la science...

    "Soulignons que l’aréopage d’experts et contre-experts a été copieusement aspergé de purin et d’œufs pourris lors de sa réunion de conclusion à Paris" n’est pas une image juste, mais juste une image : les oeufs ,frais et non pourris, ont été probablement achetés au Franprix du coin...

    Quant au "purin", il n’existe que dans le texte de ce tract ; c’est qu’il faut aller à la campagne pour s’en procurer....et puis faut ensuite le transporter, ça pue, pas facile- facile..

    Il me reste surtout à comprendre le bien fondé d’une action qui vise à casser le thermomètre ( ici l’IRSN) afin de s’en prendre à la maladie ( l’industrie nucléaire) le tout à un jet (d’oeuf pourri, of course) du stand du CEA.

    il y a ici comme un renversement qui me surprend de la part de jeunes gens probablement lecteurs attentifs des théoriciens( un temps praticiens) de la création de situations.

    A moins que le but, moins avouable lui, soit simplement d’exister dans ce cher bon vieux spectacle, via des citations presse qui flattent le narcissisme des auteurs, une faim justifiant le moyen ?

    Allez Albert, encore un effort avec ton CLAN ! :)

    Gédé le regretté