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Lettre ouverte au Président de la république

Publie le mercredi 19 octobre 2005 par Open-Publishing

Reims, le 18 octobre 2005

Objet : Lettre ouverte

Monsieur le Président de la république,

Il y a lieu aujourd’hui de s’interroger sur la politique menée par votre
gouvernement, vu son incohérence et le mépris qu’elle porte aux plus démunis
d’entre nous, au point d’insulter dans une virulence de propos le président
d’Emmaüs dont le rapport peut-être mis en discussion, mais qui ne mérite pas
cette réplique.

Nous voyons bien là comment votre gouvernement est déconnecté de la réalité,
sans faire d’autres procès d’intention. Il faudrait prendre garde, un jour
dans l’histoire, qu’il soit qualifié de « l’affameur du peuple », qu’il
soit comparé à des régimes dont nous tairons le nom. Simple réflexion.

Le gouvernement s’apprête à une réforme ( au sens des dictionnaires :
réforme veut dire amélioration ) des minima sociaux, encore une fois dans la
précipitation et sans concertation avec des organisations représentant
différentes populations concernées par ces minima.

Ces minima ne sont pas corrélatifs, si ce n’est les conséquences d’une
volonté politique, économique et patronale qui les génèrent. Si ce n’est l’
aggravation du chômage, de la précarité et des conditions de vie qui
entraînent des millions de personnes à l’errance, au désespoir, au suicide.

Alors pour répondre à « une logique financière, boursière » et répondre à
la volonté du MEDEF votre gouvernement entend défaire de toute protection
sociale les plus démunis afin de les soumettre à des dispositifs qui ne
correspondent ni à leurs aspirations, ni à un avenir meilleur.

Hier c’était la journée du refus de la misère, les chiffres parlent d’eux
mêmes, il serait bien d’en prendre bonne note.

Ce jour, à l’Assemblée nationale la Ministre déléguée Catherine Vautrin
déclare : « les minima sociaux sont une trappe à exclusion ». Elle a raison
sur un point, il faut revaloriser les minima sociaux aux alentours du SMIC
et garantir ce revenu individuellement tel que cela est prévu dans notre
Constitution.

Notons que dans le même mois Yves Détraigne , sénateur, déclare : « la
création d’emplois est au point mort et la croissance atone (.). (Source :
lettre parlementaire octobre 2005)

En conséquence, s’il doit y avoir harmonisation, ce n’est pas encore une
fois par le bas, mais vers le haut, monsieur le Président.

S’il doit y avoir harmonisation les mêmes droits doivent être octroyés et
garantis en matière de revenu, de sécurité sociale, de retraite, à toutes
celles et ceux qui ne sont pas assistés dans leur haute fonction d’Etat dont
les actions ne correspondent pas à l’intérêt général.

Aussi, avant le 9 novembre, nous vous demandons audience au jour et à l’
heure qu’il vous conviendra de nous fixer.

Dans cette attente, veuillez croire monsieur le Président, en l’assurance de
notre respectueuse considération.

P/RES
Le Président
Lelong Pascal


Monsieur le Président de la république

Copie à :
Le Premier ministre ;
Le Ministre de l’emploi ;
La Ministre déléguée


AC ! - RES
2 rue Féry
51 100 Reims