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Qu’est-ce que l’on a à perdre... Franchement, lorsque l’on n’a plus rien à perdre ?...

Publie le lundi 31 octobre 2005 par Open-Publishing
13 commentaires

de Franca Maï

Lorsque la vie est une sempiternelle course à la survie se résumant à ne transpirer que pour tenter de s’alimenter décemment, entre deux jobs fragiles dont on se gausse, car très éloignés de nos aspirations profondes.

Des lieux de travail et d’ennui, où tu sais au fond de toi-même que tout un chacun y est interchangeable, exposé brutalement à la comparaison du « moins cher ailleurs ou du plus rentable autre part ».

L’exploitation galopante -en toute quiétude- d’autres contrées, d’autres humains, qui pourraient être tes frères ou tes potentiels amis à force de te ressembler.

Et cette bonne conscience poisseuse de ceux qui tiennent les rênes de ce destin orchestré à usage mercantile, volant jusqu’à ton bol de riz mille fois mérité, avec ce petit air plein de morgue des « bien-nés », si seyant aux faciès repus et liftés.

Ils connaissent parfaitement la route que tu ne manqueras pas d’emprunter grâce à leurs pièges savamment ancrés. Etranglé et pris à la gorge tel un rat auquel tu as écumé les traits et la gestuelle à force de frôler les murs. Et ils osent t’insulter en te traitant de fumiste, de parasite, de cancrelat et ils s’amusent avec ta vie comme on joue à la roulette russe.

Pour se détendre un peu.

Et il faudrait faire semblant d’être debout et se contenter de jouer bien poliment la partition du système gangrené baignant dans des siècles d’expérience et d’impudence.

Qu’est-ce que l’on a à perdre... franchement, lorsque l’on n’a plus rien à perdre ?...

La vie ?

Mais peut-on appeler cela une vie ?

Alors la rage gagne quotidiennement du terrain, puis la tristesse squatte tes veines. Au fil d’un rasoir et d’un soleil ensanglanté.

Mais...

Des feux commencent à brûler aux abords des villes.

Demain, les flammes indomptées atteindront le cœur même des ogresses « bobotisées ». Déjà, des pillages s’organisent spontanément Pour taire la faim.

Les rues se frottent à la colère et aux rugissements.

Les temps s’enchaînent à la folie.

La pisseuse à l’âme giboyeuse.

Qu’est-ce que l’on a à perdre... franchement, sinon de tenter à l’édifice d’une autre vie.

Parce qu’après tout, un destin supposé ça se change. Personne ne naît avec une malédiction épinglée à sa chair. Le destin peut ressembler à ce que tu as dans la tête, certainement pas à ce qu’ils ont dans la leur.

La révolution est déjà là. Elle s’appelle Désespoir. Et tu sais désormais que seule, l’imagination est notre Arme. Car vu le Monde qu’ils nous ont pondu et sa laideur associée leurs carences sont prévisibles.

Alors maintenant tu sais intuitivement ce qu’il te reste à faire pour ne plus hoqueter dans la boue enuclée par leurs mirages.

Qui que tu sois

Où que tu sois

Bats-toi

L’improbable est notre allié. Nous sommes nombreux. Nous sommes l’éclaircie de demain.

http://www.e-torpedo.net/article.php3?id_article=523

Messages

  • Chèr(e) Franca Maï,

    J’aime votre article.

    Napoléon disait : " Ce sont les estomacs creux qui firent notre grandeur"

    Je ne souhaite pas la révolution... Car si on croit se battre pour sa liberté, on ne se bat que pour le capitalisme.

    Par contre, je crois , espère et sais que nous allons avoir un soulèvement national dans la solidarité.

    TROP, c’est TROP...

    Amicalement

    Michèle DRAYE

  • Résister est un devoir pour un homme libre.

    "Je suis de trop haute naissance pour qu’on me possède,
    Pour n’être qu’un subalterne sous l’autorité d’autrui,
    Ou bien un domestique diligent et l’instrument
    D’aucun Etat souverain dans ce monde."

    Shakespeare, Le Roi Jean (V,1)

  • Oui, la secousse est inéluctable. Ne vous sentez surtout pas seul(e)s. Des millions de Français n’ont plus rien à perdre.

    Nous, les obscurs plumitifs de l’ombre, réfugiés depuis des années dans la clandestinité, avons mis nos cerveaux au service d’un seul combat : éliminer l’ignominie incarnée par l’infâme UMP et ses collabos de droite et de gauche.

    Grâce à l’info libre sur Internet (Bellaciao en est le meilleur exemple), la vermine d’ultra et d’extrême-droite n’est pas parvenue à nous faire taire.

    Chaleureusement aux côtés de tous ceux qui souffrent de vivre dans cette période pourrie !

    Verdi

    • Une fois de plus , un beau texte pour dire des émotions souvent tues ou confuses ... Merci ! Axel

    • Belle envolée lyrique, mais qui est censée déboucher sur quoi exactement ?
      Des millions de Français n’ont plus rien à perdre.Affirmation gratuite et toute subjective. Des millions d’autres ont beaucoup à perdre et de toute façon ce sont toujours les plus fragiles qui paieront la part essentielle de la note( voir par exemple l’Argentine). Lutter,oui ! Debout,oui ! Mais avec qui, comment et pour quoi faire, voilà la vraie question qui n’est toujours pas résolue.

    • Savoir et répéter que nous ne sommes pas seuls malgré leurs dires.

      Que nous sommes des millions à vivre ou à ressentir la précarité étouffante.

      Que nous sommes nombreux à tenter d’enrayer la machine, avec nos faibles moyens parés d’une imagination et d’une énergie débordantes.

      Que nous sommes nombreux à lutter et à résister pour une société différente.

      Que nous ne sommes pas des marginaux utopistes ou des fumistes planqués.

      Et des "pas seuls" multipliés, à la fin ça pèse son poids.

      Et ça change le cours de l’histoire.

      Mata a ri

    • oui, on peut toujours rêver et ça fait bien avancer le schmilblick. Continuons ainsi et dans pas longtemps, on déchantera.

    • On a rêvé du Non et on l’a eu ...

      Il y a toujours des spécialistes du défaitisme pour plomber les ambiances mais la révolte est bien là.

      Nous sommes nombreux et nous y croyons.

      Mata a ri

    • Mata a ri, les empêcheurs de tourner en rond et autres sous-marins de causes obscures n’ont jamais pu s’opposer à la Force du Destin...

      Bien évidemment que nous sommes des millions à lutter. Ce combat est souvent souterrain, et çà dérange beaucoup de gens qui aimeraient mettre des visages sur cette résistance pour mieux la mater, voire la récupérer. Qui serait assez fou pour se lancer, aujourd’hui, dans un combat frontal ? Quand les conditions seront réunies, les criminels, qui s’acharnent depuis mai 2002 contre les plus fragiles et gouvernent contre le peuple, devront rendre des comptes. La peur changera alors de camp.

      Comme toute action, la nôtre aura une traduction le moment venu. Oui, le 29 mai a été un signe avant-coureur de la secousse qui s’annonce grâce au travail de fourmi de nombre d’entre nous pour contrecarrer la propagande pétainiste et combattre l’ordre ignoble établi par la vermine UMP.

      Verdi

    • HASTA LA VICTORIA SIEMPRE !

    • ...Les petits ruisseaux finissent par faire de grandes rivières...

      Il faut croire en la puissance de l’esprit

      car, si on peut tuer un homme,

      on ne tue jamais une idée... Elle suit son chemin

      La mienne, la nôtre, s’appelle , depuis des générations :

      LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE,

      NOUS, les SANS : DROIT, EMPLOI, TOIT, PAPIERS, devenons si nombreux que nous formons

      une véritable armée.

      Et, en France, c’est toujours le peuple qui a le dernier mot

      Amicalement

      Michèle

    • Vive la révolte belle et rebelle rebelle est belle Rachel LCR

    • Les mots relus depuis sont toujours ausi forts , merci Franca !!! Les guerres continuent et nos colères et nos révoltes et nos espoirs et nos écrits aussi !!! Axel de la LCR ( Toulon en été )