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Non au régime d’exception : manif unitaire à Lille mardi 22

Publie le vendredi 18 novembre 2005 par Open-Publishing
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Non au régime d’exception Pour un état d’urgence sociale

Des associations, des syndicats, des partis politiques, appellent à une
manifestation à Lille, le mardi 22 novembre, à 18h30, contre l’instauration
de l’état d’urgence.

On ne répond pas à une crise sociale par un régime d’exception. La
responsabilité fondamentale de cette crise pèse, en effet, sur les
gouvernements qui n’ont pas su ou voulu combattre efficacement les
inégalités et les discriminations qui se cumulent dans les quartiers de
relégation sociale, emprisonnant leurs habitants dans des logiques de
ghettoïsation. Elle pèse aussi sur ces gouvernements qui ont mené et sans
cesse aggravé des politiques sécuritaires, stigmatisant ces mêmes
populations comme de nouvelles « classes dangereuses », tout
particulièrement en ce qui concerne la jeunesse des « quartiers ».

Nous n’acceptons pas la reconduction de l’état d’urgence. Recourir à un
texte provenant de la guerre d’Algérie à l’égard, souvent, de Français
descendant d’immigré, c’est leurs dire qu’ils ne sont toujours pas français.
User de la symbolique de l’état d’urgence, c’est réduire des dizaines de
milliers de personnes à la catégorie d’ennemis intérieurs. Au-delà, c’est
faire peser sur la France tout entière et sur chacun de ses habitants,
notamment les étrangers que le gouvernement et le président désignent déjà
comme des boucs émissaires, le risque d’atteintes graves aux libertés. Le
marquage de zones discriminées par l’état d’urgence n’est pas conciliable
avec l’objectif du rétablissement de la paix civile et du dialogue
démocratique.

Nous n’acceptons pas le recours à des procédures judiciaires expéditives,
voire à une « justice d’abattage », alors qu’en même temps la même justice
prend son temps pour élucider les conditions dans lesquelles sont morts
Bouna et Zied à Clichy-sous-Bois.

Restaurer la situation dans les « quartiers » et rétablir le calme, c’est
d’abord restituer la parole à leurs habitants. Des cahiers de doléance
doivent être discutés, ville par ville. C’est, ensuite, ouvrir une
négociation collective pour mettre en ouvre des actions de rétablissement de
l’égalité : cela implique l’adoption d’une véritable loi de programmation et
que cessent les mesures de saupoudrage ou, pire encore, les marques de
mépris, comme la stigmatisation des familles ou la transformation de
l’apprentissage en mesure de relégation scolaire précoce. Une solidarité
nationale authentique doit être au rendez-vous de la reconstruction du tissu
social dans les banlieues.

C’est, surtout, mettre en ouvre, dans la réalité, une réelle politique
nationale de lutte contre les discriminations et pour l’égalité des droits.

Nous affirmons qu’il y a là une véritable urgence nationale : il faut
substituer à l’état d’urgence policier un état d’urgence sociale.

Rendez-vous le mardi 22 novembre, à 18h30, Place de la République à Lille,
pour dire notre refus de ce régime d’exception et pour exiger une autre
politique.

Premiers Signataires : Associations : ACA, ATTAC, CIMADE, CSP 59 , Ligue
des Droits de l’Homme, MRAP, Mouvement Autonome de L’Immigration 59,
Mouvement de la Paix Syndicats : la CGT, Confédération Paysanne, FSU,
Syndicat des avocats de France, UNSA, Union Syndicale de la Psychiatrie,
Union Syndicale Solidaires, Syndicat de la Magistrature, Partis : les
Alternatifs, Coordination Communiste, LCR, MRC, PC, PRG, PS, Les Verts..

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