Accueil > Les 35 h à l’hôpital que nous n’aurions pas dû appliquer tant que nous (...)

Les 35 h à l’hôpital que nous n’aurions pas dû appliquer tant que nous n’avions pas les personnels...

Publie le jeudi 8 décembre 2005 par Open-Publishing
6 commentaires

"Les 35 h à l’hôpital que nous n’aurions pas dû appliquer tant que nous n’avions pas les personnels..." le 6 décembre 2005, Lionel Jospin

de Gérard Filoche

Voilà l’élément d’inventaire que s’applique, depuis hier, à lui-même Lionel Jospin...

Mais c’est vrai : c’est seulement en janvier 2002, que 10 millions de salariés ont vu s’appliquer les 35 h, mais mal...

Alors que les 35 h étaient conçues dés 1996, dans le programme qui a fait gagner Lionel Jospin en juin 1997, il a fallu attendre... le 30 janvier 2002 pour que la fonction publique hospitalière, en même temps que le reste de la fonction publique et 4,5 millions de salariés des entreprises de moins de 20 salariés, puissent lire pour la première fois sur leur feuille de paie, que la durée légale était de 35 h hebdomadaire et de 151 h 66 par mois...

J’avais crié dans le désert en janvier, février, mars, avril 2002, en pleine campagne électorale présidentielle, pour signaler qu’on ne pouvait pas faire silence sur la situation créée tout au long de ces trois mois par l’irruption des 35 h impréparées, sans embauche, aussi bien dans la fonction publique que dans 1, 1 millions d’entreprises de moins de 20 salariés...

C’était le vécu profond, intime de 10 millions de salariés et le candidat socialiste responsable de la situation depuis 1997 n’en parlait pas...
J’ai demandé qu’on en prenne conscience : en vain.

Il y avait grève sur grève dans les hôpitaux : certains comme à Ste Anne ont duré des semaines... Il y a un million de personnes dans la fonction publique hospitalière, autant d’électeurs..

Mais ça, il est surprenant de le découvrir en décembre 2005...

Car dés le début de la législature, on a eu le débat : comment on faisait les 35 h ? Si c’était sans perte de salaire et avec embauche correspondantes, c’était une redistribution colossale mais nécessaire et appropriée des richesses : ça ne pouvait se faire à profit constant, ni à budget constant... Il fallait planifier cela, ne pas baisser les impôts, au contraire, prendre dans les « cagnottes privées » des grands groupes et actionnaires...

Même Bernard Kouchner, venu parler de santé au Bureau national, interrogé, répondit : « - les 35 h à l’hôpital, on n’a pas les gens, on n’a pas l’argent ».

On avait alerté sur l’insuffisance de formation d’infirmières et de médecins depuis longtemps pourtant !

Dans le Parti socialiste, dans la Gauche socialiste, dans les syndicats, cela s’entendait !

On avait proposé un autre type de loi pour les 35 h (cf. 350 inspecteurs du travail...) aussi bien en 1998 qu’en 2000... On proposait de ne pas disperser l’argent en « exonérations de cotisations » sans contrainte, sans obligation dans les entreprises de plus de 50 salariés : pourquoi donner de l’argent à Alcatel, Axa, et tant d’autres pour faire les 35 h ?

Mais il n’y avait pas que les hôpitaux, dans les entreprises de moins de 20, les salariés ne comprenaient rien à ce qu’on leur imposait et qui se résumait :

 soit à 35 h payées 35, c’est à dire une perte de salaire illégale sous chantage
 soit à 39 h payées 39 h 24 minutes, ce qui n’était rien...

Mais le bilan ce n’est pas qu’on a fait les 35 h trop tôt, c’est qu’on n’a pas voulu se donner les moyens de les préparer comme il fallait !
Ce n’est pas faute d’avoir été alerté : on peut republier tous les échanges, débats, contributions, motions de l’époque qui ont plaidé pour qu’on s’évite cet inventaire tardif...
Revisitons donc la mise en place des 35 h de 1997 à 2002 : car si elle avait été bien faite, ce n’est pas 350 000 à 450 000 emplois qu’on aurait recréé mais le double au moins, et les salariés, plus contents, auraient voté autrement le 21 avril 2002...

Messages

  • Alors que les 35 h étaient conçues dés 1996, dans le programme qui a fait gagner Lionel Jospin en juin 1997

    C’est même beaucoup plus vieux que ça ces 35h : En 1981 c’était déjà dans les cartons du candidat Mitterrand......

    • c’est le probleme de nos politiciens et de notre politique.beaucoup mais alors vraiment beaucoup de bla bla, tres peu d’idées bonnes, beaucoup de mauvaises toujours noyées dans le bla bla et un temps de reaction tellement long que lorsque les idées sont appliquées elles sont déja dépassées.
      Je suis infirmiere depuis 23 ans ,à l’hopital ,meme avant les 35 h ,c’etait déja le souk alors maintenant......
      maintenant je bosse en liberale, mais si je bossais comme nos politiciens, il y a longtemps que je n’aurais plus de clientele.
      L’ennui ,c’est qu’aux prochaines elections ceux seront toujours les memes qui se presenteront malgré leur bilan catastrophique, et on aura encore pas le choix.

  • M r Filoche,il serait un minimum honnete de rappeler que la contrepartie des 35 h c’est 20 milliards qui ont basculés dans la poche du patronnat.Alors de grace si l’application des trentes cinq heures ,sans embauches correspondantes est un véritables probleme à l’hopital,(mais dans combien endroit ont elles données lieu a l’embauche correspondant !)il ne faut pas passer sous silence les 20 millards ci dessus.Demain il faudra baisser le temps de travail vers les30 heures mais en imposant que dans le partage capital/travail ce soit le capital qui crache au bassinet
    Bien sur on compte pas sur toi(j’ai eté dans la meme orga d’ou le tutoiement) ni sur tes amis soc...
    Petit rappel entre 1982 et 2002 les salariés ont perdus plus de 10 points dans le partage des biens produits soit avec un PIB 2004 de 1624 milliars d’euros plus de 162 milliards
    Pendant cette période la gauche de gouvernemnt à eté plus de 15 aux affaire et s’apprete à y retourner synthes oblige rt tu te situe ou Gérard !!!!!!!!!
    Bernard 43

    • Tout à fait d’accord avec Gérard Filoche, comme d’habitude, mais alors que fait il encore au Ps après la calamiteuse prestation des représentants du PS hier soir chez Arlette Chabot .

      Je rappelle qu’en 1936 la durée du travail est passé de 48 à 40 heures avec augmentation des salaires de 15 % et institution des congés payés( 15 jours) et sans primes au patrons.

      Il est vrais qu’a l’époque le PC soutenait le gouvernement sans participation, et que de ce fait il avait, avec les syndicats, gardés leur libertés de manoeuvres pour soutenir le mouvement populaire.

      Alors Gerard avec nous et les comités du 29 mai pour , dans les luttes comme dans les urnes, une vrais gauche résolument anti capitaliste

      Raymond

  • YOYO C’EST PAS BEAU !

    Vraiment ce personnage falo qui présida le gouvernement de la gauche plurielle n’avait décidément pas les épaules d’un homme de gauche.
    Non content de nous abandonner au milieu du gué dangereux où il nous avait laissé entre les 2 tours après le 21 avril, mais aujourd’hui, ce triste personnage se "distancie" de la seule réforme d’ampleur (je ne dis pas sans problème, ni sans contreparties énormes) de son passage au sommet de l’Etat.
    Vraiment les DSK, ROCARD, LANG, JOSPIN, (je n’oublie pas les autres mais je vais pas les citer tous) etc. bref tous les "éléphants" doivent être démasqués
    et empêchés de nuire encore à ce PS auquel croient encore beaucoup de gens de gauche authentiques...
    Avec ces gens de gauche authentiques il faudra construire cette nouvelle gauche. Ils nous sont indispensables. Mais ces "éléphants" (qui sont une insulte aux vrais, parce que ceux-là sont utiles) du PS, il faut vraiement les larguer en menant très fort le débat de la construction populaire du projet alternatif...
    Veillons et agissons !

    NOSE

  • Voilà comment un militant socialiste quand il a été premier ministre a traité un sujet qui faisait honneur à la gauche. Les 35 heures étaient un formidable projet. Par je ne sais quelles incompétences d’énarques on en est arrivé à donner de l’argent aux grandes entreprises et à ne pas être capable de mettre les 35 heures en place dans la fonction publique hospitalière (la fonction publique territoriale ou d’Etat n’étant guère mieux loties). Maintenant, ce sont les mêmes personnes qui au au PS bâtissent le projet socialiste pour les présidentielles et législatives de 2007. Ne serait-ce pas la machine à perdre que l’on met en place ? A moins que nous ne voulions détrôner la droite française dans son qualificatif de "plus bête d’Europe" pour se l’approprier.
    Pendant ce temps-là, le nombre de RMistes augmente, les "petits" salariés n’arrivent plus à se loger et demandent à travailler plus pour survivre, la liberté d’expression est bafouée (Cécilia et Nicoloas Sarkozy), le pays est sous le régime du couvre-feu, le droit de grève est bafoué, la repression est la règle (automobilistes, ostréiculteurs du Bassin d’Arcachon, pêcheurs, petits paysans...) , le révisionisme sur notre passé en route (colonisation) , etc. Ne me dites pas que le pays qui a porté haut les couleurs des droits de l’homme et des peuples n’a pas changé.
    Je reste pourtant fier d’être Français, car les jeunes nous montrent l’exemple (banlieues, raveurs Bretons, fête du beaujolais à Grenoble...). Les peuples ont toujours raison et finissent par gagner !

    Un sympathisant de la gauche toute entière, militant socialiste de surcroît, car il ne faut jamais baisser les bras !

    Marc