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Manifestation dockers : 12 policiers blessés, 13 interpellations

Publie le lundi 16 janvier 2006 par Open-Publishing
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(ça bouge avec les Dockers CGT !)

STRASBOURG - Les dockers européens disent non à la libéralisation des ports. Une grève a sérieusement affecté lundi la manutention dans les grands ports continentaux, tandis que 6.000 ouvriers ont manifesté à Strasbourg dans une atmosphère particulièrement tendue à la veille du début de l’examen d’une directive « sur l’accès au marché des services portuaires ».

De violentes échauffourées ont eu lieu devant le Parlement européen de Strasbourg. Des vitres du bâtiment ont été brisées par des jets de pierres bien que la police ait fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogène pour tenter de tenir la foule à distance. Certains manifestants étaient armés de bâtons. Dans la vieille ville, la police a également utilisé des grenades lacrymogènes pour riposter à des jets de bouteilles et de pierres.

Un policier a été hospitalisé pour une blessure à la tête tandis que 11 de ses collègues ont été légèrement blessés, selon le Parlement européen. Au moins trois manifestants ont été interpellés. Quelques voitures ont été incendiées.
Les manifestants venaient de la plupart des grands ports européens comme Rotterdam, Anvers, Hambourg, Le Havre et Marseille. Dans toute l’Union européenne, des débrayages ont ralenti la manutention dans les ports, à l’appel de la Fédération européenne des travailleurs des transports.
Ainsi, à Anvers en Belgique, on estimait à environ 2.000 le nombre de débardeurs en grève, un grand nombre ayant fait le déplacement de Strasbourg. La direction du port flamand a estimé que ce mouvement représentait un manque à gagner de 12 millions d’euros.

Le Parlement européen doit voter mercredi sur un projet de texte mettant un terme au monopole dont bénéficient les organisations de dockers dans de nombreux ports d’Europe pour charger et décharger les cargos.

La semaine dernière déjà, ils étaient plusieurs dizaines de milliers à débrayer pour rejeter ce projet de libéralisation des services portuaires dont une première version avait déjà été repoussée par les eurodéputés en 2003. Rien ne garantit qu’elle sera votée en l’état cette fois.

Son objectif affiché est de fixer un cadre destiné à harmoniser les conditions de concurrence entre les ports et à libéraliser l’accès au marché des services à l’intérieur du port.

Les dockers sont particulièrement remontés contre »l’auto-assistance », une disposition censée permettre à un armateur de recourir à son propre personnel, alors qu’aujourd’hui le travail de chargement et déchargement est effectué par les débardeurs ou des société de manutention. Les syndicats crient d’autant plus au »dumping social » que le projet ne prévoit pas de normes de qualification professionnelle.

Pour le syndicat français CGT, « il s’agit d’une nouvelle tentative des commissaires européens de déréglementation sociale ».

Son pendant patronal, l’Union nationale des industries de la manutention dans les ports français (UNIM), craint que malgré un »objectif louable », ce texte « ne conduise à créer davantage de distorsions entre les ports européens qu’elle n’en évitera ».

Le secrétaire général de la Fédération européenne des travailleurs des transports, Eduardo Chagas, estime d’ailleurs que le projet de directive « n’est pas bon » et qu’il n’est « soutenu par personne, pas même les armateurs ».
Au Parlement de Strasbourg, il est acquis que la gauche et les écologistes rejetteront le texte, tandis que la droite est divisée. Déjà, 149 amendements ont été déposés. En outre, les Britanniques, les Allemands et les Néerlandais sont hostiles à la libéralisation portuaire. AP

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