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Procès Gênes - témoignages journalistes BBC

Publie le lundi 16 janvier 2006 par Open-Publishing

Les audiences des procès de Gênes suite au G8 de 2001 ont repris depuis le 9 janvier : celui pour les violences à la caserne Bolzaneto, celui contre les 25 manifestants accusés de saccage et celui pour l’irruption et les violences commises dans l’école Diaz-Pascoli.

Les 29 policiers inculpés doivent, suivant les cas, répondre aux accusations de « faux idéologique », calomnie, lésions graves, dommages, coups et même péculat pour les disques durs et tout le matériel enlevé à l’école Pascoli sans avis de perquisition.

Des journalistes de la BBC témoignent, dont l’auteur de la video sur l’
irruption de la police et le tabassage du journaliste Mark Covell pour qui est ouverte une enquête pour tentative d’homicide (mais pour l’instant àcharge d’inconnus).

Temoin : « j’ai entendu des cris. Je suis allé à la fenêtre et j’ai vu la police qui cherchait à entrer dans le bâtiment en face » ; « j’avais peur ».

La video a été projetée dans la salle et commentée par le témoin qui se
souvient bien du blindé de la police enfonçant le portail, les policiers brisant les vitres à coups de matraques et jetant la porte à terre. Puis le tabassage de Mark Covell : « il était évanoui dans la rue et il était frappé par les agents qui passaient à côté ; il ne se passait rien autour de lui, c’était de la violence gratuite ». Et enfin, la déclaration qui énerve les défenseurs des policiers : « Il n’y avait aucune résistance, il n’y a pas eu d’objets lancés contre les forces de l’ordre ».

La video est sur le site d’Indymedia Italie.

Il faut aussi signaler des passages inquiétants, tournés dans l’obscurité aux infrarouges, comme les premiers plans d’un fille cachée, épouvantée, mais l’attention s’est surtout portée sur le portail d’entrée et la confirmation qu’à l’arrivée de la police, il n’y a pas eu « ce lancer de pierres » qui serait l’un des motifs de l’action de force, d’après les dépositions.

William Hayton (BBC) se trouvait à l’école Pascoli au moment de l’intrusion « Ils me dirent qu’il me frapperaient si je continuais de travailler », un de ses collègues a été matraqué, il a répété qu’ils ont été privés de leur portable - on m’appelait de l’Angleterre pour comprendre ce qui se passait : » les agents m’ont hurlé que si je continuais à appeler, ils me mettaient en pièce ». mais il a surtout répété d’avoir été de fait séquestré pendant 45 minutes, les mains en l’air, le visage contre le mur avec la peur d’être frappé.

Tous les journalistes qui étaient à l’étage furent empêchés de travailler : certains furent frappés aux jambes à coups de matraque ». La « faute » du journaliste ? avoir été l’hôte du media center hébergé à l’école Pascoli, rue Cesare Battisti (avec les laisser-passer officiels, tant de fois montrés inutilement), et donc inévitablement témoin de l’assaut de l’école Diaz en face.

Plus de liaison directe, la police italienne a empêché que les gens soient informés de ce qui se passait, et ils l’ont fait avec l’arrogance et le mépris des lois qui ont caractérisé toute l’intervention de cette nuit du 21 juillet.

En quittant la salle, Hayton nous a donné encore une pensée
« peut-être que dans les mêmes circonstance cela aurait pu se passer en
Angleterre ».

Samuel Buchanan (hollandais) était au 1er étage de l’école Diaz avec des amis, « nous allions nous mettre dans nos sac de couchage quand nous
avons entendu un grand vacarme en provenance de la cour. Nous nous sommes rhabillés à la hâte, nous avons fermé la porte à clef et nous nous sommes cachés sous une table. Mais peu après, les policiers ont enfoncé la porte.

Moi je me suis trouvé avec 3 d’entre eux sur moi : ils m’ont frappé à coups de matraque sur les bras, les jambes et la tête. Mes amis ont aussi été matraqués, on entendait des lamentations et des hurlements qui venaient de toutes les pièces.

Clôture de l’audience.


La Cours européenne des droits de l’homme de Stasbourg a demandé des
explications à l’Etat italien sur le déroulement du procès de Mario
Placanica, l’ex carabiniere qui a été acquitté de l’accusation d’homicide envers alo Giuliani Place Alimonda le 20 juillet 2001 pendant le G8.

Le défenseur de la famille Giuliani,, une fois épuisés les recours, l’avocat Giuliano Pisapia a fait appel auprès de la cour européenne de justice.

Ce recours est fait non pas contre le carabiniere accusé de la mort de
Carlo Giuliani, mais contre l’Etat italien sur l’organisation de l’ordre public à Gênes pendant le G8.