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Italie, Foot. Treize clubs protestent contre une répartition favorable à Berlusconi

Publie le mardi 17 janvier 2006 par Open-Publishing
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Droits télé : zizanie en Italie

par Eric JOZSEF

« Berlusconi est un menteur, il doit retirer ses pattes du calcio. Le football ne lui appartient pas. » Propriétaire de la marque de chaussures Tod’s et président de la Fiorentina, Diego Della Valle est en colère. Avec treize autres patrons de clubs de première division, il est parti en guerre contre le système de répartition des droits télévisés, qui privilégie outrageusement les grands clubs de la péninsule et Mediaset, l’empire de Silvio Berlusconi.

Rébellion. Certains ont même menacé vendredi de boycotter les rencontres avec les grandes écuries du Calcio, à savoir les deux équipes milanaises (Inter et Milan AC) et la Juventus de Turin, si un rééquilibrage n’intervient pas. « Si l’on ne trouve pas une solution au plus vite, nous arriverons aux conséquences extrêmes. Nous ne jouerons pas ou nous n’alignerons que nos équipes juniors, pour faire perdre tout intérêt aux matchs », a averti le président de la Sampdoria de Gênes, Riccardo Garrone.

A l’origine de la rébellion : l’accord signé fin décembre par la Juventus de Turin, qui a cédé à Mediaset, pour 218 millions d’euros, tous ses droits télévisés (satellite, digital terrestre, téléphone portable, Internet) pour les rencontres à domicile pour deux saisons. Les petits clubs ont immédiatement dénoncé une « répartition inique des ressources ». A titre d’exemple, Livourne (actuellement cinquième du championnat) n’a perçu pour l’année en cours que 7 millions de droits télé. Alors que la loi prévoit depuis 1999 que les clubs puissent négocier directement avec les télévisions, la cession par la Juventus de l’ensemble des droits à Mediaset risque d’accentuer le déséquilibre. Sky Italia, de Rupert Murdoch, a racheté à Mediaset les droits pour les retransmissions sur satellite.

Colère. Les petits clubs sont d’autant plus en colère que le patron de la Ligue professionnelle, Adriano Galliani, accusé de ne pas être intervenu pour bloquer l’accord, n’est autre que le président du Milan AC et un ancien dirigeant de Mediaset. « Il faut revenir aux droits collectifs » négociés en bloc ­ comme en France ­, puis répartis consensuellement par la Ligue, estime aujourd’hui Diego Della Valle, opposé au boycott. C’est ce qu’avaient prévu d’imposer les partis politiques italiens qui se sont saisis de l’affaire après l’accord entre la Juventus et Mediaset. Seul opposant : Forza Italia, le mouvement de Berlusconi.

http://www.liberation.fr/page.php?Article=351530

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