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QUELLE DEMOCRATIE A GAUCHE ?

Publie le vendredi 3 février 2006 par Open-Publishing
5 commentaires

de ichlo

A 14 mois des présidentielles de 2007, la multiplication des entrevues avec une seule formation des gauches qui ait participé à la victoire du "non" au projet de traité constitutionnel prévues au programme des socialistes préfigurent de bien tristes perspectives quant aux espoirs d’"union" de toute la gauche.

Prises, dans la majorité des cas par un François Hollande certainement pas en reste du soutient du Parti des Radicaux de Gauche (PRG) et des maintenant habitués « Verts » divisés en deux entre eux, celle du 8 février n’est toujours pas considérée comme une forme de contrat de gouvernement avec les communistes comme ils l’auraient tous espérés.

A cela, faut-il encore tenir compte de l’impolitesse à l’égard de la LCR et la conviction que maintenant, depuis 1981, les Socialistes sont capables et revendiquent leur faculté à être le parti de la gauche qui doit gouverner... En 1981 nous étions unis, ça n’a pas duré longtemps me direz-vous et à la démocratie socialiste d’en pâtir jusqu’à ses plus sordides défaites. Et pourquoi ?
Alors que la Démocratie et le sens patriotique exigeait du programme commun une réelle possibilité d’appliquer la démocratie prise à sa plus simple expression et non pas permettre à l’un des deux partenaires de profiter de la situation pour éjecter l’autre, celui qui lui avait permis de gravir cette difficile accession élyséenne que la gauche française attendait avec impatience... C’est un « scandallle ! » raisonne encore dans nos têtes pas habituées à flairer un tel coup fourré...

Pour que ce sens démocratique puisse à nouveau en prendre un, de sens, il conviendrait d’utiliser la structure institutionnelle comme elle est et d’en bloquer les fonctions ministérielles qui seraient alors attribuées à ces « petits partis de gauche » les plus proches - dans leurs luttes - des « portefeuilles » qu’il auraient à défendre. Cela n’est pas énorme et concerne l’Industrie et le commerce que devrait protéger la Lutte Ouvrière d’Arlette Laguiller, l’Education où la LCR est référence, l’Agriculture pour qui la Confédération paysanne a bien d’autres considérations que le vulgaire capitalisme de l’appauvrissement des terres, les Affaires sociales au Parti Communiste ; les socialistes se « réservant » le fauteuil de la Présidence et la distribution des postes au gouvernement. Ce ne serait que rendre justice à cet esprit de gauche que le Parti Socialiste n’a pas compris, ni en 1981 et certainement encore moins aujourd’hui, que d’accepter à chacune des victoires à la présidentielle la réservation participative de deux trois ministères pour concrétiser le pourcentage actif de ces petits partis de la gauche de la gauche dont il ne veut pas et qui risque fort de lui arriver à égalité des suffrages au rythme où vont les choses depuis le 29 mai.

Sans un engagement concret sur ce point de fonctionnement, le Parti Socialiste court à sa perte, préférant s’accorder avec ses anciens ennemis internes (Chevènement ?) que de s’appuyer sur ses partenaires politiques liés aux mêmes luttes historiques (LCR / PC /LO). Et cette préférence n’a rien de surprenant sur le plan idéologique puisque maintenant ils sortent le modèle blairiste (1) - qui fonctionne cahin-caha - pour poursuivre la même hypnose libérale et le socialisme catastrophique qui se greffe avec, utilisant sa jeunesse dans l’épanchement de la libération morale mais en s’interdisant toute libération économique que le Socialisme de l’Internationale lui avait donné comme but politique à réaliser. Mais les rentabilités s’arrêtent avant. Quant aux mentalités socio-économiques du socialisme, elles sont jugées soit trop limitées pour l’ensemble des gauches, soit socio dépressives pour les droitiers qui resteront convaincus qu’ils sont toujours capables de faire mieux.
Les socialistes pensant faire mieux également, mais pas avec la droite, cela dure tant bien que mal ou peu, jamais très longtemps, parce qu’ils furent dès 1981, incapables d’organiser les répartitions gouvernementales à l’image du taux communiste déversé par les urnes. Sans concrétisation ferme et nominative d’une répartition gouvernementale prédéfinie, comment voulez-vous que les électeurs s’y retrouvent aux considérations du peu d’histoire qu’ils mettent dans leur bulletin de vote au moment de glisser l’enveloppe dans l’urne. Et que faire ensuite des déchirements internes qui affûtent les rivaux sur des programmes qui, à force de convoler bras dessus, bras dessous avec le capitalisme risquent de ne plus avoir grand-chose de significatif.

La démocratie de la Gauche doit être rétroactive pour être comprise des électeurs et non pas servir de trust électoral où s’évincent ses principales matrices mobilisatrices et militantes sous prétexte qu’elles ne ramasseraient que de 3 à 5% des suffrages car mises bout à bout, fois trois et quatre, elles en seraient à pas moins de 20 ! ! ! Donc après, une fois au pouvoir comme en 1981 et depuis cette date où s’empressèrent bon nombre de « passeurs de chiffons », pourquoi accepter l’immixtion dans une Internationale socialiste aux rabais de ses objectifs et renier l’Internationale fondatrice dont est issu un programme non pas seulement voué à satisfaire un socialisme national porté à l’extérieur mais destiné à fournir l’outillage des solutions intercontinentales pour limiter et modifier les dégâts économiques. Dans l’Histoire, ceux-ci étaient plus humains que matériels ; aujourd’hui ils sont devenus biologiques, psychologiques, destructeurs et criminels à l’égard des origines politiques de tous.

Laurent Gantner

(1) : Il devient ahurissant de voire une partie politique française comme le Parti socialiste puiser de l’autre côté de la Manche pour sauver son libéralisme en s’inspirant ailleurs de ce qui chez lui fait défaut, de vouloir en faire un modèle dominant européen. Si ce n’est pas là l’aveu des échecs de la propre politique socialiste française c’est à se demander ce qu’une telle politique économique pourrait apporter si ce n’est un coup de poignard supplémentaire dans le dos de la victoire française au référendum du 29 mai.

Messages

  • 2007, un seul objectif : VIRER sarkonazy , TOUTE la gauche doit se retrouver , convaincre avec un Programme réalisable et de Gauche , il faut absolument stopper la décadence de l’union droite/medef et surtout une union des partiS de gauche pour ne pas ouvrir de portes a l’extreme droite .

    • C’est quoi un programme réalisable et à gauche ? Car entendons-nous bien, l’essentiel n’est pas de gouverner, mais de savoir ce que le peuple y gagnera : sur le plan de la démocratie (le PS n’a jamais voulu d’élections à la proportionnelle), sur le plan anti-capitaliste (peut-on laisser les rouages essentiels aux mains des actionnaires voraces, en refusant de nationaliser tous les secteurs structurants comme le crie le PS), en refusant l’abrogation de toutes les lois antisociales prises par la droite (notamment sur les retraites - dixit DSK !), en admirant BLAIR qui soit dit en passant n’est tout de même pas un fort à gauche !
      Il faudra avant tout se mettre d’accord sur les questions clés. ET LA C’EST PAS GAGNÉ !
      Quant à une candidature commune, j’avoue que je ne vois pas :
      BESANCENOT ? Bien mais passera mal chez certains socialistes même partisans du NON au traité
      BUFFET ? Bien mais passera mal chez les militants LCR et LO
      EMMANUELLI ? Mais il vient de se raccrocher à tout en interne au PS ...Alors quelle crédibilité ?
      BOVE ? Il ne semble candidat à rien ...
      ARLETTE ? Symphatique mais tellement sectaire ...
      DECIDEMENT JE NE VOIS PAS

  • La structure administrative du P.S ,est le passage obligé, pour une victoire electorale, ou plusieurs,vers 2007 ,pour toute la gauche.

    ainsi donc ,la démarche disons,pour nous est d’anticiper et contraindre la machine du P.S à prendre en compte un nom de candidat du P.S, le plus officiel ,et le plus à gauche.

    je propose le nom d’HENRI EMMANUELLI le plus courageux , le plus honête , le plus à gauche dans le P.S.

    Sans oublier bien sur , un programme qui réunisse toute la gauche .

    Il est judicieux d’avancer un candidat le plus rapidement possible, afin que s’instaure un débat qui nous permettra d’y voir clair .
    Ce n’est pas au dernier moment qu’il faut s’y prendre .

    Question à tous ?
    Existe t-til un site internet pour la candidature d’HENRI EMMANUELLI (style comité de soutien pour l’éléection de .....)

    J’attends vos réponses .

    Merçi à tous

    Don Peppone

    Salut et fraternité.

  • Virer Sarkozy est un bel objectif mais à mon avis il faut aller plus loin en proposant des réformes, en permettant la construction d’une véritable alternative.

    Nous possédons de nombreux point sur lesquels nous pouvons trouver des accords, c’est ceux là qu’il faut concrétiser tout en essayant de dépasser les clivages sur les sujets qui bloquent. Les forums sociaux nous aider à avancer sur ces points, ils nous ont aussi montré les désaccords et les enjeux de pouvoirs qui demeurent. Pour autant nous devons prendre appuie sur ces derniers ainsi que sur les collectifs unitaires encore en place. Il faut donner la parole aux citoyens et développer les principes de démocratie participative en créant des réunions publiques. La politique ne doit pas être laissée aux seuls partis politiques.

    C’est à nous citoyens de donner une dynamique à une candidature commune (comme nous avons pu le faire pour le référendum du Traité constitutionnel). Nous devons imposer cette volonté aux partis. Un éclatement et une multitude de candidatures ne fera naître que de nombreuses déceptions, surtout avec l’espoir créé avec le 29 mai. Une dynamique est née, continuons là, et ne la brisons pas du fait de simple enjeux partisans.

    Pour autant je ne pense pas que le PS puisse être au centre d’une telle dynamique, et il ne faut pas qu’il soit question d’un centre. C’est un ensemble dynamique associant de nombreux partis, d’associations, de citoyens qui doit porter un nouveau projet de société. A nous de bouger pour tenter de lancer ce projet et relancer une dynamique unitaire !!! Nous avons créé des espoirs, ne les décevons pas maintenant, cela serait dommage et ne ferait que nous enfoncer dans cette crise politique, et décrébiliserait encore un peu plus la gauche de la gauche comme une simple utopie, incapable de mener un projet...

    Quentin (membre des Alternatifs, Rouge/Vert)

    • 20 ans d’alternance ça suffit ! Aucune alternative au libéralisme et au social-libéralisme n’est possible dans une nouvelle union de la gauche avec le PS. Ce serait reproduire exactement les mêmes recettes qui mènent au désespoir depuis plusieurs décennies.
      Au lieu d’élaborer des plans institutionnels dont le PS ne voudra pas de toute façon (la ligne choisie à son dernier congrès a écrasé ses minorités de gauche...), la seule perspective possible est d’unir la gauche du Non, celle qui refuse d’accompagner le système, celle qui refuse de gérer le capitalisme en collant quelques pansements sociaux au libéralisme.