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Bolkestein à l’œuvre : 30 salariés polonais victimes du banditisme patronal

Publie le lundi 6 février 2006 par Open-Publishing

Trente salariés polonais détachés en sous-traitance sur le site des Chantiers de l’Atlantique dénoncent vol, pressions, menaces, brimades et renvoi au pays...pour avoir osé réclamer le paiement de leurs salaires.
Arrivés sur le site naval en juillet 2005, les 30 salariés polonais de la société SAFE réclament le versement de leurs rémunérations et l’application de la Convention Collective de la Métallurgie de Loire-Atlantique.

Ces ouvriers qualifiés travaillent comme peintres à bord des navires et effectuent 65 heures par semaine au tarif de 5,50 euros de l’heure, sans application des majorations pour heures supplémentaires !

De plus, les salariés étaient hébergés à une vingtaine de kilomètres de Saint-Nazaire, dans de vrais taudis, dans l’insalubrité absolue et sans aucun respect des normes élémentaires de sécurité et hygiène.
La semaine dernière, l’intervention de la CGT a permis un relogement de ces travailleurs dans des conditions dignes. Cependant, dans la nuit du samedi 4 février, la direction de SAFE s’employait dans les menaces et l’éclatement du collectif. Elle organisait même le rapatriement en Pologne, par la force, d’un certain nombre de salariés.

La société SAFE est basée à Gdynia en Pologne et travaille en sous-traitance pour la société allemande DOS (1er rang), sous-traitée à son tour par les Chantiers de l’Atlantique.

La société DOS avait déjà fait parler d’elle en septembre 2005 lorsque ses 25 sous-traitants polonais, détachés par la société polonaise KORPA, s’étaient mis en grève pour des raisons identiques.
Lors de ce conflit, la CGT avait mis en garde la Direction des Chantiers de l’Atlantique et les pouvoirs publics contre la recrudescence de ces pratiques hors-la-loi.
Pourtant, en décembre dernier, d’autres salariés polonais (26 calorifugeurs détachés par la société GAWA) se mettaient en lutte pour défendre leurs droits.

Une nouvelle fois, la CGT exige des pouvoirs publics la fin du « travail forcé » sur le site naval.

Le Ministre du Travail, Gérard LARCHER et son Premier Ministre De VILLEPIN sont les principaux responsables de ces scandales à répétitions.

A l’heure où AKER, nouvel acquéreur norvégien des Chantiers, arrive en grande pompe, ces drames sociaux confirment que grandeur et prestige cachent une réalité sociale sordide.
Le cheval de Troie BOLKESTEIN fait déjà des ravages !
Le chantage exercé par Alstom Marine sur la population nazairienne, « de nouvelles commandes de navires à condition de travailler moins cher », illustrent l’ancrage de cet esclavage moderne sur Saint-Nazaire. De la main de son PDG, Patrick BOISSIER, la ville portuaire revient au temps majestueux des paquebots...et des négriers.