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CE MERCREDI 8 FEVRIER A 18H30

« C’EST L’HEURE DE L’METTRE »

SUR RADIO CAMPUS LILLE 106,6

En direct via www.campuslille.com

Quand l’Empire, confronté à ses béantes contradictions ne peut plus, pour survivre, qu’employer les armes de la manipulation à grande échelle, ce sont des populations entières qui sont prises en otages.

Nous voilà sommés, après que la presse aux ordres des grands groupes industriels nous ait fait prendre Chavez pour un antisémite, nous voilà sommés de croire qu’il est... Hitler ! ainsi que l’a qualifié le sinistre Rumsfeld, criminel coupable de l’écrasement de la population irakienne. Après Milosevic et Saddam Hussein, un palier est franchi dans le « dérapage » contrôlé des élites étatsuniennes, un palier est franchi dans la banalisation du nazisme...

Qui, chez nous, connaît le Venezuela ? Quels medias ont rendu compte de ce qui s’y passe VRAIMENT depuis l’élection de Chavez ? Combien de reportages à sensation sur telle école construite, ou sur tel hôpital, rendant un peu à la population du fruit de son travail ? Mais alors, comment résisterons-nous à cette nouvelle entreprise de décervelage ? Qui sera avec les Vénézueliens quand l’Empire passera à l’attaque et que nos silences le lui permettront ?

Qui a allumé le feu dans le monde arabo-musulman ? Et qui l’attise ? Qui s’en saisit à des fins de politique intérieure ? Qui est le fanatique de qui ? A qui profite le crime ?

L’objectif est clair, il est aussi aveuglant semble-t-il. Il s’agit de nous enfermer dans cette logique de « guerre de civilisations » élaborée dans les think tanks néo-conservateurs. L’industrie médiatique est utilisée à cette fin, multipliant ces images-chocs filmées par le petit bout de la lorgnette, puis les « débats d’idées » dans lesquels sont brandis les « grands principes »... - quand ceux-ci ne servent plus qu’à une chose : maintenir les pouvoirs et les profits qui les justifient .

Quand la liberté d’expression se réduit au champ limité, en dépit de sa résonance planétaire, aux points de vue de quelques grands groupes capitalistes produisant de l’opinion à la chaîne, de quelle liberté parle-t-on ? Lorsque la satire se complaît dans la construction de l’Ennemi tel qu’on le souhaite dans les Etats-Majors pentagonaux, de quelle liberté parle-t-on ? Quand la presse des années 30 nous apprit, avec force caricatures, à détester le Juif, il nous fallut un génocide pour entendre - trop tard - le « plus jamais ça ».

Les images de quelques foules fanatisées mais encadrées, piétinant drapeaux et brûlant ambassades, ne doivent pas nous cacher cette réalité, beaucoup plus brutale, soufferte par des populations bien plus raisonnées qu’il n’y paraît sur nos petits écrans cache-misère : le peuple palestinien pris en otage, occupé, humilié, ignoré, soumis aux expériences d’une clique criminelle, dans ce laboratoire de l’Empire qu’est l’Etat d’Israël. Les Irakiens, et leur pays, notre pays, notre patrimoine humain, saccagé par les Barbares, les Irakiens qui, après un embargo destructeur subissent une impitoyable occupation... C’est qu’il fallait, n’est-ce pas, les « ramener à l’âge de pierre », ces gens qui « détestent nos valeurs ».

Les prochaines cibles sont connues : la Syrie, l’Iran... A cette fin on construit, à l’échelle mondiale, un Ennemi absolu, ennemi par nature, car naturellement terroriste, un ennemi nécessaire... Et plutôt que de se battre résolument contre cette construction idéologique ravageuse, dont on sait les effets, certains, à gauche, chez nous, invoquent de grands principes démocratiques... mais pour justifier cette imagerie néo-fasciste ! Et ce sont bien souvent les mêmes qui crièrent haro sur Dieudonné lorsque celui-ci caricatura, non pas le symbole d’une population, mais une de ces excroissances : le colon israélien fanatique et surarmé. Les mêmes qui, par le passé, demandaient l’interdiction du F.N., en dépit de la « liberté d’expression », et qui aujourd’hui concourent à populariser les fantasmes jusqu’ici vendus en exclusivité par le parti fasciste...

Ici, l’affaire est grave : ce n’est pas la religion, objet de dérision par excellence, qui est moquée. C’est, à travers un symbole, toute une partie de l’humanité qui est désignée, et ce jour après jour, bombardement après bombardement, comme partie inadaptée, inadaptable au monde, fondamentalement agressive et intolérante, et finalement définitivement nuisible. C’est cette image, claire et pourtant, aveuglante semble-t-il, qui se construit sous nos yeux. Or, contrairement à ceux qui produisent cette « réalité », ceux qui en souffrent et en souffriront, ne possèdent pas d’armes de destruction massive, ne possèdent pas d’armée capable d’intervenir à tout moment sur n’importe quelle partie du globe... Alors, de qui faut-il avoir peur ? Qui est le fanatique de qui ?

Ce n’est pas être prophète que de prévoir des massacres demain. Mais c’est être aveugle que de n’en pas voir les préparatifs - et notamment cette justification idéologique a priori.

Parce que ce qui nous intéresse, c’est la vie réelle et le quotidien des peuples, des gens, surtout quand tout est défait pour taire les réalités les plus gênantes ( mais taire parfois par le bruit et la fureur ), nous écouterons ce mercredi dans

« ¼ d’heure en Palestine »

Nadir EL SHAHID et Adib SADAAQA, tous deux médecins à l’hôpital de JENINE, en Palestine occupée. Leur vocation : soulager et remédier aux souffrances de leurs prochains. Leur problème : en Palestine occupée c’est souvent impossible.

Auparavant, nous reviendrons sur les mobilisations de la semaine écoulée : reportage dans la manif, contre le CPE, contre la casse du droit du travail, des services publics... contre la PEUR comme outil de gestion des populations.

CE MARDI A 8H00, ECOUTEZ « MARX EST MORT, MON ŒIL ! »

Il y sera question de matérialisme. Le matérialisme nous convie à partir de la réalité pour comprendre le monde, plutôt que de partir de l’idée pour le plier à notre convenance. L’idée, ce peut être le religieux, ce peut être aussi de grands principes auxquels on s’accroche pour s’expliquer le monde. L’idéalisme. En quelque sorte une caricature du réel...

Pour des explications plus scientifiques, l’intervenant de ce mardi matin est Saïd BOUAMAMA, militant communiste et néanmoins sociologue (et vice-versa)

(Première diffusion en février 2004)

L’actualité latino-américaine sur RADIO CAMPUS

–  C’est « Aguardiente » le jeudi à 19h00

–  C’est aussi « Les voix d’Amérique latine » le dimanche à midi. Ce dimanche 12 février, il sera question des élections en Haïti, avec Jean-Marie THEODAT

(les programmes de Radio Campus Lille peuvent être réécoutés et téléchargés pendant deux mois sur www.campuslille.com)