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UN PROJET DE DECRET LIBERTICIDE CONTRE LES RADIOS ASSOCIATIVES

Publie le dimanche 5 mars 2006 par Open-Publishing
4 commentaires

Un peu d’histoire

Comme tout le monde le sait les radios associatives sont nées (tout du moins ont été autorisées) en 1981. Il existe plusieurs catégories de radio :

- catégorie A : les radios associatives (loi de 1901)
- catégorie B : les radios privées locales
- catégorie C : les radios privées en réseaux, elles produisent quelques heures de programmes locaux
- catégorie D : les radios privées en réseau, sans décrochages
- catégorie E : les radios périphériques.

C’est la première catégorie (Radio libertaire fait partie de cette catégorie) qui nous intéresse. Pour survivre, ces radios ont plusieurs solutions :

- Faire de la publicité (moins de 20% du budget) sinon elles changent de catégorie), et en appeler aux annonceurs. L’expérience montre que dans ce cas leur durée de vie est limitée. Les annonceurs interviennent sur la ligne éditoriale afin de rendre efficace, rentable l’investissement financier. Pas de social, pas de politique, de la musique, de la musique de la bonne et qui se vend bien. C’est comme cela que de nombreuses radios ont disparues.
- Autre solution, être absorbée par de grand groupe afin de devenir une fréquence supplémentaire à diffuser toujours la même idéologie, toujours la même musique.

Sachant que le taux maximum est de publicité est de 20 % du budget, certaines radios ont choisies de devenir des radios commerciales et distilles tranquillement la pensée politique et économique dominante.

D’autres radios ont choisi de refuser le commerce et peuvent bénéficier de l’aumône du FSER (fond de soutient à l’expression radiophonique). Ce Fond est une caisse nationale alimentée par le produit d’une taxe parafiscale prélevé sur les régies publicitaires des radios et télévisions pour aider financièrement les radios associatives. Il n’est en rien une aide de l’état prélevé sur les impôts ou comme certain veulent le faire croire. Il représente, une aide à la survie au même titre que les aides apportées à la presse militante.

La proposition de décret

Pour obtenir une aide du FSER, tous les ans nous devons faire un certains nombres de démarches, entre autres choses, un dossier assez important (ce que nous sommes en train de faire en ce moment). La péréquation des montants attribués par le FSER se décomposent en deux parties :

- une partie technique dont le montant est fonction du lieu de la radio, de sa taille financière, du nombre estimé d’auditeur.
- une deuxième partie dont le montant est fonction des projets réalisés, cette aide variant entre 10 et 60 % de la première partie. Il faut bien comprendre la logique de la démarche. La première partie ne concerne que l’aspect technique et de la sorte ne prend pas en compte le contenu éditorial de la radio. La deuxième partie est totalement politique et laisse à une commission issue du ministère de la culture toute latitude pour décider.

En outre le ministère s’accordait la capacité d’exercer un contrôle au sein même des radios associatives, par l’envoi d’experts mandatés par ses soins, afin de vérifier la bonne réalisation des projets éditoriaux préalablement validés, sous peine de remboursements des sommes allouées ! Et enfin l’administration qui gère les dossiers se voyait accordée un délai maximal de dix mois pour traiter les demandes, son silence, à ce terme, valant refus !

Depuis quelques jours il y a eu une précipitation d’évènements.

Radio Aligre, une radio associative adhérente de la FRADIF, situé pas loin des studios et de notre fréquence est en difficultés avec son diffuseur (TDF) pour des impayés. Nous avons montré notre solidarité avec elle par le soutien des animateurs et animatrices, des émissions de Radio Libertaire et sur un plan financier.

Une petite dizaine de radios associatives se sont réunies (Aligre, vivre FM, Radio soleil, FPP, Radio Trousseau...), il fut proposé de monter une coordination des radios associatives afin de lutter contre ce décret. Les propositions furent les suivantes :
- une conférence de presse
- un Blog et un site internet
- un tract/pétition internet
- des émissions spéciales avec un appel radiophonique commun à toutes les radios à diffuser
- un rassemblement Deux jours plus tard nous apprenions que le décret était annulé. Nos impressions

Nous entrons dans une période de campagne électorale avec déjà quelques dossiers chauds. L’affaire de Radio Aligre et le soutien qu’ils ont eu, ainsi que les menaces d’un printemps des radio libres a certainement due pousser le pouvoir à temporiser.
Le décret est mis en veille mais il sera certainement relancé le moment venu. Il nous faut donc rester vigilant.

Messages

  • Bon, alors, qu’est-ce qu’il se passe le 11 mars ? Manif ou pas manif finalement ?

    • Manif ou pas manif finalement ?

      pas le 11 ...

      4 mars 2006 - 07h13 - Posté par 82.***.191.***
      Pour l’instant rien, tout du moins, pas le 11 mars
      le retrait "temporaire" du decret nous donne un peu plus de temps pour s’organiser
      boubich

      http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=23775

    • Bonjour
      Maintenant je peux donner les dernières informations concernant les radios associatives parisiennes.
      Après plusieurs rencontres nous avons décidés de faire du samedi 25 mars un temps fort. Pourquoi le 25 mars, pour une raison très simple, après le retrait du projet de décret concernant le passage du coté mécanique au coté idéologique du FSER, une nouvelle commission doit refaire un nouveau projet, et ce travail doit commencer vers le 25 mars.
      Nous (la Fradif et d’autres radios non fédérées à la Fradif) d’appeler à un rassemblement le samedi 25 mars à 15 h sur le parvis de Beaubourg, à 17 h à une réunion publique (nous ne savons pas encore le lieu exacte). Dans la cadre de radio libertaire, à partir de 19 h et jusqu’à 24 h, nous proposons une antenne ouverte sur les ondes sur le thème de la liberté d’expression.
      Boubich

    • COMMUNIQUÉ DU SECRÉTARIAT
      DE RADIO LIBERTAIRE

      Les pouvoirs publics par le biais de son représentant le ministre de la culture et de la communication Renaud Donnedieu de Vabres tente de mettre sous tutelle les radios associatives en modifiant par un décret les modalités d’attribution du Fond de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER).

      L’attribution discrétionnaire par le ministre d’une part substantielle de la subvention annuelle prélevée sur les recettes publicitaires des radios commerciales sur présentation d’un « projet éditoriale » répond à une volonté des pouvoirs économiques et politiques de censurer la liberté d’expression et ce particulièrement depuis le référendum sur la constitution européenne où des médias libres ont fait campagne contre cette constitution.

      Il est évident que par ce moyen, les pouvoirs publics entendent exercer une pression sur les radios associatives dont le contenu éditorial ne rentre dans les critères dominants. Un contrôle permanent sera exercé sur celles dont le projet éditorial a été validé par l’envoi d’experts mandatés pour vérification de la réalisation du projet.

      Pour répondre aux obligations de l’économie capitaliste où tout doit être marchandisé et mis en concurrence, la baisse du montant du FSER et l’augmentation du plafond de 20% de ressources publicitaires des radios de catégorie A ont pour objectif d’obliger les radios associatives à diversifier leur financement en basculant sur la vente de produits commerciaux.

      En cela, ces projets sont dans la droite ligne du libéralisme économique actuel. Il ne peut rester un seul espace non marchand, toute opposition doit être écrasée.

      POUR LA DÉFENSE DE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION
      CONTRE LA VENTE DES RADIOS ASSOCIATIVES

      RASSEMBLEMENT SUR LE PARVIS DE BEAUBOURG
      SAMEDI 25 MARS - 14 HEURES

      MEETING A LA BOURSE DU TRAVAIL
      Métro République, Rue du Château d’Eau -
      SAMEDI 25 MARS - 16 HEURES