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Petite histoire récente de la démocratie perdue

Publie le dimanche 5 mars 2006 par Open-Publishing
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Sous-titre : Partis, ENA, Sciences po Paris

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1. Démocratie institutionnelle versus démocratie vraie des citoyens : Le parfum d’illégitimité actuel

La démocratisation institutionnelle sans laquelle rien sans doute n’est fiable et durable dans un pays a, parce qu’on a voulu ne voir qu’elle, dévoré jusqu’à la rendre impossible, même impensable, la démocratie tout court, la vraie, celle des citoyens sans le sceau originel et permanent desquels il n’est pourtant nulle légitimité authentique.

La représentation nationale n’est plus dans son fondement qu’une argutie, un montage juridique. Les partis créés par la Constitution se la sont appropriée à leur profit, se donnant notamment moyens de vie collectifs et personnels. Personne en France ne décidera plus pour les siècles des siècles des indemnités d’un député, personne ne décidera plus pour les siècles des siècles du financement des partis politiques. Encore est-ce là la moindre aliénation. Personne ne décide plus d’aucun pouvoir même annexe. Ce qui a été établi même en douce et de façon "réglementaire" n’est plus en votre main de citoyens.

La Constitution n’a d’autre fin qu’elle. L’intangibilité est la première excuse de tout, la raison même n’est plus en droit de faire recours. Ceux qui nous gouvernent ne lisent des fondamentaux que ce qui leur agrée.

Le Peuple souverain s’est donc trouvé de facto licencié du pouvoir, privé de sa parole, privé sur la plupart des aspects du contrôle effectif de ceux qu’il avait mandatés, le prétexte étant qu’il les élisait. Bonne blague, sainte blague !

Le malentendu est terrible, l’illégitimé, partout dans les esprits. Les Français ne peuvent plus que se moquer, rien n’est sérieux, tout est volé. Qui t’a fait prince toi qui parles en mon nom ? Qui es-tu ? Quel est ton père, ton entreprise, ta coterie ?

Tout est "formel"en conséquence et tout est dérision : on se demande qui va l’emporter bientôt du marquis, de Peau d’âne ou du vilain gnafron.

Y aurait du boulot pour remettre tout ça en selle.

On va vous prendre un exemple : La machine s’est donnée deux Ecoles, hors constitution, qui ne sont pas rien et qui sont pour beaucoup sinon un scandale du moins un possible furoncle à discuter, il s’agit de l’ENA d’abord et de Sciences po ensuite, l’une est publique, l’autre est on ne sait quoi, sans doute est-elle "bi".

2. Vraie démocratie en question : les cas de l’ENA et de Sciences po Paris, histoire de deux usurpations présumées

On va faire court. Ca tient en peu de mots. A propos de deux Ecoles, comme on sait, démocratiquement très discutées en ce moment, deux faits en cause.

 2.1 Le 8 février 2005, madame Condoleezza Rice, Secrétaire d’Etat des Etats-Unis en visite officielle dans notre pays (nous n’avons rien contre !) était invitée à l’IEP de Paris. Au nom de la France ? sur quel budget ? qui a donné l’aval
officiel à cet établissement ? Qu’est-ce qui lui vaut cet honneur ?

Nous annoncions que faute d’explications dûment fournis, il y avait un problème sur ce choix. Etait-il le plus heureux, le plus représentatif, le plus légitime ? : Premier cafouillage français, aggravé du spectacle de la course au fromage donnée de tout ce que Paris comportait de crétins patentés présents, dont on avait fait apparemment l’inventaire exhaustif.

Coïncidence, tout va mal en France depuis cette date, vous l’aurez immanquablement noté. Nous le présagions alors.

 2.2 Dès mars, alors que notre pays se prépare au référendum pour le TCE, l’ENA, depuis Strasbourg où elle est nouvellement installée, se répand sur sa vocation nouvelle supposément européenne. Rien contre ! Mais, question : qui la mandate là-dessus ? Qui l’autorise à le brailler ? tu vois le mauvais effet.

3. In fine

On aimerait bien qu’un représentant du peuple français, si le produit existe encore, veuille interroger le gouvernement sur les deux points évoqués.

Ca urge peut-être. Comme vous le savez, la France entre en manifestation.

On dit ça comme ça, nous ! C’est parce qu’on pressent les choses ! on veut se rendre utiles.

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Les Pensées zaz de l’Ocséna

Ocsena, Organisation contre le système-ENA (et pour la démocratie avancée)
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