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vénézuéla : Zulia, le séparatisme, un autre pari de Washington Gramma

Publie le vendredi 24 mars 2006 par Open-Publishing

On tire les sombres ficelles du séparatisme dans une nouvelle tentative pour détruire la révolution bolivarienne du Venezuela

Il sort quotidiennement des puits de Zulia presque 40% des 2,5 millions de barils de pétrole produits par le Venezuela, sa production agricole fournit 80% de la consommation du pays, il possède un port important et le lac de Maracaibo qui donnent de l’essor à la vie économique interne, et cet Etat de l’ouest de la nation de quatre millions d’habitants - dont un million de colombiens légaux ou sans papiers - est dirigé par un gouverneur hostile au gouvernement d’Hugo Chavez.

Il y existe un fort régionalisme qui s’exprime dans une manière spéciale de parler, un folklore varié, une conduite sociale plus conservatrice, jusqu’à des intentions séparatistes qui ont affleuré dans plus d’une occasion, un cadre idéal et tentant pour une nouvelle manœuvre de Washington, après les nombreuses tentatives vouées à l’échec de détruire la Révolution bolivarienne. En ce moment, un groupe dénommé Rumbo Propio s’est prononcé pour l’autonomie et entend organiser un referendum en octobre sur ce thème épineux.

Manuel « Manny » Rosales, propriétaire terrien et propriétaire de centres commerciaux à Miami et gouverneur de l’Etat de Zulia, et l’ambassade étasunienne à Caracas dirigé par William Brownfield, ont nié avoir des liens avec l’organisation séparatiste, et s’il n’est pas facile de prouver de tels liens, il n’est pas non plus difficile de croire que de tels liens existent, si l’on considère les sommes d’argent que la Maison Blanche de George W. Bush consacre pour renverser Chavez et anéantir son projet social, les attaques constantes de la part des plus hautes personnalités de cette administration républicaine et la féroce campagne de propagande extérieure qui fait écho aux permanentes attaques des puissants médias vénézuéliens.

D’autres indices plus précis sur ce qui se trame, même s’ils ne sont pas encore prouvés, sont l’excellente amitié entre Rosales et Brownfield et les visites fréquentes de l’ambassadeur yankee à Zulia, qu’il a qualifié de « meilleur Etat du Venezuela » et en mai dernier il a même déclaré à Maracaibo : « Il y a 25 ans j’ai vécu deux ans dans la République indépendante et occidentale de Zulia et c’est pourquoi je sais parfaitement ce que signifie se trouver dans un climat chaleureux ».

Il y a cependant une enquête en cours sur Rumbo Propio, l’organisation dirigée par l’ancien ministre de l’Agriculture Nestor Suarez, le professeur universitaire Alberto Mensueti et le militaire en retraite Hildemaro Ferrer, et cela pourrait déboucher sur des accusations de trahison ou de conspiration, comme l’a signalé le procureur général du Venezuela, Isaias Rodriguez, qui pour l’instant a écarté les liens avec la plus haute autorité de Zulia et avec le diplomate étasunien ; même si le président Hugo Chavez a lui lancé publiquement des accusations.

« L’impérialisme étasunien revient avec son arrogance en essayant d’utiliser cette cinquième colonne, dénationalisée, qui est utilisée pour séparer Zulia du Venezuela et s’emparer des champs de pétrole du lac de Maracaibo », a déclaré Chavez lors de son programme hebdomadaire Allô Président.

« C’est une chose tellement ridicule qu’elle ne mériterait aucun commentaire, mais comme chef d’Etat, comme président, et comandant en chef des forces armées nationales, je dis aux Vénézuéliens et je leur garantis qui si quelqu’un tente cela il échouera, car il se heurtera à la République unie, au peuple uni, aux forces armées du Venezuela », a-t-il ajouté.

Il faut aller au fond des choses pour voir ce qui est en jeu. Maracaibo, la capitale de l’Etat de Zulia, s’est vue remplie d’affiches publicitaires avec des messages sécessionnistes qui montrent la carte de cette région d’où part une flèche avec la légende « Rumbo Propio pour le Zulia » et des messages comme celui-ci : « La famille, le marché et le propriété privée : les piliers d’une société libre » ou « Le capitalisme libéral, une espérance pour les pauvres ».

En réalité, durant toute l’histoire du capitalisme libéral antérieur au processus bolivarien, les maracuchos - nom sous lequel on appelle les habitants de Zulia -, ses pauvres, qui sont nombreux, n’ont pas vu la moindre lueur de cette espérance qu’ils leur promettent aujourd’hui ; cependant, c’est seulement quand la Révolution bolivarienne a mis en pratique les bénéfiques missions sociales que le propriétaire foncier Manny Rosabal s’est empressé d’entreprendre des actions semblables pour les contrecarrer.

Comme l’ont dit certains commentateurs, on entend avec Zulia obtenir des résultats similaires à ceux obtenus par les Etats-Unis quand ceux-ci ont aidé à « créer » le Panama sur le dos de la Colombie, pour pouvoir faire le canal qui leur permettrait de contrôler le transport maritime mondial ; ou le Koweït « créé » par le Royaume-Uni aux dépends d’une des régions pétrolières les plus riches dont disposait l’Irak.

Le pétrole est le motif principal des agissements du gouvernement Bush et si pour ce combustible en voie d’extinction il s’est lancé dans une guerre catastrophique comme celle d’Irak, que ne ferait-il pas pour contrôler de nouveau le très proche pétrole vénézuélien échappé de ses mains et pour lequel il doit payer aujourd’hui les prix qui régissent le marché mondial, et sans la garantie qu’il ne s’en aille pas vers d’autres marchés internationaux.

La voie choisie aujourd’hui par la contre-révolution des droites vénézuéliennes et de l’empire de Washington, passe par la division de la république bolivarienne du Venezuela, avec l’intention parallèle d’affaiblir et de détruire le processus de Chavez.

Avec Rumbo Propio (Propre Cap) se joue une nouvelle carte de cap impropre, de « bochincheros » et de « gobiernitos », comme le Libertador Simon Bolivar qualifiait à l’époque ceux qui s’opposaient à son projet d’unité de la grande Colombie et pour lequel il était prêt à mourir. Rappelons-nous que le 8 janvier 1823 il écrivait : « Les cinq vice-royautés et cinq régions militaires de l’empire espagnol sont divisées en 25 pays ; les treize colonies étasuniennes s’unissent et forment la nation la plus puissante de la terre. Divise, et tu vaincras ; unis-toi et tu règneras ».

L’héritage de Bolivar est toujours présent aujourd’hui au Venezuela, l’unité sera déterminante pour enterrer le nouveau complot de ceux qui veulent rapetisser la République bolivarienne qui, comme réponse symbolique, a depuis ce mois de mars 2006 une huitième étoile sur son drapeau, malgré les affiches qui parlent d’ « autonomie », d’une presse braillarde qui évoque le « séparatisme » et des coups d’éclat pour semer la confusion, comme celui de Manny Rosabal qui fête la Journée de la Zuliaité.

Le journaliste et écrivain vénézuélien Luis Britto a écrit : « le peuple qui a donné l’indépendance à cinq pays ne perdra pas la sienne ». Et le peuple de Zulia est aussi bolivarien, c’est pourquoi il est dans la ligne de mire de Washington.

http://www.granma.cu/frances/2006/marzo/lun20/12zulia.html