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Charivari Pour Exploiter

Publie le vendredi 31 mars 2006 par Open-Publishing

Certes il n’aura certainement pas la tâche aisée le Président Chirac lorsqu’il s’adressera aux Français pour clore le discrédit sur ce CPE qui fait certainement plus référence aux nouvelles technologies du langage - une sorte de remaniement du code du travail pour accroître les profits tout en utilisant une main d’œuvre appropriée, docile et craintive, corvéable et éjectable - plutôt qu’à une sorte de bon vouloir capable de mettre un sérieux coup de frein à cet éternel problème du chômage - à force, on finira par conclure que celui-ci est finalement bel et bien organisé - et redonner un essor à l’embauche des jeunes qui finissent par redouter la citoyenneté parfois dans un certain isolement ; quant à la précarité n’en parlons même pas puisqu’elle touche dorénavant plusieurs catégories salariales.

Frustre et roublarde, la droite aura eut mille peines à en argumenter le progrès qu’il (le CPE) était censé signifier, prise à parti par une volée de bois vert politique et une mobilisation collective assez particulière ; jamais le gouvernement n’osât remettre en question sa validité, c’est ce qui fait sa force, c’est ce qui lui permis d’écarter l’UDF et peut-être sera-ce là la marque de son sabordage, son point de « fissure », l’oscillation entre ses extrêmes qui le fait vaciller...

Intangible et inflexible, la majorité présidentielle poursuit son culte des paradoxes allant même pour les plus férus d’entre eux jusqu’à parler de « contrat laïc pour l’emploi », on saisit mieux alors toute la portée d’une soumission totale demandée à l’employé à l’égard de son patron ! Bref, les débats contestataires et les revendications soulevées par les atteintes portées directement sur le droit du travail mettent en lumière le sens paternaliste de cette loi de « flexibilité » des premiers contrats de travail que motive l’aberration promulguée par l’inventé « patriotisme économique » plus que vieillot. Les espoirs droitiers s’envolant dans une fièvre des affrontements. La droite toujours à propager les crises. La contredire serait la trahir, doivent-ils estimer de plein droit, quitte à essuyer les huées de l’opposition sur les bancs de l’Assemblée. Carton jaune, avertissement, blâme, exclusion... Une certaine logique sera toujours respectée comme si devait toujours planer les espoirs perdus d’un dialogue rompu d’avance...

La tentation de la force titrait ce matin Libération mais je crois qu’il s’agit plutôt de concrétisation de la force à l’épreuve d’un pays secoué par les remaniements « universitaires », la question des retraites, la loi Fillon ; un peu toutes les réformes envisagées par des gouvernements consentis par Jacques Chirac qui mettent la France en ébullition. Pour nous les faire sentir ces changements encore faudrait-il qu’ils s’organisent autour d’un consentement et non pas sur la volonté minoritaire d’une élite qui ne se soucie que d’imposer ses directives de soumission autoritaire, n’évaluant qu’en de rares occasions le poids de sa démesure.

A tester les capacités de réaction d’une bonne partie de la société, l’incongruité des législateurs risque gros et l’affaiblissement des moyens de protection des travailleurs ne résoudra en rien l’envergure d’une réconciliation nationale prônée auparavant. Au contraire, au lieu de renforcer la juste valeur de la force de travail les forces politiques de la droite la dissèque, en amoindrit la durée d’obtention des indemnités de licenciement, iraient même jusqu’à licencier sans motifs par simple rejet, sans concertation syndicale préalable.

Sans vouloir faire du protectionnisme, il serait préférable de ne pas bousculer trop vide les clauses d’embauche et éviter de réduire les taux d’allocations sur les durées travaillées, sans quoi en retours nous risquerions d’embrayer vers une étape supérieure que rien ne démentira d’appeler grève générale !