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CPE - Blocage d’un centre de tri à Nancy

Publie le jeudi 6 avril 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Info infiltration Nancy

Blocage d’un centre de tri à Nancy à environ 300. Les flics nous laissent 1
heure. Les CRS sont dans leurs camion (3 cars, 2 camionnettes). Ambiance bon
enfant. Toutes les catégories de police sont là. Inspecteurs de RG, BAC,
CRS. A un moment une voiture de la poste essaie en douceur de forcer le
passage. Elle est arrêtée.

Un mec inconnu, genre "autonome" bonnet capuche,
sac à dos, sort un couteau et crève le pneu de la voiture. L’info est
directement relayée par le RG : "Les manifestants ont déterrioré un véhicule
de la poste". Le RG nous donne un ultimatum. Si vous ne vous dispersez pas,
on intervient dans 5 minutes. On reste. Les CRS sortent de leurs véhicules,
forment une rangée, boucliers matraques, fusils lacrymo au second rang. Un
type est devant eux avec un méga qui ne fonctionne pas ; écharpe tricolore et
semble faire les sommations.

Il y a plein de monde en ville. De nombreux
passants regardent la scène. Les salariés du centre de tri sont agglutinés
aux fenêtre, et la direction du vent est avec nous. Les gaz seraient
refoulés vers les CRS et les badaux à leur niveau. On décide de bouger en
manif vers une rue latérale. Les CRS nous poursuivent sans utiliser de
lacrymo. Course poursuite. La BAC arrêtera 5, 6 gars isolés. Aucune
dégradation hors le pneu de la voiture de la poste. On se tient un peu à
l’écart et voyons des camionnettes de flics un peu partout. Ils semblent
vouloir nous encercler.

Quelques enseignants, éducateurs, militants LDH,
responsables FSU et un jeune conseiller régional PS accompagnent le
mouvement. Stationnement au niveau d’un carrefour. 2 voitures forcent le
passage. Coups de pieds dans la carrosserie. Le type du couteau est le plus
violent. 4 autres gars relous ne sont connus par personne et poussent à des
actions "spontanées". Un militant de l’UNEF propose que l’on se dirige vers
la Fac de lettre pour faire le bilan.

Les flics qui nous encadrent sont
presque aussi nombreux et eux sont armés. L’autre type le traite de
réformard. On se dirige finalement vers la fac de lettres. Devant, les
"autonomes" font monter la sauce. Nous traitent de mauviettes. Des copains
mettent la pression sur un des types en lui faisant comprendre que l’on sait
qu’il est flic. Il nie, mais préfère s’en aller au bout d’un quart d’heure.
Les autres entrent à la fac avec nous. On observe, ils voient qu’on les
observe. Ils ont des discours ahurissant sur le capitalisme, la propriété
privée, parlent fort pour qu’on les entende, semblent se questionner. On se
retrouve en amphi pour une AG.

Un type vient faire une intervention, 2 gars
qui sortaient de la fac se sont fait embarquer. Ruée dehors. On peut
varaiment se faire manipuler. Les militants (toutes tendances confondues)
sont en pétard. Et 2 de nos joyeux "flics infiltrés" sont devant les
étudiants révoltés. Finalement tout le monde revient à l’AG. Vers 21 heures
3 flics-autonomes s’en vont. Le type au couteau lui reste. Il se change. Est
méconnaissable. On se demande que faire. Le premier point à l’ordre du jour
de l’AG, c’est les questions d’infiltration. Des copains informent toute
l’AG de nos soupçons sans tomber dans la parano.

On ne suit les consignes
que des personnes connues dans le mouvement. Accord général de l’AG.
Vers 22 heures, on décide enfin d’aller sortir le type au couteau en pleine
discussion avec un facho notoire de la fac de droit que l’on a lui même
sorti de l’AG. Ils dissertent sur l’anachie seul modèle viable. Le flic nous
dit être précaire, personne ne le connaît car il préfère s’ouvrir l’esprit
en voyageant. Ils n’opposent pas de réelle résistance et quittent la fac
accompagnés par quelques uns d’entre nous.

Il nous semble que comme le pouvoir est devant une impasse politique, il va
infiltrer tous les milieux (On n’a observé cela que depuis le début de la
semaine à Nancy) pour provoquer de la casse. Il est à peu près évident que
ce soir, ils souhaitaient nous provoquer pour qu’une réaction violente de
notre part entraîne le déblocage de la FAC par les CRS.

Jean-Christophe (DV Nancy)

Messages

  • Etant au travail je suis donc rémunéré pendant le temps que je vais utiliser pour te répondre, j’espére que cela ne fera pas de moi un agent du grand capital.
    Il est de bon ton dans une certaine gauche de qualifier de flic toute personne qui ne s’en tiend pas à leur ligne politique. Généralement les utilisateurs de ce procédé ne sont pourtant pas eux méme anti-flics et les partis qu’ils representent organisent des "syndicats" de flics par exemple, leurs élus qui sont des notables n’ont pas de problémes pour travailler avec l’Etat et toutes ses administrations et éventuellement quand ils sont aux affaires un coup de main des RG ne les déreangera pas.
    Alors soit prudent lorsque quelqu’un te semble étrange n’en fait pas pour autant un flic, car le jour ou tu va vraiment en avoir en infiltration tu risques de les prendre pour des "moutons".

    Demande a ton jeune élu régional et socialiste si j’ai pas raison.

    Mirliflore

    • Je vais sans doute vous paraitre un vilain corrompu capitaliste... mais alors que j’étais en train de bosser et que d’autres attendaient leurs plis et courriers ( pourquoi un centre de tri ? c’était au top5 de la liste des endroits les plus c... à bloquer ?! ), vous avez ainsi passé votre journée à mettre en danger la vie d’autrui - il a bon dos le mec inconnu, genre "autonome" bonnet capuche -, à faire perdre inutilement de l’argent à l’état et donc aux contribuables qui se crévent le cul - vous pensez que les 3 cars et 2 camionnettes de condés n’auraient pas été plus productifs à organiser des opé de sensibilisation en banlieue ?! - et tout ça pour - unique résultat - poster un messge d’auto-félicitations et de " attention, la société est pas gentille avec nous " sur ce site ! Affligeant :o