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Les étudiants en STAPS toujours mobilisés (actions nantes et brest)

Publie le samedi 22 avril 2006 par Open-Publishing

art. de l’humanité :
Éducation . La filière universitaire de formation aux activités physiques et sportives est privée de ses débouchés par l’éducation nationale et les sports.

Les STAPS en ont assez de recevoir des portes dans le nez. En trois ans, ces étudiants en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) ont vu leurs débouchés naturels se tarir. Non pas que leur formation ne soit plus adéquate. Elle est même plutôt appréciée par les employeurs : trois ans après leur sortie de STAPS, le taux de chômage d’une génération est en moyenne de 8 % (1). Un chiffre à mettre en lien avec les 22 % chez les 15-24 ans français. Non : le problème est d’ordre gouvernemental. Deux ministères sont sur leur dos. D’un côté, l’éducation nationale réduit drastiquement ses recrutements de professeurs d’éducation physique et sportive. De l’autre, le ministère de la Jeunesse et des Sports a tout fait pour que les diplômes des STAPS ne soient pas reconnus sur le marché du travail.

L’éducation nationale d’abord. Après avoir baissé le nombre de postes de professeurs d’EPS à pourvoir de 1 330 en 2003 à 800 l’an dernier, rebelotte en 2006. Au lieu des huit cents postes prévus au CAPEPS, il n’y en aura que 400 pour 8 000 candidats. Même diminution de moitié pour les recrutements au niveau de l’agrégation. Raison avancée par le ministère : il y aurait 850 enseignants en trop dans les établissements scolaires. Faux, a répondu le syndicat national de l’éducation physique, qui pointe les nombreux départs à la retraite des papy-boomers. Il manquerait plus de trois cents professeurs, selon le SNEP. De quoi susciter la colère de plus d’une centaine d’enseignants siégeant au jury 2006 du CAPES d’éducation physique et sportive, qui protestent contre l’« étouffement de cette carte maîtresse du système éducatif ».

Mais là n’est pas le seul problème pour les cinquante mille étudiants en STAPS. L’éducation nationale ne représente qu’un petit débouché pour eux (5 %). Le plus grand nombre se destine à trois autres filières : le management (collectivités territoriales, gestion d’événements...), l’entraînement sportif, l’activité physique adaptée. Ils sont donc trente mille à sortir avec une licence STAPS à faire valoir sur le marché du travail. Manque de chance, le ministère de la Jeunesse et des Sports, institution chargée d’habiliter les diplômes, ne reconnaît pas celui-là. Il préfère ses brevets d’État, organisés, délivrés et certifiés par ses soins, ou par ses alliés des fédérations sportives.

Après deux années de lutte, la coordination nationale des étudiants et enseignants STAPS poursuit donc le mouvement pour faire pression sur le ministère. La semaine dernière en envahissant le tarmac de l’aéroport de Nantes. Ou mercredi en gênant le déplacement de Jean-Louis Debré à Brest. « Depuis janvier, on attend l’habilitation de notre diplôme par le ministère. On nous dit que cela va se faire, mais rien ne vient. Nous exigeons cette signature au plus vite », s’époumone Laurence Rodriguez, présidente de la coordination. Peu à peu, la filière STAPS s’asphyxie. Les débouchés existent pourtant. Mais ils sont convoités par d’autres.

(1) Enquête du Céreq : Génération 2001.