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Défilé altermondialiste à Athènes contre la guerre, émaillé d’incidents

Publie le dimanche 7 mai 2006 par Open-Publishing

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(d’après tageblatt : presse lux.)

Des milliers d’altermondialistes ont manifesté samedi à Athènes contre la guerre en Irak et la menace d’un conflit en Iran dans le cadre du Forum social européen (FSE), une manifestation émaillée d’incidents entre des bandes de jeunes radicaux et les forces de l’ordre.
Les organisateurs ont annoncé que la manifestation pacifiste avait rassemblé plusieurs dizaines de milliers de personnes. La police a refusé de fournir une estimation, se bornant à indiquer que 6.000 manifestants s’étaient rassemblés avant le départ du cortège.

Dans un centre-ville d’Athènes bouclé par les forces de police, environ 250 fauteurs de troubles intervenant en petits groupes très mobiles ont harcelé la police en tête et aux abords du cortège, leur lançant des cocktails Molotov, des pierres et des boulons.

Masqués, pour certains casqués, habillés en noir, ils ont incendié une agence bancaire et une voiture de police après en avoir délogé les occupants à coups de pieds, provoquant en réponse des tirs de gaz lacrymogènes.

Ils s’en sont pris aussi à plusieurs bâtiments comme l’hôtel Hilton, le ministère des Affaires étrangères et des cars de police.

La manifestation s’est dispersée dans le calme en début de soirée.

Les incidents ont fait au moins trois blessés : un cameraman d’une agence de presse anglo-saxonne, un manifestant italien d’une cinquantaine d’années et un policier atteint par une pierre.

Après avoir isolé quelques jeunes du cortège, la police a procédé à 15 interpellations.

 »Ca fait chier ces casseurs, ils sont plus bêtes que les flics et imposent leurs vues à tous les autres : ils prennent le mouvement en otage. Ils attendent que nous soyons là pour attaquer les banques, seuls ils ne le feraient pas ! », peste Jean-Marie, 35 ans, militant d’Attac-Belgique.

Plusieurs altercations ont d’ailleurs opposé des manifestants aux jeunes casseurs, ces derniers n’hésitant pas à s’en prendre à des personnes du cortège, qui tentaient de s’interposer entre eux et les forces de l’ordre.

Visiblement débordés, les organisateurs de la manifestation s’étaient rassemblés en tête du cortège derrière une grande banderole »Contre la guerre, le néo-libéralisme et le racisme ».

Scandés en anglais, français, grec, italien, les mots d’ordre appelaient à »Résister au Guantanamo global ». »Pas touche à l’Iran » ou »Bush, Blair, CIA, combien d’enfants avez-vous tué aujourd’hui ? » étaient des slogans revenant également dans le cortège.

Zizis Amanatidis, un Grec de 19 ans, participe à sa »première manifestation ». »Je suis venu du Péloponnèse avec des amis pour protester contre la guerre en Irak et peut-être celle qui s’annonce en Iran. Les slogans contre le libéralisme m’intéressent moins », explique-t-il.

Mais au milieu des slogans anti-guerre, de nombreux manifestants affichaient d’autres préoccupations.

Costas Elifsis, 49 ans, a fait le déplacement »contre la politique menée par (Costas) Caramanlis, le Premier ministre grec, qui mène la même politique économique que Bush et Berlusconi », l’ex-Premier ministre italien.

Des minorités s’affichaient dans le cortège, en particulier les Kurdes, très nombreux, multipliant les sit-in au milieu des manifestants, ainsi que des Basques.

Venu de Belgique, Michel Renard, 57 ans, militant du syndicat CSC, est satisfait de la mobilisation. »On est ici contre la guerre mais aussi contre cette mondialisation barbare, qui sont les deux faces d’une même réalité », dit-il.

Le 4e Forum social européen s’achève dimanche.