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PAS DE TREVE GENERALE !

Publie le samedi 30 août 2003 par Open-Publishing

Nous étions prévenus. Le printemps 2003 serait une étape cruciale de la mise
en ¦uvre de LEUR projet néolibéral qui casse les solidarités acquises par
des décennies de lutte. Ce gouvernement a tenu ses promesses en appliquant
avec zèle la politique du MEDEF et les injonctions des instances du
capitalisme mondialisé.

Durant deux mois des millions de salariés, de précaires, de chômeurs, de
retraités, d¹étudiants ont tenté de s¹opposer aux régressions sociales que
constituent la casse du système de retraite par répartition et le
démantèlement de l¹Education Nationale.
Dans notre secteur, les personnels se sont mobilisés de manière massive pour
organiser la grève reconductible vers la grève générale, seule capable de
faire reculer le gouvernement. Cette mobilisation historique n¹a pas permis
d¹aboutir sur les revendications mais des liens importants entre catégories
et vers d¹autres secteurs professionnels ont été tissés. L¹auto-organisation
des grévistes a favorisé la prise de conscience de la globalité des
attaques.

Des personnels ont donc continué la mobilisation durant tout l¹été aux côtés
des intermittents du spectacle en lutte pour préserver leur statut et le
droit à la culture pour tous, avec les paysans contre l¹emprisonnement de
Bové et l¹extension de l¹usage des OGMŠ ou encore avec les Sans Papiers en
lutte pour leur régularisation. L¹énorme mobilisation du Larzac a fédéré
pendant trois jours plus de 200 000 personnes opposées à l¹ordre libéral
mondial au cours de dizaines de débats.
Il n¹y aura donc pas eu de trêve estivale.

En cette rentrée, rien n¹est résolu. La décentralisation de l¹Education
Nationale et son corollaire la privatisation sont en marche. Aucune "
avancée significative " n¹a été obtenue. La menace de décentralisation des
personnels TOS (Technicien, ouvrier, de service) restent entières. La
réforme des retraites a été votée. Un tiers des intermittents du spectacle
va disparaître et un grand nombre de compagnies artistiques avec eux.
La suite est annoncée : découpage de la Sécu au profit des assurances
privées, privatisation de France Télécom, d¹EDF-GDF, de la Poste, de la
SNCF, d¹Air France et plus largement de l¹ensemble des services publics dans
le cadre de l¹AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services).

Tout cela par un exécutif largement discrédité. Le référendum en Corse s¹est
transformé en vote contre le gouvernement. Les coupes sombres des
gouvernements, de gauche comme de droite, dans les budgets sociaux ont
conduit à la catastrophe sanitaire pendant la canicule.
Sur fond de licenciements amplifiés dans le secteur privé, de baisse
programmée des indemnités de chômage, de mise en place du RMA (Revenu
Minimum d¹Activité) au lieu du RMI (Revenu Minimum d¹Insertion), Raffarin et
sa majorité veulent maintenant s¹attaquer au droit de grève. Déjà des
administrations publiques (SNCF, EducationŠ) se lancent dans la répression
contre certains grévistes de mai-juin. L¹application de l¹arrêt Omont (qui
permet des retraits de salaire prenant en compte les journées effectives de
grève mais aussi les dimanches, jours fériés ou non travaillés inclus dans
les périodes de grève reconductible) dans l¹ensemble du monde du travail est
un des éléments de cette répression.

Sud Education tient à affirmer que le paiement des jours de grève doit
rester une revendication du syndicalisme. En tout état de cause l¹arbitraire
et le manque de transparence dans les retraits de salaire sont
inacceptables.
La répression se poursuit contre les salariés précaires (contractuels,
vacataires, CESŠ). Certains ne seront pas réemployés, ils ont trop fait
grève. Les licenciements d¹emplois-jeunes continueront cette année. La
précarité doit connaître une nouvelle étape avec le recrutement, par les
chefs d¹établissement, d¹Assistants d¹Education. Déjà de nombreux
établissements du secondaire, les personnels, parfois avec les parents
d¹élèves, ont signifié leur refus de ces nouveaux recrutements de salariés
encore plus précaires et corvéables à merci.

Sud Education réaffirme son opposition au recrutement de salariés précaires
et revendique la titularisation sans condition de concours ou de nationalité
de tous les salariés précaires déjà employés.
Toutes les raisons d¹une reprise de la lutte sont donc réunies. Les
manifestations du 6 septembre contre le sommet de l¹OMC à Cancun sont une
étape.

Dans de nombreux départements les salariés, les précaires, les chômeurs, les
retraités, les étudiants de différents secteurs ont prévu de se retrouver à
la rentrée en AG pour reprendre l¹action.
Sud Education participera au développement des luttes, à leur coordination à
tous les niveaux, local et national, pour construire le mouvement
interprofessionnel seul capable de s¹opposer aux régressions sociales.
Parce que nous sommes le dos au mur, parce que l¹adversaire a décidé d¹aller
jusqu¹au bout de sa logique néolibérale, parce que chaque attaque contre le
salariat en annonce une nouvelle, parce que nous refusons la société qu¹ils
veulent mettre en place, celle de l¹individualisme qui prend le pas sur les
solidarités, notre perspective est nécessairement la grève générale pour
gagner sur nos revendications.

… Abrogation des lois Fillon 2003 et des mesures Balladur de 1993.

… Refus du recrutement d¹assistants d’éducation, maintien d’un statut
national d’étudiants-surveillants dans le cadre de la fonction publique
d’état, refus du licenciement des aides éducateurs

… Titularisation sans concours et sans condition de nationalité des
aides-éducateurs et des autres personnels précaires qui le souhaitent sur
des emplois statutaires de la fonction publique et fin des recrutements de
personnels précaires

… Maintien, sans aucun transfert ni détachement, de tous les personnels de
l’éducation nationale dans la fonction publique d’état avec le respect de
leur statut.

… Pour des créations d¹emplois statutaires enseignants, ouvriers,
administratifs, de santé et sociaux, vie scolaireŠ

… Pour une véritable ARTT, sans annualisation ni flexibilité.

… Pour un droit inaliénable à l¹éducation pour tous.
Saint Denis, le 29 août 2003

Sud Education participe à l¹organisation du premier Forum Européen de
l¹Education qui se tiendra, à Berlin du 18 au 20 septembre, parallèlement à
la réunion des ministres européens de l¹enseignement supérieur.
Dans le prolongement des forums sociaux de Porto Allègre et de Florence,
nous voulons offrir un espace pour une discussion critique et alternative
sur le futur de l¹éducation.

Pour plus d¹information : www.eef2003.org