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EPR à Flamanville : après le "confidentiel défense", l’enquête publique estivale !

Publie le vendredi 26 mai 2006 par Open-Publishing
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A la demande du Premier ministre, le préfet de la Manche a décidé, par un arrêté daté du 19 mai, d’organiser l’enquête publique concernant l’EPR entre le 15 juin et le 31 juillet.

Greenpeace condamne cette décision et considère comme scandaleux d’organiser une enquête publique sur un projet aussi lourd de conséquences pour l’environnement et la population, dans un délai aussi court et en pleine période estivale. "Pourquoi EDF et le gouvernement français n’attendent-ils pas la rentrée ? Pourquoi décident-ils de caser l’enquête publique pile entre la Coupe du monde de football et les vacances scolaires ?, s’interroge Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire de Greenpeace France. Je ne vois qu’une bonne raison : ils comptent profiter de l’été pour saper cette consultation et bâcler ce dossier important derrière le dos des Français partis en vacances !"

Débat public tronqué, documentation sur la sûreté de l’EPR maintenue secrète, scandale suscité par l’arrestation et la garde à vue de Stéphane Lhomme, porte-parole du réseau Sortir du nucléaire... EDF semble décidée à passer en force. Quitte à décourager un peu plus des Français qui croient de moins en moins aux procédures de concertation démocratique qu’on leur propose. Par exemple, seul un quart d’entre eux pensent que les informations recueillies au cours d’un débat public seront prises en compte (1). Or ces citoyens sont aussi des clients d’EDF qui pourront d’ici un an décider de changer de fournisseur d’électricité !

En méprisant l’enquête publique et la consultation des citoyens, EDF malmène le droit européen et la Constitution française, qui prévoient de garantir non seulement l’accès à l’information mais aussi la participation du public dans les processus de décision. D’autant que les pouvoirs publics sont en train de rendre ces procédures plus contraignantes pour l’industrie. Ainsi, un décret modifiant les dispositions du code de l’environnement relatives aux enquêtes publiques a été signé par le Premier ministre le 22 mai 2006 - soit trois jours après l’arrêté du préfet de la Manche. Simple hasard ? Ce nouveau texte renforce notamment la consultation des pays riverains, comme les Iles Anglo-normandes (Jersey, Guernesey) dans le cas de l’EPR prévu à Flamanville...

Une ordonnance sur le même sujet est attendue pour le 9 juin et la loi Transparence, qui elle aussi modifie le droit applicable, devrait elle aussi être adoptée dans les semaines qui viennent. Quelle mouche a donc piqué le préfet de la Manche ? "Il est tentant de voir là une énième tentative d’EDF et du gouvernement français qui rivalisent de créativité pour rester fidèles aux pratiques anti-démocratiques caractéristiques du lobby nucléaire, commente Yannick Rousselet. Quand EDF parle de "transparence responsable", on voit bien ce que cela signifie !"

Note :
(1) - Voir notamment le Baromètre IRSN "Perception des risques et de la sécurité", avril 2006.

http://www.greenpeace.org/france/ne...

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