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Le miroir aux alouettes d’un PS renouvelé

Publie le dimanche 4 juin 2006 par Open-Publishing
11 commentaires

Ne pas perdre de vue que la plupart des « adhérents à pas cher » qui affluent au PS se disposent à favoriser Ségolène Royal et qu’ils applaudissent à ses phantasmes néo vichystes (travail, famille, patrie) !

Le même processus est en train de se dérouler au sein du PS que chez les travaillistes anglais lorsque Blair a entrepris sa grande campagne de recrutement destinée à réduire l’influence des syndicats et, plus largement, de la classe ouvrière.

On n’est donc pas près de voir le PS revenir à ce qui avait pu le rapprocher de ses origines ! Ne rêvons pas, camarades !

La seule chose qu’on puisse regretter c’est l’obstination de certains socialistes authentiques à se maintenir dans cette structure qui s’oriente de + en + clairement vers le centre ! De peur, sans doute, de perdre le bénéfice d’un instrument relativement puissant. Le politicien, toujours lui, entrave le politique !

Imaginons, un instant, que Mélanchon franchisse le Rubicon... Secousse, dynamique nouvelle à gauche, effet d’entraînement...Les échéances de 2007 valent-elles qu’on sacrifie l’essentiel des idées et des luttes qui tentent de les promouvoir ?

Quels compromis électoralistes faut-il encore subir pour asseoir à la Présidence de la République un élément qui viendra composer avec le capital (travesti en « économie de marché »), prétendre que l’Etat ne peut pas tout faire, dompter les forces rebelles à l’ordre prétendument « juste », etc...

Ce qu’il faut remettre en ordre, c’est la gauche ! pas le réformisme ! Dans cette perspective 2007 pèse de peu de poids. Et qu’on ne vienne pas dire que « ceux qui souffrent ne peuvent attendre plus longtemps, etc... » car les avatars centristes de la gauche ont déjà montré qu’une fois au pouvoir ils ne savaient, pouvaient ou ne voulaient au fond rien faire de mieux, pour « ceux qui souffrent », qu’appliquer les vieilles recettes de la droite charitable !

Consacrons plutôt nos énergies à repenser la gauche à partir de ses véritables fondements !

Messages

  • Le parti "socialiste" usurpe son qualificatif. Il n’ y a RIEN de commun avec le socialisme.

    Royal, c’est une Thatcher bien de chez nous.

  • “La seule chose qu’on puisse regretter c’est l’obstination de certains socialistes authentiques à se maintenir dans cette structure qui s’oriente de + en + clairement vers le centre ! De peur, sans doute, de perdre le bénéfice d’un instrument relativement puissant. Le politicien, toujours lui, entrave le politique ! Imaginons, un instant, que Mélanchon franchisse le Rubicon... »

    On n’arrête pas de railler les Mélenchon, les Filoche pour être restés au PS.
    Mais est-ce aussi simple ? Souvent, je trouve que leur démarche est bien utile. Par exemple pendant la campagne du TCE, on était quand même bien contents d’avoir avec nous des nonistes du PS – AVEC L’ETIQUETTE PS - dans les meetings et dans les tribunes, des Mélenchon, des Emmanuelli, ou même un Fabius. Ça élargissait rudement bien la dynamique, je me demande même si c’est pas aussi grâce à ça qu’on a gagné….
    Et maintenant ? Est-ce que vraiment la gauche de la gauche tel qu’elle est en ce moment est si belle et attrayante et bien organisée et démocratique qu’elle doive inciter la gauche du PS à se barrer et laisser la « vieille maison » aux mains de tous ces sociaux-libéraux ?
    Pas si, pas si sûr…
    Foma (ce que j’en dis…)

    • Alors à quel genre de "trahison" de la vision ou des valeurs socialistes faudra-t-il en arriver pour que les anti libéraux du PS se décident à quitter celui-ci ? Son alliance avec l’UDF ? Son ralliement à l’UMP ? mais on nous dira encore qu’il est important que certains restent à demeure pour aider leurs camarades trompés à comprendre.

      GL

    • Personnellement je pourrais pas rester une seconde dans le parti de François Mitterrand.
      Mais peut-être que la question c’est pas "à quel genre de trahison il faudra en arriver" mais quelle perspective ils auront en se barrant ? Si c’est pour patauger allègrement dans le morcellement et les rodomontades révolutionnaristes, je comprends leur réticence.
      foma.

    • Le PS est une formidable machine de guerre politique. Il ne faut pas le laisser aux mains des centristes. Plutôt que d’appeller Mélenchon, Montebourg ou Filoche à devenir les Oskar Lafontaine français, vous tous feriez mieux de nous y rejoindre pour l’ancrer solidement à gauche. Les vrais socialistes ont besoin de renforts.

      Mais ne soyons pas trop pessimistes : il paraît que, sur 85000 nouveaux adhérents, environ 75% se réclament de la gauche et non du centre.

    • MACHINE DE GUERRE POLITIQUE ...... tout est dit !!!! A défaut d’être un outil au service des luttes ......

    • "Le morcellement et les rodomontades anti libérales. " Je suppose qu’il s’agit d’un nouvel alibi pour rester au PS. On évite la politique, on se fait peur avec les défauts des voisins anti-libéraux(rodomontades où chez qui ?). On préfèrent sans doute au morcellement l’homogénéité des perspectives libérales que l’on ne discute pas ou pour faire semblant. Il s’agit donc de choisir le pire libéral effarouché que l’on est parce qui n’est pas le meilleur antilibéral.
      Avec ça inutile de chercher l’avenir. Il est au fond du trou dans lequel l’autrucje plonge sa tête.
      GL

    • GL,
      si tu veux citer un post pour y répondre, donne-toi quand la peine de copier la phrase exactement : j’avais écrit : ""...le morcellement et les rodomontades révolutionnaristes" et non "les rodomontades anti-libérales", ça change tout et toute ta réponse, bien qu’intéressante, tombe à l’eau.
      D’ailleurs, elle me donne envie de me faire un peu l’avocat du diable, pardon du ps :
      Peut-on vraiment parler d’"homogénéité" au ps ? Pas sûr, pas sûr....
      Est-ce que, pour le moment, le mode de désignation d’un candidat à la gauche de la gauche est si formidablement démocratique qu’il faille ricaner du mode de désignation socialiste, à savoir une élection après discussions ?
      Et puis au fait, entre "homogénéité" et "morcellement est-ce qu’il n’y a pas place pour autre chose ? je ne sais pas moi, quelque chose d’unitaire mais bien organisé, pluraliste et efficace à la fois, qui ressemble à ce qu’a été la campagne pour le non de gauche ?
      salutations anti-libérales
      foma

    • A propos du mot révolutionnaire, tu le places comme bien d’autres comme un épouvantail à électeurs. Etre révolutionnaire n’est pas plus critiquable après tout qu’être social-démocrate. Ce qui est critiquable ce sont sans doute certains défauts que peuvent avoir certains révolutionnaires tout comme le sont d’autres défauts chez les sociaux-démocrates. Mais d’accord sur ta remarque à propos du qualificatif antilibéral substitué à révolutionnaire.

      Tu écris : "Est-ce que, pour le moment, le mode de désignation d’un candidat à la gauche de la gauche est si formidablement démocratique qu’il faille ricaner du mode de désignation socialiste, à savoir une élection après discussions ?"

      Au sujet de la discussion au PS non sur la désignation du ou de la candidate mais "simplement" encore que ce soit le plus important, sur le programme, je te renvoie à ce qu’écrit par exemple Gérard Filoche qui ne cesse de souligner le manque de démocratie qui trègne au sein du PS à ce propos puisque la direction libérale du PS refuse de mettre le programme de la tendance Dolez-Filoche en discussion à égalité avec le projet (pas le programme) des éléphants libéraux. On discuterait donc au PS sur le seul projet de la direction qui sera forcémment choisi puisque la direction lui refuse tout concurrent. Pour les amendements au projet, on verra à quelle sauce va être mangée la démocratie.

      Maintenant sur la représentation des antilibéraux et leurs divisions. Elles sont là il faut faire avec, discuter, voter pour le PS pour battre la droite aux seconds tours et combattre la politique libérale du PS s’il prend le pouvoir comme on combat actuellement la politique de la droite. Au sujet d’ailleurs de la division à la gauche du PS je soulignerai l’ambiguité de la position du PC qui prétend convaincre DSK, Lang, Hollande etc aux vertus de l’antilibéralisme, ceci dans l’intention de renouer avec la gauche plurielle. De même que la LCR et LO annoncent ne pas faire le nécessaire pour virer la droite en refusant de voter PS aux seconds tours des prochaines élections.

      GL

    • ... Ok GL,
      on a l’air d’être à peu près d’accord.
      Juste une remarque, quand tu écris :
      "...Au sujet d’ailleurs de la division à la gauche du PS je soulignerai l’ambiguité de la position du PC qui prétend convaincre DSK, Lang, Hollande etc aux vertus de l’antilibéralisme, ceci dans l’intention de renouer avec la gauche plurielle...."
      Moi ce que j’ai compris de la position du pc (mais peut-être que je prends mes désir pour des réalités) c’est pas qu’ils espèrent "convaincre" les dsk et autres des vertus de l’anti-libéralisme, mais qu’il s’agit de les obliger de tenir compte d’un nouveau rapport de forces politiques qui serait issu des élections. Au fait, je ne suis pas sûr que la comparaison avec la gauche plurielle, souvent évoquée comme repoussoir, fonctionne, puisqu’on aurait crée, si on a su lancé cette dynamique, une force bien plus puissante que le pc (et les verts plus ou moins encore que) au sein de la défunte gauche plurielle et pesant bien plus. Tout ça est hypothétique, incertain, risqué... Mais qui n’ose rien n’obtient rien.
      foma