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Les partis traditionnels confirment leur implantation

Publie le dimanche 14 septembre 2003 par Open-Publishing

Elections communales : les partis traditionnels confirment leur implantation

Les deux grands partis traditionnels historiques marocains, l’Istiqlal et l’USFP, ont confirmé leur implantation locale en engrangeant près d’un tiers des voix aux premières élections communales "transparentes" organisées vendredi dans le royaume.
L’abstention a été moins massive que prévue puisque, selon les chiffres officiels communiqués samedi soir par le ministre de l’Intérieur Mustapha Sahel, le taux de participation a atteint 54,16%. Lors des dernières élections communales de 1997, le taux de participation avait atteint 75%.

L’autre enjeu de ces élections concerne le résultat honorable des islamistes "modérés" du Parti de la justice et du développement (PJD). Présent dans seulement 15% des circonscriptions, le PJD a réussi un score honorable en obtenant 2,58% des voix au niveau national et 593 des quelque 24.000 sièges de conseillers communaux à pourvoir. S’il n’arrive qu’en 11ème position au niveau national, le PJD a effectué une indéniable percée dans les conseils communaux de Casablanca, Meknès, Salé et Témara.
Après négociations avec les autorités, qui avaient soulevé sa "responsabilité morale" dans les attentats islamistes de Casablanca (45 morts, le 16 mai), le PJD avait volontairement décidé de limiter sa participation aux grandes villes où il dispose d’un fort potentiel électoral.
Le PJD, dont c’était la première participation à ce type de scrutin local, avait effectué une remarquable percée lors des législatives de septembre 2002 en devenant la troisième force politique du royaume.

Le parti de l’Istiqlal (nationaliste/conservateur) et l’Union socialiste des forces de progrès (USFP), tous deux membres de la coalition gouvernementale dirigée par le technocrate Driss Jettou, ont confirmé leur rôle de premiers partis du royaume, confirmant la bipolarisation de la carte politique marocaine. L’Istiqlal, avec 16,96% des suffrages et 3.980 sièges, devrait prendre le contrôle de Casablanca, la capitale économique du royaume, tandis que l’USFP, avec 14,7% des suffrages et 3.373 sièges de conseillers communaux, devrait diriger la capitale, Rabat.
Le Rassemblement national indépendant (RNI, libéral) est en troisième position avec 12,3% des suffrages et les ex-communistes du Parti populaire socialiste (PPS) pointe en septième position avec 5,26% des suffrages.
Quelque 127 femmes, sur un total de 6.000 candidates, ont par ailleurs été élues alors que le royaume est engagé sur une difficile réflexion politique sur l’amélioration du statut juridique de la femme marocaine.
"Le scrutin communal s’inscrit dans le cadre d’une série de réformes visant à l’édification d’un Etat moderne et démocratique sous la conduite éclairée de Sa majesté le roi Mohammed VI" a déclaré le ministre de l’Intérieur en proclamant les résultats vers 20h30 GMT. RABAT (AP)