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Journée d’étude internationale sur l’avenir d’Arcelor

Publie le mercredi 28 juin 2006 par Open-Publishing
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Journée d’étude internationale sur l’avenir d’Arcelor

Organisée par Déi Lénk et le Parti de la Gauche Européenne, avec la
participation d’Attac-Luxembourg et d’organisations syndicales de
différents pays européens

Esch-sur-Alzette (Luxembourg), le 27 juin 2006.

Interventions de : Marc Barthel (CGT, France), Heinz Bierbaum
(INFO-Institut, Allemagne), Frank Jost (Déi Lénk, Luxembourg), Alain
Morin (Economie et Politique, France), Nando Pasqualoni (OGB-L,
Luxembourg).

Mesdames et messieurs, cher-e-s ami-e-s et camarades,

Nous le savons depuis dimanche, la direction du groupe sidérurgique
Arcelor a décidé de se coucher devant l’offre de rachat faite par
Mittal. Le Conseil d’administration d’Arcelor vient en effet de décider
de recommander aux actionnaires d’apporter leurs titres à l’OPA-OPE
lancée par Mittal Steel.

Plusieurs pays européens sont concernés par cette opération puisque
Arcelor résulte de la fusion en 2002 du français Usinor, du
luxembourgeois Arbed et de l’espagnol Aceralia. Nous sommes
particulièrement concernés en France puisque ces 30 dernières années 100
milliards de francs de fonds publics ont été dépensés pour la
restructuration de la sidérurgie française. Le peu qui en reste risque
aujourd’hui de partir en fumée.

Quelles premières leçons peut-on tirer de ce scandale ?

1.- Les dirigeants d’Arcelor ont accepté de brader leur entreprise. Déjà
gavés de stock options, ils ont accepté les promesses de les voir encore
augmenter. Pourtant Guy Dollé, le Pdg d’Arcelor, n’avait-il pas affirmé,
avec une pointe de mépris : « Nous faisons du parfum, Mittal fait de
l’eau de Cologne » ; et n’avait-il pas qualifié cette OPA de « 150 %
hostile, opaque et destructrice de valeur » ?

Rappelons que Monsieur Dollé s’est vu attribuer 51 395 stock-options en
2003 au prix de 9,67 euros ; 51 395 en 2004 au prix de 13,11 euros et 50
000 en 2005 au prix de 16,17 euros.

Comme l’action cote aujourd’hui à 40,4 euros du fait de l’offre de
Mittal, Monsieur Dollé, sans rien faire, ou plutôt en acceptant des
milliers de licenciements à venir, en levant ses options, pourra toucher
exactement 4 193 437 euros. C’est-à-dire 349 SMIC annuel. Monsieur Dollé
est-il 349 fois plus intelligent qu’un smicard ?

Tout ceci ne rend que plus urgente l’interdiction immédiate des
stock-options. En France, quel est le candidat à la présidence de la
République et les candidats aux élections législatives qui oseront le
dire ?

2.- Certains responsables politiques se sont ridiculisés. C’est le cas de
Thierry Breton, le ministre français de l’économie et des finances, qui
déclarait que « Monsieur Mittal ne connaît pas la grammaire des affaires
 ». En tout cas c’est Monsieur Mittal qui a gagné.

C’est le cas aussi du Premier ministre français, Monsieur de Villepin,
qui déclarait le 31 janvier dernier que la proposition « inamicale » du
groupe indien « posait problème car elle ne s’accompagne d’aucun projet
industriel ». Pourtant il n’y a aujourd’hui pas plus de projet
industriel qu’hier.

3.- Les institutions européennes ont encouragé la liquidation d’Arcelor.
Le 17 mai en effet les autorités boursières européennes ont donné leur
accord à Mittal pour lancer son OPA. Mais où sont les sacro-saints
principes de la « concurrence libre et non faussée » quand on sait que
Mittal et Arcelor vont produire autant que leurs quatre principaux
concurrents réunis ?

4.- Ce sont les marchés financiers qui ont gagné. Les actionnaires
d’Arcelor ont doublé la valeur de leurs titres en cinq mois. Avant
l’opération l’action cotait 22 euros, elle est montée à 36 euros en mai
et à 40,4 aujourd’hui. De surcroît, le dividende net par action (après
retenue à la source luxembourgeoise de 20 %) était en 2002 de 0,38 euros
 ; en 2003 de 0,40 euros ; en 2004 de 0,65 euros ; en 2005 de 1,85 euros.
En quatre ans, le dividende a ainsi augmenté de 387 % ! Quel travailleur
peut-il en dire autant pour son salaire ? Il est vrai, hélas, qu’un
salarié d’Arcelor sur deux est actionnaire. La détention d’actions par
les salariés est toujours un miroir aux alouettes, rappelons qu’il ne
faut jamais acheter d’actions ! Mais il y a plus. Le programme de rachat
d’actions d’Arcelor est de 10 % du capital au maximum, au prix maximal
de 55 euros par action !

Le Financial Times du 26 juin donne des informations très intéressantes.
Tout l’affaire serait partie d’une lettre d’une vingtaine de hedge
funds, actionnaires d’Arcelor, dont De Shaw, Heyman Investments
Associates, Santorus, High Bridge, Davidson Kempner... Contactés par la
banque conseil de Mittal, Goldmann Sachs, ils ont prétendu détenir plus
de 30 % des titres d’Arcelor qui, selon la loi luxembourgeoise, les
autorisait à bloquer l’opération prévue avec un sidérurgiste russe afin
de favoriser le rachat par Mittal. Je pose d’ailleurs la question à mes
camarades luxembourgeois : n’y a-t-il pas à fouiller cette question
pour, le cas échéant, engager une action en justice au cas où ces fonds
ne détiendraient pas les 30 % du capital ? Le « Deal » s’est fait sur
l’engagement de Mittal de favoriser la « synergie » entre les deux
groupes en mettant sur la table 1,6 milliards d’euros. Synergie signifie
économies et donc licenciements. Le « Deal » s’est donc fait sur le dos
des salariés européen d’Arcelor. Au total, ce sont des hedge funds gérés
à New York et Londres, enregistrés dans des paradis fiscaux, possédant
des titres d’Arcelor cotés au Luxembourg, qui ont poussé à l’acceptation
de l’offre de Mittal par la direction d’Arcelor. Ce sont ces
spéculateurs de très court terme qui viennent de décider de la structure
de la sidérurgie européenne. Est-ce acceptable ?

5.- L’économie européenne et les salariés d’Arcelor seront les premiers
perdants. D’un côté, l’objectif d’Arcelor est de faire 15 % de retour
sur les capitaux engagés (RCE). D’un autre côté, une tonne d’acier
vendue par Mittal coûte 450 euros, contre près de 700 euros pour
Arcelor. C’est la raison pour laquelle Mittal a annoncé qu’il cédera
plusieurs actifs. Et devinez où ? Dans les usines qui vendent la tonne
d’acier le plus cher, c’est-à-dire en Europe.

6.- Il n’existe aucune logique industrielle, sociale ou environnementale
à cette opération.

Sur le plan industriel, on vient de voir que seule la rentabilité
financière constitue le mobile de ce crime économique.

Sur le plan social, on vient de voir que les licenciements et fermetures
d’usines en Europe étaient déjà programmés.

Sur le plan environnemental, l’absurdité de cette opération saute aux
yeux. Alors qu’elle annonce de nouvelles délocalisations, elle remet en
cause la nécessité de la relocalisation des activités productives à
l’échelle planétaire. Tous les pays du monde ont besoin d’acier pour
leur développement. Le mieux, pour des raisons environnementales et
sociales, est de rapprocher autant qu’on le peut les lieux d’extraction,
de production, de transformation et de consommation (on pourrait aussi
ajouter le traitement des déchets industriels). La diminution annoncée
du nombre de sites de production d’Arcelor, leur concentration dans
certains pays, ne vont qu’accroître les flux de transports de matières
premières et d’acier. Précisément au moment où on s’inquiète de la
diminution des réserves pétrolières et du réchauffement climatique !

Cette situation ne peut que nous conduire à lever un tabou
consciencieusement organisé : celui du rôle de la Bourse. Vous le savez,
Attac combat la « dictature » des marchés financiers. Au cœur des
marchés financiers, il y a la Bourse. Faut-il fermer la Bourse ? Cette
question n’est jamais posée ! Le débat est interdit ! La Bourse est là,
un point c’est tout. Et bien non ! La question se pose ! Je ne dis pas
qu’il faut fermer la Bourse demain matin. D’ailleurs Attac, pas plus que
d’autres organisations, n’en a jamais débattu. Je dis simplement qu’il
faut ouvrir le débat.

Voici donc quelques réflexions pour alimenter ce débat, dans le cadre
traditionnel de la démarche d’éducation populaire qui est la nôtre :

Le capitalisme contemporain transforme les sociétés et non simplement
l’économie en système marchand. Il fabrique une société chaotique et
frénétique. Ce sont les crises à répétition, partout et tout le temps.
La crise est désormais permanente.

L’origine de cette dégénérescence est la victoire de la thèse qui est à
la mode depuis bientôt plus d’une vingtaine d’année à propos du rôle
primordial de la Bourse dans le financement des entreprises et, à
travers elles, du processus d’innovation créatrice. On nous a affirmé
que le marché des actions serait le moyen d’assurer une « allocation
optimale des ressources », favorisant, dans le cadre d’évolutions
rapides des techniques de l’information et de la biologie, le
déplacement des ressources d’investissement des secteurs anciens à
faible potentiel de croissance vers de nouveaux secteurs à fort
potentiel. Les mécanismes boursiers devaient agir comme accélérateur de
la croissance et de l’emploi.

Par conséquent, à Londres, à New York, en Europe, et maintenant à Bombay,
Brasilia et Shanghai, la loi et la réglementation se sont mis aux ordres
des banquiers et des fonds de placement qui ont fabriqué de toute pièce
les marchés financiers.

Ils ont facilité les entrées en Bourse ; multiplié les privatisations
pour augmenter la taille du marché ; permis les raids hostiles sur les
entreprises cotées ; renforcé les droits des actionnaires ; autorisé le
rachat d’actions ; laissé filer les fusions, acquisitions, absorptions ;
diminué la fiscalité sur les titres financiers ; inventé les
stocks-options et les marchés dérivés... Ils ont inventé le mythe de l’ « 
autorégulation » des marchés financiers et sont même allés jusqu’à
prétendre que la spéculation était saine car elle permettait de « purger
 » le système de temps à autre.

Ces responsables administratifs et politiques qui se sont aplatis devant
la finance ne se sont pas vendus. La compromission personnelle n’est que
marginale. En réalité les milieux administratif, politique, médiatique,
économique sont aujourd’hui imbriqués au point qu’aucun recul ni pensée
autonome et libre ne leur est plus possible. Ils ont été gavés, dans les
universités et les écoles de commerce, par les nouvelles théories
financières dont certains des auteurs, prix Nobel d’économie, qui
avaient tenté de mettre en place un fonds spéculatif en appliquant leur
propre théorie, ont ruiné des milliers d’épargnants ! D’autant que la
critique du capitalisme s’était ramollie et la contestation des marchés
financiers faible et inaudible.

Beaucoup de dirigeants politiques se sont ralliés aux slogans simplistes
des agents de la finance, encouragés par un vide sidéral de la pensée
économique. C’est ainsi qu’on peut parler de passation des pouvoirs
entre les gouvernements et les marchés financiers, les premiers cédant
leur pouvoir aux seconds. Les multiples scandales financiers, par
exemple, n’ont suscité aucune réaction des responsables politiques,
aucun bilan, aucune enquête n’a été menée, aucune leçon n’a été tirée.

Avant, on nous expliquait que la Bourse n’aimait pas les entreprises
cotées endettées car il y avait un risque de décote. Or les marchés
financiers ont favorisé l’explosion de l’endettement des entreprises
cotées. Grâce à la hausse des cours, artificiellement entretenue, les
entreprises se sont endettées par des politiques agressives d’emprunts
obligataires, par exemple les sociétés du secteur des
télécommunications, pour leurs opérations de rachats d’autres
entreprises. Plus le cours de l’entreprise montait, plus elles étaient
en mesure de s’endetter... C’est exactement la situation de Mittal qui
vient d’obtenir un prêt - l’un des plus gros de ces dernières années en
Europe - de 10,8 milliards d’euros pour financer son opération
d’absorption d’Arcelor.

Les prêteurs ont une responsabilité considérable. Les banques centrales
auraient du intervenir pour arrêter ce jeu de massacre, par exemple en
ayant recours à de nouvelles forme d’encadrement du crédit.

Alors que certaines sociétés situées sur des marchés en expansion étaient
poussées à s’endetter pour racheter leurs concurrentes, les entreprises
situées sur des marchés plus mûrs étaient contraintes par leurs
actionnaires à racheter leurs propres actions pour stimuler
artificiellement leur cours de Bourse et rendre l’argent aux
actionnaires.

Que reste-il du postulat du financement des entreprises par la Bourse ?
Rien ! Venues à la Bourse pour accroître leur capital, les sociétés
cotées se voient maintenant demander par ce marché de le réduire. Elles
sont rançonnées. Racheter ses propres actions, c’est comme rembourser le
capital. D’autant que ces remboursements se font à des prix nettement
supérieurs au prix d’émission. En attendant la fermeture de la Bourse il
est parfaitement possible de mettre les entreprises à l’abri par retrait
de la cote.

La Bourse aujourd’hui n’est qu’un vaste système de spoliation des
entreprises cotées par les fonds de placement. Le rôle de financement
des Bourses n’existe plus. C’est l’instrumentalisation de l’entreprise
par les fonds de placement qui implique à la fois l’interdiction des
hedge fonds et des fonds de pension, une réglementation sévère des fonds
mutuels, une augmentation de la fiscalité sur les titres et la
réinvention de la définition de l’entreprise et de sa propriété.

Il faudra qu’on nous explique encore une fois, parce que nous n’avons
toujours pas compris, pourquoi les droits de l’actionnaire priment sur
ceux des salariés, apporteurs de travail comme les premiers étaient
apporteurs de capitaux. Aux dividendes recors versés aux actionnaires
s’opposent en effet le blocage des salaires, le chômage et la précité,
les délocalisations. Depuis la fin du siècle dernier, dans les pays
industrialisés, après avoir largement dépassé les 70 % à la fin de la
décennie 70, la part des salaires et autres rémunérations dans la valeur
ajoutée n’a cessé de baisser. Elle est désormais inférieure à 65 %
depuis le début du XXIe siècle. Parallèlement la part des profits
suivait le mouvement inverse. Ce sont les politiques de mondialisation
qui ont permis ce résultat. Non par conséquence involontaire des ces
politiques, mais par choix délibéré. Car cette mondialisation n’est que
la réorganisation du travail à l’échelle planétaire ; elle n’est qu’une
usine à profit. L’argent coule à flot, mais il ne sert à rien d’utile.

Ne nous laissons pas impressionner, ouvrons le débat sur la fermeture de
la Bourse !

— -
Liste d’information d’Attac France
01.41.58.17.40

Messages

  • de qui est cette intervention intéressante ?
    Ceci dit, je trouve que l’auteur exagère le role de la bourse.
    Voici qqs extraits d’un texte sur les zinzins que j’envoie avec plaisir à ceux qui seraient intéressés :
    Dans l’OPA (Offre Publique d’achat) de Mittal sur Arcelor nous voyons à l’oeuvre les zinzins (leZ INvestisseurZ INStitutionnels). Erik Izraelewicz a publié chez Grasset "Le Capitalisme Zinzin" (“Institutional Investor Capitalism”) Je ne sais pas si c’est à lui qu’on doit les droits d’auteurs, mais si ce n’est pas lui, c’est de toute façon bien trouvé. Philippe Manière, rédacteur en chef Le Point, a publié "Marx à la Corbeille" (Paris : Éditions Stock, 1999). Un jeu de mots : Marx à la corbeille de la Bourse et Marx dans la poubelle. Pour lui aussi, les investeurs institutionels revolutionnent le capitalisme.
    Qui sont ces zinzins ?
    Je voudrais l’analyser à partir du cas d’Arcelor, dans la mesure où ce cas est représentatif pour ce qui se passe aujourd’hui dans ce monde pourri du capital.
    Quand on surfe sur le site d’Arcelor, on retrouve sous " Capital structure" "others (autres)" 87,5%. C’est là qu’il faut gratter. C’est eux qui ont fait basculer la balance en faveur de Mittal.
    Fin 2005, je donne une formation pour les sidérurgistes d’Arcelor sous le titre : 15%RCE : mission impossible ? 15% de Rendement ou Return sur les Capitaux Engagés (autrement dit : taux de profit). C’est énorme. Tellement énorme que même F. Mer, dernier directeur d’Usinor, un de ceux qui ont porté Arcelor sur les fonts baptismaux, n’osait y croire.
    Aujourd’hui, les deux protagonistes de l’OPA sur Arcelor promettent chacun de son côté 25% à ces zinzins.
    Jusque les années 90 les entreprises décidaient l’affectation de la plus value. Avec le troisième millénaire ce centre de décision se déplace. C’est l’actionnaire qui veut décider si cette plus-value reste dans l’entreprise ou si on l’affectera ailleurs. Oh, pas n’importe quel actionaire. Ceux qui tirent les ficelles sont quelques grosses banques d’affaires, qui arrivent à réunir derrière eux une série de fonds. C’est eux, les zinzins.
    Certains parlens des fonds de pension. Ce terme n’est pas neutre : il suggère que nous sommes tous un peu complices ; c’est l’argent de nos pensions. Ce terme n’est pas correct : dans pas mal d’affaires qui ont mal tournés, les fonds de pension ont été les dindons de la farce.
    Dans son magnus opum "L’impérialisme", Lénine développe la thèse du capital financier, fusion du capital industriel et capital bancaire. Il se démarque ainsi des réformistes qui opposaient les deux, en soutenant le capital industriel contre la capital bancaire parasitaire. Les zinzins ne sont pas une rupture avec le capital financier, ils en sont une forme nouvelle.
    Ces zinzins veulent manger à la table des profits monopolistes. Mais ils ne veulent pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Et ils ne veulent pas dépenser leur argent dans des tickets d’avion et des frais d’hôtel pour assister à ces assemblées générales des actionnaires. Comment, dans ces conditions, casser le pouvoir des directions des entreprises, et faire de ceux-ci des locataires ?
    La solution de cet énigme est la gouvernance d’entreprise. C’est Calpers (le fonds de pension du PERSonnel de l’état de CALifornie) qui a développé la première version. L’OCDE (L’Organisation de coopération et de développement économiques, autrement dit, les pays riches) l’a repris presque tel quel. Et ont voit aujourd’hui, dans tous les OPA, comment ces principes s’affirment et comment les adversaires s’accusent mutuellement de ne pas respecter ce nouvel évangile.
    Dans l’augmentation du taux de profit, les nouvelles organisations du travail ont joué un rôle important. Avec leur zéro stock, zéro défaut, et le nombre de travailleurs moins un, pour mettre le stress, ont permis de réduire le capital constant à son stricte minimum. Lean = mean. Comme un boxeur qui se maintient à son poids de combat. Juste ce qu’il faut : pas un gramme de graisse. Tout muscle. Comme le taux de profit est la masse de profit divisé par la somme du capital constant et variable, tout ce qui diminue nombre en dessous de la barre de fraction augmente le résultat.
    Les zinzins vont appliquer ce précepte à la structure du capital. On garde un capital minimum, juste ce qu’il faut. On maximise ainsi le taux de profit pour les actionnaires. On emprunte le max, et, si on ’a pas de projets rentables ( = 25% !), on rend l’argent aux actionnaires. On verra une application dans le plan du 27 février 2006 d’Arcelor : "Value for Stakeholders", de la valeur pour les actionnaires !
    HEDEBOUW Hubert
    Rue Hubert Defawes 27
    4040 Herstal tél 04 2480311 gsm : 0496 953608
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