Accueil > Le Brésil trop fort pour le Ghana. Der Spiegel : "Italiens parasites"

Le Brésil trop fort pour le Ghana. Der Spiegel : "Italiens parasites"

Publie le vendredi 30 juin 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Les verts or l’emportent trois à zéro et interrompent le rêve des "flèches noires" de Djukovich. Un grand goal de Ronaldo qui, après avoir dépassé le record de l’allemand Muller, est devenu depuis hier le meilleur buteur de tous les temps avec 15 goals aux Championnats du Monde.

de Daniele Zaccaria Traduit de l’italien par karl&rosa

Ce Brésil est trop fort pour le Ghana, mais dans la lourde défaite de Dortmund (trois à zéro) l’équipe africaine a mis du sien.

Aborder le groupe de footballeurs le plus fort du monde, les favoris de tout Championnat du Monde, les étoiles filantes du dieu ballon en ne pensant qu’à attaquer est peut-être un acte de courage sportif mais dans le foot c’est sûrement un suicide.

Ce n’était certainement pas l’avis de Mister Djukovich, qui a disposé hier ses "flèches noires" avec un module "brésilien", c’est-à-dire spéculaire à celui des adversaires : équipe courte, défense très haute et milieu de terrain renforçant l’attaque, déjà nourrie. Peut-être l’approche radine va-t-elle effrayer les champions sud-américains, aura pensé l’entraîneur.

Le pari de Djukovic ne dure que quelques minutes, après quoi, à la cinquième minute, Ronaldo bondit à la limite du hors-jeu et se présente tout seul devant Kingston, un double pas pour faire s’asseoir le gardien, et ballon dans le filet. Comme jadis, quand le « phénomène », avec le maillot de l’Inter, hypnotisait les défenses avec ses feintes et ses dribbling et le mettait toujours dedans. Le but d’hier, outre qu’il est une photocopie de celui marqué dans la finale de la Coupe Uefa de 99 contre la Lazio, est aussi le quinzième d’un Championnat du Monde pour l’avant-centre vert or. Le meilleur buteur de tous les temps, pulvérisé le record de l’allemand Gert Muller, qui résistait depuis 30 ans. Les Ghanéens esquissent une réaction, se précipitent sur tous les ballons avec la véhémence habituelle, essayent de frapper de loin, mais c’est le Brésil qui frise le redoublement avec Adriano qui tente d’imiter son camarade mais se dribble lui-même à la place du gardien de but, tombe et se tape aussi un carton jaune pour simulation. Adriano se refait à la fin de la première mi-temps en mettant dans le filet un assist de l’inépuisable Cafu. Deux à zéro et tous aux vestiaires.

Dans la deuxième mi-temps, rien ne change en substance : les Africains insistent avec la tactique absurde du hors-jeu, y mettent du cœur et des poumons pour essayer de reprendre le contrôle du match, engagent Dida avec une paire de frappes diagonales, mais c’est toujours le Brésil qui crée les meilleures occasions, en frôlant le troisième but avec Roberto Carlos et Ze Roberto. Et c’est justement l’excellent Ze Roberto qui perce Kingston à cinq minutes de la fin sur un assist parfait de Ricardinho. Le match finit ici : les verts or atteignent les quarts de finale et le Ghana rentre à la maison après avoir disputé un beau tournoi, certainement beaucoup mieux que les autres équipes africaines, toutes éliminées. Même s’ils n’ont pas impressionné les foules, Ronaldinho et ses camarades ont disputé un match judicieux, d’une grande équipe qui frappe les adversaires en souplesse, en exploitant leurs fautes.

Du côté italien on attend l’Ukraine, que nous rencontrerons vendredi soir dans les quarts de finale. Et entre un entraînement et l’autre on subit la classique « attaque sans raison » de la part de la presse locale, jusqu’ici assez sobre dans ses commentaires des gestes des hommes de Lippi. Il y aurait à jeter un voile piteux mais cette fois l’hebdomadaire Der Spiegel s’est surpassé. Voilà quelques extraits embarrassants d’un éditorial consacré aux azzurri, miroir cruel de nos vices nationaux : « Les Italiens sont visqueux, toujours accrochés à leur maman, ils sont une forme de vie parasitaire, visqueuse et onctueuse, des types extravagants qui s’appellent Luigi, Andrea ou Luca ». Après cette joyeuse collection de facéties, l’influent magazine nous lance un avertissement, un avertissement sportif, certes, mais qui ressemble à une déclaration de guerre : « Contre les bûcherons ukrainiens vous arriverez à gagner mais ensuite, chers Luigi, ce ne sera pas tous les jours dimanche et nous avons une paire de comptes à régler avec vous ». Si ce n’étaient pas des Allemands on aurait presque envie de rire, mais ils le sont, hélas.

http://www.liberazione.it/giornale/060628/LB12D6C7.asp

Messages