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DADVSI : une lobbyiste de Vivendi Universal décorée

Publie le jeudi 6 juillet 2006 par Open-Publishing

Alors que le débat faisait rage à l’Assemblée et au Sénat autour de la loi DADVSI, il y a des cérémonies qui répondent avec un tact relatif aux critiques des opposants au texte. Ce 20 juin, ont été remis les somptueux insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite à Mme Sylvie Forbin. La cérémonie a été organisée par Mme Catherine Colonna, la ministre déléguée aux Affaires européennes. Le discours rappelle la carrière exemplaire de l’intéressée dans les hautes sphères publiques, et se conclut par son passage dans le privé, chez Vivendi Universal en tant que directrice des Affaires institutionnelles et européennes.

« J’en suis bien consciente, les dirigeants de Vivendi Universal n’ont pas fait appel à vous pour que vous leur expliquiez enfin les mystères de la codécision ou que vous leur révéliez les secrets de la comitologie » plaisante la ministre avant d’expliquer sans nuance « ils vous ont appelée avant tout pour votre compétence et votre influence ». Et la ministre, ancienne directrice Générale du Centre National de la Cinématographie, de préciser encore « ce travail d’influence, vous avez eu l’occasion de l’accomplir récemment sur un sujet qui a mobilisé la France entière, de Charles Aznavour à l’internaute militant. Je veux bien entendu parler du projet de loi relatif aux droits d’auteur et droits voisins dans la société de l’information, la loi ’iPod’ comme l’appelle le Herald Tribune ».

La ministre ne donnera pas plus de détails sur cet important travail d’influence si ce n’est que « vous étiez tout à fait dans votre élément puisqu’il s’agissait d’abord, on ne l’a pas assez dit, de transposer une directive européenne de 2001. Votre engagement dans ce débat vous a valu quelques titres de gloire : le Herald Tribune, toujours lui, voit en vous, je cite, une « lobbyiste dynamique », ce que l’on peut considérer comme un véritable compliment de sa part ». Ou une erreur, le terme étant quelque peu galvaudé à l’étranger puisque l’interopérabilité dessinée est très peu menaçante pour Apple.

Avant d’accrocher la décoration, Mme Colonna affirme que ce « lobbying dynamique » n’est en rien honteux, « cela montre [qu’il] fait partie des négociations européennes. Pour qui connaît Bruxelles, c’est une pratique non seulement répandue, mais aussi bien acceptée, organisée et reconnue comme utile, positive si elle est transparente. Car c’est un moyen très efficace de confronter les différents points de vue et d’aboutir ainsi à des décisions équilibrées. »

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