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José et LES élections

Publie le jeudi 6 juillet 2006 par Open-Publishing
2 commentaires

Au moment de signer l’appel à une candidature José Bové je voudrais l’assortir d’une proposition très précise :

ce n’est PAS UNE QUESTION DE PERSONNE : il faut un candidat (et des candidats aux législatives, j’y reviendrai) qui incarne les valeurs et le positionnement de la gauche antilibérale, celle qui s’est notamment exprimée par le non de gauche au projet de constitution européenne (à quoi il faut ajouter les antilibéraux qui ont voté oui par tactique en croyant bien faire). Et il faut un candidat qui d’une façon ou d’une autre dépasse les intérêts des partis tout en travaillant avec eux. Les idées existent : aussi bien les documents de la Fondation Copernic ou d’Attac que des tas de choses qui se discutent au niveau local. Nous ne sommes pas d’accord sur tout, mais il est clair que les différents courants à gauche de la gauche ont appris à travailler ensemble, notamment dans des cadres communs comme Attac ou comme les collectifs du 29 mai. Or José Bové peut incarner ces idées, cela correspond aux combats qu’il a menés et bien menés ces dernières années. Et, chose non négligeable, c’est une personne à qui on peut faire confiance (jusqu’à preuve du contraire il ne s’est pas rendu coupable d’une soif immodérée du pouvoir, ni d’un goût pour la magouille). Cela dit, ce n’est pas José ou rien : on peut très bien imaginer d’autres candidatures à gauche de la gauche.

mais il faut absolument que José Bové PRENNE POSITION. Il y a des réticences au sein du PC et de la LCR à opter purement et simplement pour une candidature unitaire. Il faut (en toute amitié) contrebalancer ces réticences. C’est un peu ce que fait l’appel pour des candidatures unitaires de la gauche antilibérale. Si José Bové mettait son "autorité morale" dans la balance en disant clairement qu’il est prêt à participer à un processus unitaire, et que ce processus doit (et aurait dû) s’enclencher sans attendre, cela aiderait à dépasser les réticences. Il faut créer une dynamique, ou plutôt deux : une dynamique dans l’opinion publique, et une dans les partis et les divers regroupements militants. Si on ne le fait pas l’électorat ne se mobilisera pas ! Nous n’avons que trop tardé !

peut-être José hésite-t-il à se mettre en avant comme candidat à la candidature présidentielle ... et on le comprend ... Mais justement, il ne s’agit pas forcément de cela : nous avons devant nous trois élections : la présidentielle, les législatives (qui pourraient même peut-être passer avant la présidentielle en cas d’aggravation du discrédit actuel du gouvernement), et ensuite les municipales. C’est dans l’ensemble de ces élections que peut se construire un pôle unitaire à gauche de la gauche, notamment les législatives pourraient permettre que s’exprime à la fois la diversité et une pratique de confiance mutuelle entre diverses composantes (certains candidats étant plutôt écolos, d’autres plutôt PC, plutôt extrême-gauche, plutôt gauche du PS ... ou plus représentatifs de tel ou tel combat ... on pourÀrait aussi jouer sur des "tandems" candidat-suppléant). Pour que cette perspective se réalise, j’aimerais que José Bov é annonce qu’il est prêt à y participer, PAS FORCEMENT EN TANT QUE CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE, mais par exemple en tant que membre du "staff" d’un ou une candidat(e) à la présidentielle, ou en tant que candidat aux législatives ! Cela permettrait à la fois de déployer ce "drapeau", cette image de ralliement qu’est la personne de José, et de ne pas fermer ni personnaliser la question de la présidentielle. Cela permettrait à la fois de créer un événement médiatique et de montrer que nous ne faisons pas de la politique à coup de campagnes publicitaires, mais que nous ouvrons un débat entre les citoyens sur la meilleure façon de préparer ensemble les élections (en discutant sur les idées, les engagements programmatiques, et enfin les personnes). On pourrait ainsi éviter deux pièges : d’un côté l’attentisme, de l’autre l’image déplorable d’une valse-hésitation laissant redouter un combat des chefs désespérant. A bon entendeur, salut ! Je crois sérieusement qu’une intervention de José Bové aiderait à débloquer cette situation et que c’est de sa responsabilité de le faire. (Je suis membre d’Attac à Marseille et je m’exprime ici à titre personnel).

J.Martine(militant altermondialiste à marseille)

Messages

  • D’accord avec ce texte pour l’essentiel. Ce qui , me semble t’il caractérise cette gauche, c’est une certaine conception de la démocratie qui considère les représentant comme de simples porte parole de la population. Il est donc curieux que la question de la candidature fasse probleme. L’avantage de josé bové, c’est en effet qu’il n’est le représentant d’aucun parti ce qui libère du probleme du lien entre présidentielle et législatives. On ne peut le soupçonner de vouloir "tirer la couverture" pour ces dernières. Il doit être perçu par la population comme un simple porte parole d’un collectif uni sur une plateforme antilibérale.
    Pour ce qui est de l’usage de la formule "extreme gauche", elle n’a à mes yeux aucun sens. Les propositions de la LCR par exemple ne sont pas plus révolutionnaires que celles du PCF. La seule différence étant le refus par ces organisations (LCR, LO, PT) de toute inscription dans le réel, de toute participation au pouvoir. Elles savent probablement qu’il en irait pour elles comme pour les autres mais ce faisant elles font le jeu de ceux qu’elles font profession d’attaquer. Derriere la prétendue radicalité il y a le confort peinard de ceux qui considèrent l’histoire comme l’avenement messianique de leur projet. C’est ne rien comprendre à l’urgence et aux menaces à court terme que porte l’éventualité d’une victoire de la droite.

  • il me semble que José Bové répond déjà à ces questions dans l’interwiew qu’il a donné à la presse ; il est évident que sans ces conditions, toute intention de candidature serait suspecte

    La condition première est évidemment qu’il y ait un texte d’orientation clair, accepté et défendu par toutes les composantes de l’Alternative unitaire à gauche, sur lequel le candidat s’engagerait et dont il serait le garant

    J’y ajouterai une éxigence, que tout candidat à la candidature de l’Alternative unitaire s’engage à ne pas exercer de pouvoir éxécutif et à préparer une réforme constitutionnelle interdisant tout retour à la monarchie élective que nous subissons aujourd’hui

    Alors les dirigeants politiques trouveront plus interessant de convoiter le poste de 1° Ministre, qui détiendra le pouvoir éxécutif et sera responsable devant l’Assemblée nationale, que de jouer des coudes pour apparaitre le meilleur (la meilleure) candidat à la Présidentielle, dont le rôle, en cas de victoire, serait beaucoup plus moral que politique

    Biensûr, pour accepter celà, il faut croire que la victoire est possible et ne pas se préparer par avance à négocier des miettes au PS (por le PCF) ou à lui ouvrir un boulevard par des éxigences antiunitaires excessives (pour la LCR)

    José Bové, ou quelqu’un d’autre de ce profil, mais je n’en vois pas d’évident, pourrait très bien être le porte-parole, et le champion, de cette démarche

    Daniel, CAP à gauche