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Accord sur la formation : la CGT bénit le oui

Publie le samedi 18 octobre 2003 par Open-Publishing

"Dire oui aujourd’hui, c’est crédibiliser notre capacité à dire non d’autres
fois." par Maryse Dumas secretaire confédérale

Quelle admirable dialectique !

Dany


Libération mercredi 01 octobre 2003 :

Accord sur la formation : la CGT bénit le oui

Le syndicat rejoint les autres centrales, malgré des réserves. Une première
depuis 1995.

"Dire oui aujourd’hui, c’est crédibiliser notre capacité à dire non d’autres
fois." Maryse Dumas, secrétaire confédérale

Il aura fallu près de quatre heures à la CGT pour se décider. Hier, le
comité confédéral national (CCN), qui regroupe toutes les fédérations
professionnelles et les unions départementales, a donné un avis favorable à
la signature de l’accord interprofessionnel sur la formation (1), par 70
voix, contre 20 et 5 abstentions. Un événement quasi historique pour la
centrale de Bernard Thibault : il faut remonter à 1995 pour retrouver son
paraphe sous un texte de portée nationale ; en l’occurrence, l’accord
préretraites contre emploi.

La signature au bas de l’accord interprofessionnel sur la formation marque
un triple tournant pour la CGT. Le premier concerne Bernard Thibault. Le
secrétaire général, porté à la tête de la CGT en 1999, imprime sa marque :
celle d’un syndicalisme de "contestation et de négociation". Il le fait en
plus avec l’appui actif de Maryse Dumas, secrétaire confédérale, que
certains considèrent comme la "gardienne du temple". C’est "Maryse", comme
on dit à la CGT, qui a négocié l’accord puis porté le débat au CCN.

Il y a pourtant, dans cet accord, de quoi mécontenter plus d’un cégétiste.
Face à de réelles avancées, le texte, qui sera traduit dans un projet de
loi, demande des contreparties : en particulier, la formation pourra avoir
lieu hors du temps de travail, portant atteinte à la réduction des horaires.
De même, signer un accord national sous la pression du gouvernement déplaît
à certains responsables. Les débats ont été longs, reconnaît Maryse Dumas :
"Le contenu de l’accord fait problème, nous le savons", mais le CCN a opté
pour une "signature offensive, qui nous permettra d’être mieux placés pour
contrer dans les entreprises les aspects négatifs". Surtout, en créant le
"droit individuel à la formation", transférable d’une entreprise à l’autre,
l’accord donne du sens à la revendication centrale de la CGT : la création
d’un "nouveau statut du travail salarié".

Le deuxième virage concerne l’équilibre interne entre les salariés du public
et ceux du privé. L’accord formation est aujourd’hui l’illustration de la
montée en puissance des seconds au sein de la vieille CGT. Depuis le congrès
de Montpellier, en mars, la volonté de la direction confédérale est de plus
en plus clairement de se développer de ce côté-ci du salariat. Et c’est donc
au nom "de la solidarité avec les salariés des PME", ceux qui gagnent le
plus à la création d’un droit à la formation, que les "modernes" de la CGT
ont fait taire les "anciens".

Le troisième tournant n’est pas le moins important. Il concerne la place de
la CGT dans le dialogue social, alors que François Fillon a lancé la
concertation sur la réforme de la "démocratie sociale" (Libération d’hier).
Depuis près de dix ans, le patronat, le gouvernement et les autres syndicats
brocardaient l’incapacité de la CGT à s’engager. "Bienvenue au club de ceux
qui signent", ironisait dimanche François Chérèque, secrétaire général de la
CFDT. Une plaisanterie que la CGT n’apprécie guère. "On n’entre pas au club
de ceux qui signent tout le temps. Au contraire, on va le bousculer, car,
maintenant, il faudra compter avec nous", réplique Maryse Dumas. Qui
rappelle : "Dire oui aujourd’hui, c’est crédibiliser notre capacité à dire
non d’autres fois.".

(1) Déjà signé par le patronat, la CFDT, FO, la CFTC et la CGC.


La Tribune :

en désaccord sur de nombreux points, mme (mireille) dumas a dit : "en
signant l’accord, on sera plus à même d’empêcher les abus qui risquent de se
produire dans les entreprises" ]

ça rappelle pas quelque chose ça ?