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L’appel de Francis Wurtz : "CE QUE NOUS ATTENDONS DE L’EUROPE !"

Publie le vendredi 11 août 2006 par Open-Publishing
26 commentaires

Francis Wurtz présente un appel sur le Liban et la Palestine en direction de l’Union Européenne.

En 1980, le Conseil européen de Venise créait l’évènement en affirmant le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. En 1995, l’Union européenne suscitait à nouveau l’espoir en lançant, à Barcelone, le « partenariat euroméditerranéen ». Depuis, bien des attentes ont été déçues parmi les amis de l’Europe dans cette région du monde, si proche par la géographie et par l’histoire.

Pourtant, le monde a besoin de l’Union européenne pour promouvoir le dialogue contre l’arrogance, le respect contre le mépris, le droit contre la force. Il est aujourd’hui plus vital que jamais que l’Europe exprime à nouveau la volonté et se donne les moyens de jouer ce rôle. La Méditerranée est une mare nostrum entre riverains et non le champ d’expérimentation des desseins américains.

Au Liban comme en Palestine, l’armée israélienne - et, à travers elle, les forces les plus dangereuses qui détiennent le pouvoir aux Etats-Unis - mènent une guerre aux conséquences dévastatrices pour les peuples concernés et, au-delà, pour l’avenir du monde. Cette guerre - ainsi que les militaires israéliens le reconnaissent eux-mêmes - était programmée de longue date. Condoleezza Rice ne dit pas autre chose en osant assimiler les souffrances des Libanais aux « douleurs de l’enfantement du nouveau Moyen-Orient ». L’Europe peut-elle accepter une telle « construction » sur les cadavres des victimes innocentes et les ruines des villes et des infrastructures qu’elle a elle-même, parfois, contribué à édifier ?

L’Europe peut-elle accepter le torpillage systématique des tentatives d’intégration dans des structures démocratiques d’organisations armées portéees au pouvoir par le suffrage universel ? Peut-elle accepter qu’un châtiment collectif soit infligé aux peuples qui n’entendent pas se plier à cette prétention dominatrice ? Peut-elle accepter l’enlèvement et l’emprisonnement de 40 ministres et parlementaires palestiniens, démocratiquement élus, parmi lesquels le président du Conseil législatif lui-même dont le mauvais traitement a nécessité l’hospitalisation d’urgence ! Peut-elle accepter qu’un Etat puisse impunément violer toutes les résolutions du Conseil de Sécurité le concernant et afficher son mépris de l’ONU au point de « viser délibérément » - selon les termes de Kofi Annan - et de tuer des observateurs de la force internationale de maintien de la paix ? Peut-elle accepter de se laisser paralyser au point de ne pouvoir exiger un cessez le feu immédiat et inconditionnel après plusieurs semaines d’un conflit aussi acharné ? L’Europe peut-elle, en un mot, accepter sans réagir le retour à un ordre mondial qui institue le recours à la guerre comme instrument de règlement de conflits ?

Ne laissons pas se développer une stratégie dont le fiasco américain en Irak montre dans quelle dramatique impasse elle peut conduire le monde ! Ne laissons pas le 21ème Siècle devenir celui de la guerre entre les civilisations ! L’Europe est placée, à cet égard, face à des responsabilités historiques. Celles des Chefs d’Etats et de gouvernement européens vont très au-delà de leur engagement présent ! Ce que nous attendons d’eux, c’est :

a.. L’appel à un cessez-le-feu immédiat et sans condition, tant au Liban qu’en Palestine, au retrait de l’armée israélienne sur la « ligne bleue », à la levée du blocus imposé à ces deux peuples, ainsi qu’à l’aide au retour dans leur foyer des personnes déplacées en raison des combats ;

b.. Une condamnation claire - au nom du droit, égal pour tous - de la guerre menée par Israël contre le peuple libanais comme contre le peuple palestinien et des crimes de guerre tel celui perpétré à Cana ;

c.. Un appel à ouvrir des discussions sur l’échange des prisonniers entre le Liban et Israël, dans le cadre des Conventions de Genève, comme l’a demandé le gouvernement libanais, et à l’arrêt durable des tirs de roquettes du Hezbollah sur Israël ; et parallèlement à accepter la proposition de dialogue du Président palestinien, Mahmoud Abbas, en vue de la libération des « prisonniers de guerre » détenus par Israël ainsi que de celle du soldat israélien capturé par les palestiniens, et en vue de mettre fin aux tirs de missiles de Gaza sur Israël ;

d.. Des précisions sur la nature du mandat confié à la force internationale sous l’égide de l’ONU envisagée au Sud Liban, qui ne doit en aucun cas se transformer à son tour en force d’agression, et doit être déployée des deux côtés de la frontière : la sécurité est un droit inaliénable pour tous les peuples de la région ! La pleine application de la résolution 1559 exige, quant à elle, un contexte régional apaisé, dans lequel toutes les décisions des Nations unies sont prises en considération.

e.. Un rappel de l’ensemble du droit onusien sur le conflit israélo-arabe, afin de placer chacune de ses dispositions particulières dans son contexte global ;

f.. La demande de l’ouverture de négociations sur cette base, et sous l’égide des Nations Unies, avec la participation de tous les pays et Autorités de la région ;

g.. Une renonciation solennelle à tout recours à la guerre comme moyen de régler les conflits à venir.

Nous appelons quiconque en accord avec ces principes à se joindre à notre appel, car nous voulons encore croire à un partenariat euro-méditerranéen fondé sur la générosité, le co-développement, le partage des cultures et au rôle de l’Europe pour un monde de paix.

Les signatures sont à adresser à : Francis WURTZ

Président du groupe de la Gauche unitaire européenne au Parlement européen

francis.wurtz@europarl.europa.eu

Messages

  • Je ne suis absolument pas d’accord avec l’appel à l’intervention de l’ONU et j’explique pourquoi :

    LIBAN : L’ONU N’EST PAS IMPUISSANTE, ELLE EST COMPLICE !

    Voilà près d’un mois que les villes et les villages du Liban sont pilonnés jours et nuits par l’aviation israélienne. Ce sont les fiefs du Hezbollah qui sont pris pour cibles affirment les autorités israéliennes et, répètent après elles, la plupart des commentateurs. C’est à voir mais, ce qui est certain, c’est que ce sont surtout les quartiers pauvres.
    On a pu voir dimanche, à la télévision, un officier supérieur israélien déclarer, à propos de la mort de quinze personnes, dont douze soldats tués par une "katioucha", qu’il avait assisté à un spectacle affreux. C’était certainement le cas. Mais les images des centaines de femmes, d’hommes, d’enfants, massacrés par les bombes israéliennes, au Liban et à Gaza, sont-elles moins horribles ?
    Pendant ce temps-là les grandes puissances discutent gravement au conseil de sécurité de l’ONU de textes de résolutions qui ne changeront rien, mais qui leur permettent de faire croire qu’elles cherchent une solution à la crise, alors qu’elles ne visent qu’à donner à l’armée israélienne le temps qu’elle réclame pour écraser des adversaires qui se révèlent plus coriaces que ce que les stratèges de l’Etat hébreu avaient prévu.
    Et toutes ces grandes puissances d’invoquer - sans détour pour les USA, hypocritement pour la France qui voudrait bien continuer à faire des affaires avec l’Iran - la responsabilité de ce dernier pays et de la Syrie dans le drame que vit le Liban. Comme si toute la situation de la région n’était pas d’abord déterminée par le problème israélo-palestinien.
    Des centaines de milliers de Palestiniens ont été contraints de fuir en 1948, après la proclamation de l’Etat d’Israël, et vivent toujours, eux ou leurs descendants, dans des camps de réfugiés, au Liban ou à Gaza. Au lendemain de l’occupation par Israël, en 1967, de la Cisjordanie et de Gaza, l’ONU avait adopté une résolution demandant l’évacuation des territoires occupés. C’était uniquement pour la forme, car cette résolution est restée lettre morte. Non seulement ces territoires n’ont pas été libérés, mais l’installation de colonies israéliennes dans les territoires occupés a réduit comme peau de chagrin ce qui aurait pu devenir un Etat palestinien.
    Les grandes puissances ont d’autant plus facilement laissé faire que la haine inévitablement engendrée par cette situation parmi les populations arabes les servait. L’impérialisme ne manquait certes pas d’alliés dans la région, parmi tous les Etats arabes qui de l’Arabie saoudite à la Jordanie entretenaient les meilleures relations avec les grandes puissances impérialistes. Mais comme ces Etats étaient à la merci d’une explosion de révolte de leur propre population, aucun allié n’était plus sûr pour l’impérialisme qu’Israël, citadelle isolée dans un environnement hostile. Israël dépend en effet de l’aide des grandes puissances, tant que son gouvernement se refuse à tendre la main au peuple palestinien, à favoriser dans les faits la naissance d’un Etat palestinien.
    Le conflit qui se déroule aujourd’hui au Liban n’a pas d’autre origine. Les dirigeants israéliens ont entraîné depuis plus d’un demi-siècle leur peuple dans ce piège sanglant, qu’il ait été consentant ou pas dans sa majorité importe peu. Et les morts civils et militaires que déplore aujourd’hui Israël sont les victimes de ce piège sanglant, tout comme les enfants, les femmes et les hommes enterrés dans les décombres de Gaza et des villes libanaises.
    "Un peuple qui en opprime un autre ne saurait être un peuple libre" proclamait le mouvement ouvrier lorsque les partis socialistes ne s’étaient pas encore transformés en défenseurs des intérêts des capitalistes. Cela vaut encore aujourd’hui. La liberté pour tous les peuples, et une paix durable, ne pourront exister que le jour où l’humanité se sera débarrassée de ce système économique qui n’hésite pas à semer la guerre dans toutes les régions de la planète chaque fois que quelques grands trusts, pétroliers ou pas, ou les Etats qui les représentent, y trouvent leur intérêt.

  • La pleine application de la résolution 1559 exige, quant à elle, un contexte régional apaisé, dans lequel toutes les décisions des Nations unies sont prises en considération.

    Besoins de commentaires ?

    Je ne prends pas la peine d’expliquer. Je suis la personne qui ne croit pas à l’efficacité de l’ONU, mais à son utilisation tactique par les USA pour jouer la montre, et par Chirac, pour se refaire une santé internationale et en France. Voir le PCF se vautrer dans l’accompagnement de cette mascarade n’est pas une surprise. Buffet avait donné le ton.

    De plus je considère comme complètement fumeuse l’idée que de telles propositions, bien que paraissant de bon sens, aient la moindre chance d’aboutir, et d’aboutir à de tels objectifs que « la paix durable et juste pour les peuples de la région »

    En résumé, on se demande à quoi sert un tel cataplasme, sinon à la publicité partisane dans la concurrence politique.

    Que cela passe par un ancien bras gauche de Marchais montre que tout se recycle, chez les apparatchicks professionnels.

    J’ai dit ;

  • je voudrais répondre aux deux commentaires plutot qu’au texte : s’il est une chose qui ne se recycle pas, c’est bien le sectarisme borné.
    Si on cesse de se saouler de mots, quels sont nos moyens concrets d’actions ? sur quelles forces peuvent compter les Palestiniens et les Libanais ? Qu’avez vous faits messieurs, concrètement, qui arrive à la cheville de F. Wurtz ? Je n’échangerais pas un mot du texte de F. Wurtz contre tous les postillons haineux que ces interventions contiennent.
    Léon

    • D’accord avec toi Leon !
      Wurtz est quelqu’un d’intelligent et d’honntete , il n’a pas à porter le chapeau des erreurs des uns et des autres dans l’histoire du communisme !
      Nous avons bien besoin de nombreux deputes europeens à son image ! pour faire avancer l’europe non liberale et la paix !

      ANNIE

    • Léon et Annie ont le mérite de la franchise : ils défendent l’appel de F.WURTZ... mais sans faire aucune référence à son contenu.
      Le problème n’est pas d’être pour la paix au moyen orient.
      Evidemment que tout le monde est pour la paix !
      Mais les questions qui se posent c’est :
       quelle type de paix et pour y faire quoi ?
       comment y parvenir ?
      Le débat porte là-dessus, pas sur le fait qu’on a ou non le droit de critiquer les positions de F. WURTZ.
      Dommage de voir des camarades qui ne s’attachent qu’à la forme et pas au contenu !

    • je voudrais répondre aux deux commentaires plutot qu’au texte : s’il est une chose qui ne se recycle pas, c’est bien le sectarisme borné.
      Si on cesse de se saouler de mots, quels sont nos moyens concrets d’actions ? sur quelles forces peuvent compter les Palestiniens et les Libanais ? Qu’avez vous faits messieurs, concrètement, qui arrive à la cheville de F. Wurtz ? Je n’échangerais pas un mot du texte de F. Wurtz contre tous les postillons haineux que ces interventions contiennent.
      Léon

      Vous savez, je pense que ni Monsieur Wurtz ni aucun des signataires de cet appel ou d’autres de ce genre ne sont à la hauteur de la haine que vous croyez lire dans mes propos, tout juste à celle de mon mépris. Que des dirigeants de partis politiques, qui s’expriment toujours en termes politiquement corrects comme si le lendemain ils devaient assumer des responsabilités gouvernementales, que ces violeurs du communisme ne puissent plus imaginer d’intervention qu’à travers l’ONU et par la médiation de Chirac, qu’ils ne fassent même plus appel aux travailleurs mais se préoccupent davantage de les séduire, il y a bien longtemps que ça ne m’impressionne plus, ni ne me préoccupe. La vie est ailleurs. La lutte aussi. Définitivement. Elles se passent avantageusement des Wurtz, dont je vous épargnerai la bio politique. Je n’ai aucun respect pour cette engeance.

      La cheville de Monsieur Wurtz, n’importe qui peut se hisser à sa hauteur et sans problème, dans la guerre sociale qui nous est faite. J’en connais qui le font tous les jours et qui n’ont pas de tribune Wurtz, et j’ai l’immodestie d’en être. Il n’est vraiment pas assuré que nous soyons dans le même camp, comme on dit. Ce texte, malgré qu’il en ait, est une lamentation au pied du mur institutionnel dont l’efficacité rejoint la catégorie : priez, on n’a jamais prouvé que ça ne servait à rien, et pour le reste, servez la soupe au système qui porte la guerre comme la nuée l’orage, fermez la possibilité d’en changer, des fois que le genre Wurtz lui doivent sa place, en l’Etat.

      Ce texte donne une caution aux instruments internationaux, qui ne peuvent plus qu’être utilisés contre les peuples, les sans voix, ceux qui ne parlent pas avec une cravatte depuis des décennies en leur nom, en professionnels de la collaboration de classe comme Monsieur Wurtz. C’est cela qui se mesure chaque jour qui passe et les Wurtz en redemandent. Je serais seul que je dirais c’est dégueulasse, ça suffit, sortez !

      C’est, une fois de plus, mais à un niveau jamais atteint, une leçon de ce conflit. Allez donc, après ça, soutenir une alternative radicale avec des Wurtz : imaginez l’anticapitalisme avec des Wurtz ministre des affaires étrangères, des gaucho-gaullien pathétiquement inutiles et nuisibles, des ONU plus au nul que j’aimais. Wurtz, Hollande ou Bayrou, quelle différence, franchement ? Tout ça doit tellement plaire aux mémés qui n’ont plus la force de manifester et n’ont plus que des Wurtz à se mettre sous les yeux, comme d’autres des saucisses sous la dent. Vivement dimanche, un bon serment engagé de curés de gauche, et des cierges à brûler en mémoire des morts que fabriqueront les bonnes résolutions.

      Personne n’attend rien de l’Europe. Personne ne demande rien à l’Europe. L’Europe sert la soupe aux Américains : pas un pays européen n’a protesté d’être nommé par Bush son "allié". C’est à gerber. Ces Messieurs Wurtz en redemandent. C’est à gerber.

    • ils ne s’attachent pas seulement à la forme , ils sont sur le terrain , il n’y avait une majorité de communistes à la manif de ma ville . Les donneurs de leçons doivent être en vacances , ou ne se mélangent pas .
      La guerre est aussi là . JCM

    • Au soldat inconnu.

      Ta femme s’est barrée où tu n’as pas digéré ton brunch ??
      Alors, GERBES et fous nous la paix !
      Tzigane

  • En réponse à certains commentaires qui suivent la parution de cet Appel :

    Je ne comprens pas ces textes haineux et sectaires doublés de malhonnêteté : « l’anonymat ».

    Un prénom n’est pas non plus une signature, alors un peu de courage si vous voulez exprimer vos idées !
    Jean Dubosclard

  • c’est pas possible, qu’est ce qui mérite ce torrent de haine, il t’a pris ta femme ou quoi. Pour Homère déja : "les dieux rendent fou ceux qu’ils veulent perdre". Il est un niveau de furie qui ne s’explique plus par des arguments censés. l’appel aux travailleurs, comme tu dis, cet après midi dans les manifs, OK. Peut-être y verras-tu F. Wurtz.
    Chacun est conscient du fonctionnement désastreux de l’ONU et du Conseil de l’Europe, mais que faire sinon agir pour le modifier, le transformer. Note que cela ne s’oppose surtout pas à des manifestations et mobilisations populaires.
    On sent chez toi le petit facteur révolutionnaire pour qui la politique se ramène à la "rue", la "rue" et encore la "rue". Et après la rue, quoi ?...
    Léon

    • laisse tomber Léon : c’est un "haineux" et qui joue les pacifistes ! s’il avait un fusil il nous flinguerait...
      il est devant son ordi, pianote...en buvant un bon café chaud et donne des leçons à la Terre entière, Lui Sait...schizo : il se prend pour Dieu ?...tiens comme mon taulier !

      un sal con de coco

    • calmez-vous !
      Ce texte de Wurtz, s’il était assorti d’une véritable bataille du PCF en faveur de l’arrêt d’Israël serait déjà contestable dans la mesure où il entretient les illusions sur ce qu’est l’Union Européenne (il ne s’agit pas de l’Europe mais bien de l’Union européenne telle qu’elle est), mais dans l’état actuel de la mobilisation, il n’est pas bon.

      le vote au conseil de sécurité cette nuit, et l’annonce à la fois de la satisfaction d’Israël (voir l’article sur Simon peres) et surtout la poursuite de l’offensive israëlienne, est inclu dans ces positions mi-chèvre, mi-chou, puisque la résolution de l’ONU ne fait pas mention d’une attaque "défensive" et Israêl présente les siennes comme cela. Ce que le texte de Wurtz préserve également.

      Les organismes internationaux semblent avoir pour unique fonction, et l’Union européenne est passée orfèvre en la matière, de diviser la résistance. ce qui est visé dans la résolution de l’ONU obtenue par les USA, et aménagée par israël, est l’unité toujours fragile du Liban, et au-delà chiites contre sunnites, iraniens contre arabes, etc...

      Je crois qu’un parti communiste digne de ce nom doit bien mesurer ce que cherchent les Etats-Unis et israël et adopter des positions en conséquence.

      Cela dit, il ne faut pas prendre pour argent comptant la proclamation triomphale de Shimon Peres sur ce site. Il y a eu obtention d’un cessez-le feu et c’est la résistance imprévue du Hizbollah qui a fait accélérer la signature. Peres n’est pas très chaud pour une offensive où se multiplient les pertes de soldats israëliens et il gonfle ce qui a été obtenu à l’ONU. Il faut voir que c’est sur le terrain, dans l’impopularité internationale, la montée des résistances des peuples que se joue une bataille qui pour le moment est perdue par israël et les USA. Nul doute que l’on va assister à une intense propagande pour démobiliser, isoler les résistants.

      C’est sur ce plan là que l’attitude générale du PCF et ce texte en particulier ne me satisfait pas, et que personnellement je ne le signerai pas... Mais rien ne sert d’insulter le PCF ou quelqu’un comme Wurtz, je pense qu’il faut argumenter, le PCF est dans une très mauvaise passe, il n’a plus la capacité d’antan à mobiliser, c’est un parti d’élus. Sa volonté de préserver l’union de la gauche le conduit à des positions disons "moyennes", non relayées par une base militante... Il est vrai pourtant que les militants communistes sont souvent très actifs sur le terrain, et ont souvent des positions plus avancées que ce texte... Donc il faut préserver cela et éviter de parler de "mépris", non il y a des analyses différentes, et des débats indispensables.

      Danielle Bleitrach

    • je voudrais également ajouter que quelles que soient les critiques que j’adresse aux insitutions internationales comme l’ONU, je pense que le respect de ces institutions internationales, une bataille en leur sein est nécessaire. Là encore la volonté des Etats-Unis comme on l’a vu à propos de l’Irak est de passer outre et d’imposer la seule loi du plus fort.

      En ce qui concerne l’Union européenne, à partir du moment où on a un groupe, et Francis Wurtz est le responsable de ce groupe, agir pour infléchir une politique est dans l’ordre de ses attributions, il a été élu pour cela. S’adresser à l’Union européenne est dans son rôle. Autre chose est comme il le fait d’inventer un rôle à l’Union européenne, un rôle qui ne correspond en rien à celui qu’elle joue en réalité. L’Union européenne est l’alliée stratégique des Etats-Unis dont elle justifie de fait les interventions avec des arguments spécieux sur "les droits de l’homme", "la lutte contre les terroristes". Ou encore le "droit à se défendre d’Israël"... La contestation des élections palestiniennes, etc... Bref les responsabilités de l’Europe dans la crise actuelle.

      Le peu qu’a fait la France elle l’a fait en son nom, et sur ce problème comme sur d’autre l’Europe est un frein plutôt qu’une aide.

      On ne peut pas reprocher à cette intervention de Francis Wurtz les difficultés de mobilisation du PCF. On doit la juger pour ce qu’elle est, l’intervention d’un groupe qui a beaucoup tardé à prendre position. Et d’ailleurs elle n’est pas prononcé au nom de ce groupe mais en son nom propre, elle s’est probablement heurté à d’autres membres du groupe désireux d’une position plus ferme.

      Donc on peut s’interroger sur la politique poursuivie et ce que l’on cherche à obtenir.

      Danielle Bleitrach

    • Autre chose est comme il le fait d’inventer un rôle à l’Union européenne, un rôle qui ne correspond en rien à celui qu’elle joue en réalité

      Aurait-il tort de tracer un chemin futur pour cette Union Européenne que nous souhaitons, une Europe démocratique et transparente à l’opposé de celle inféodée au gouvernement des USA ?

      N’est-ce pas là aussi qu’il faut porter la question "politique" ? la rendre publique ?

      qu’il y ait des contradictions, c’est le moins qu’on puisse dire.

      Que tout soit fait pour décribiliser l’ONU, une Europe allant dans le bon sens est une évidence,

      et surtout sur quelles forces peut s’appuyer Francis ? sur un raz-de-marée populaire ; la plupart des "spectateurs" sont "dérangés" et souhaite retrouver au plus vite leurs feuilletons quotidien : c’est une réalité ?

      Je reste pour INVENTER de nouveaux rôles à cette Europe du fric, et par définition il sera a l’opposé de ce qu’elle fait aujourd’hui.

      Continue Francis à faire entendre la voix de la révolte et du bon sens, ... malgré tout.

      un coco tétu

    • Danielle,pour ce qui est des positions des communistes depuis le début du conflit,et même avant,j’ai impresion que tu n’a pas beaucoup lu l’Humanité.
      alors parler de contradiction ou,comme certains,de retards à l’allumage c’est malhonnete.Et la malhonnêteté intellectuelle me débecte.On a déja BHL,Gluksman pour ça.
      Francis Wurtz à déja pris position sur ce conflit depuis le début.Quant à être un parti d’élus pour ce qui concerne le PC c’est à mourir de rire.Vous êtes la à critiquer le fait que le PC ai des élus alors que je croyais naïvement que la lutte des classes devait se mener partout y compris dans les instances élues.
      Maintenant cherchez dans les autres journaux,dans les autres partis des déclarations de soutien aux peuples palestiniens et libanais,cherchez dans les groupes d’élus à tout les niveaux ce soutien et regardez qui,avec ses moyens,distribue tracts,infos sur cette guerre.
      Maintenant vous passez votre temps à critiquer le fait que les militants sont en vacances,c’est quoi cette connerie ?ils n’ont pas le droit ?alors sarko qui veux nous faire travailler plus à raison ?et vous,vos vacances vous les avez prises ou vous êtes restés pour aller diffuser des tracts ?
      Un seul mot:ecoeurant !
      Jean Claude des Landes qui n’a pas pris de vacances !

    • je ne fais aucun procès à Francis Wurtz, je dis qu’il y a désaccord politique... En particulier j’ai voté NON pas à cette constitution, mais à toutes les Constitutions de cette Union européenne là...
      Si vous relisez mon texte, j’accuse l’Europe ou encore l’Europe dans le sillage sanglant, cette position est claire.

      Et j’affirme que le texte n’est pas bon, même s’il se prononce comme nous tous pour l’arrêt de l’offensive israëlienne.

      Où avez-vous pris que je reproche aux militants de prendre des vacances ? Ou encore que je reproche au PCF d’avoir des élus, je souhaiterais qu’il en ait plus... Simplement j’affirme une réalité : la perte de la capacité militante, beaucoup de permanents dépendent des élus, c’est un fait... Donc on ne peut pas demander au PCF de faire de grandes campagnes comme jadis, il n’en a pas les moyens, même si souvent les militants qui restent sont actifs et dévoués.

      Je suis les prises de position du PCF comme celle d’autres partis, mais je n’ai pas parlé de l’humanité pour la bonne raison qu’effectivement je ne la lis plus, (ni aucun journal à part le Monde Diplomatique une fois par mois). J’en ai assez de leur position sur Cuba, inutile de m’énerver devant les perles sur ce que je connais bien... Cela dit j’ai noté que M.G.Buffet avait envoyé ses voeux de rétablissement à Fidel.

      Si j’étais la seule à agir ainsi ce ne serait pas grave, mais autour de moi les abandons de la presse communiste et de tout autre presse devient un fait majeur. Ceux de mes camarades qui continuent à lire l’humanité me disent la même chose que vous, que ce journal demeure différent des autres, peut-être avez-vous raison... Mais ce que j’y lisais sur l’Amérique latine, voire sur l’Irak allait a contrario de ce que je pensais... J’ai abandonné...

      Tout ce que je peux dire c’est que cette distance n’a pas été mon fait... Donc je juge un texte, celui de Francis Wurtz et c’est tout. Sans passion ni intérêt spécifique comme le reste de la gauche... J’attends patiemment des prises de position auxquelles je puisse adhérer....

      Danielle Bleitrach

    • tu ne lis plus l’Huma, tu ne lis que le "monde diplomatique"...d’où tiens-tu tes informations ?
      de la radio ? de TF1 ?
      l’HUMA qu’on l’aime ou non : IL FAUT LE LIRE c’est le seul journal d’opinion de gauche qui reste,
      il faut le lire les yeux grands ouverts, le critiquer, l’éreinter s’il le faut...mais si les lecteurs qui restent fidèles (sans jeu de mot !) adoptait ton attitude : çà rendrait service à qui ??
      sinon à ceux que tu dénonces aussi : les CAPITALISTES.

      Veux-tu une "Europe" ? quelle Europe ? avec qui et pour faire quoi.

      Francis Wurtz se démène comme il peut, là ou il est, avec les moyens du bord : c’est un homme "honnête" intègre : il mérite autant de respect que celui que je t’accorde.

      Le morvandiau

    • Le seul quotidien de Gauche stp

      Parceque des canards de Gauche écrits par des militants y en a pas mal, qu’ls soient hebdo, mensuels, bi-mensuels

      Qqs exemles

      CQFD, le Plan B, le Monde Libertaire, La décroissance, ... et plein d’autres à l’échelle locale

      D’accord pour l’huma de temps en temps, mais faut pas compter sur eux pour avoir un point de vue critique sur une action du PC ou de la CGT !!!

      sc_marcos94

    • je ne lis plus l’huma depuis environ deux ans, pour deux raisons :
       la première était l’accumulation d’articles stupides que j’ai du subir
      depuis des années sur Cuba (et sur d’autres sujets de politique
      internationale), je pense en particulier aux articles de Françoise escarpit
      et à ceux de Régine Desforges.

       La seconde était l’impossibilité d’émettre la moindre critique, l’humanité
      a des "copropriétaires"qui se considèrent comme au-dessus de tout et de tous, son directeur Patrick Le hyarec en particulier.

      Peut-être est-il possible à d’autres que moi de faire des remarques,
      d’intervenir dans un courrier des lecteurs, je ne puis juger qu’en mon nom
      propre. Ce que je sais c’est que je suis interdite de l’humanité, que mes
      co-auteurs en font les frais puisque malgré la pétition des camarades de
      Venissieux, l’intervention de Roland leroy, et d’autres camarades réclamant
      un compte-rendu de nos livres, cette interdiction a été totale. Une
      véritable censure. Donc quand je lis des articles d’une mollesse incroyable,
      assortissant toujours les remarques sur Cuba d’une demande de "démocratie",
      je me dis que la conception de la démocratie est différente suivant que l’on
      exerce une dictature capricieuse et narcissique du siège du journal l’humanité et quand on regarde de haut une île assiégée en lui donnant de vertueux conseils de "démocratie"... Et quand on subit un blocus, des attentats terroristes...

      Comme je n’ai pas envie de virer anticommuniste, je préfère ignorer ce
      journal et ses copropriétaires.

      Il faut savoir lire un texte, c’est une véritable ode à l’Union Européenne, alors même que celle-ci porte une lourde responsabilité dans cette situation comme dans bien d’autres... Il suffit de se souvenir du retrait des subventions au Hamas...
      Danielle Bleitrach

  • Wurtz n’a pas lancé cet appel au nom du PCF,mais à celui de l’AU.C’est pour cette raison que je le signe,et uniquement pour cela.A quoi bon réclamer à grands cris l’unité pour ensuite dénigrer la première démarche estampillée AU sur un sujet aussi important que la guerre ?
    Certes,nous pouvons lui trouver quelques défauts:d’arriver en retard,de conforter des illusions sur l’ONU,
    de manquer de lucidité sur les visées américaines d’étendre le conflit à la Syrie et à l’Iran...
    Je répondrais qu’il vaut mieux tard que jamais.Qu’un cessez-le-feu obtenu par l’ONU(et quoi d’autre ?) n’aura rien d’illusoire pour les victimes des bombardements.Que l’appel demande des précisions au sujet de la force susceptible d’être envoyée dans la région.

    • Pas de cette europe la ?bien sur les communistes ont toujour dit que l’europe libérale n’amméne rien de bon pour les peuples européens leur position est connue,au moins de ceux qui s’interressent à la réalité de leurs paroles pas à ce que l’on voudrait leur faire dire.
      Non à toutes les constitutions européennes ?exit les peuples européens,vous réagissez comme si ils n’éxistaient pas c’est assez curieux pour des gens qui s’en réclament.
      Parce que c’est eux qui changeront la donne.Que pendant ce conflit et tout les autres nous ne puissions faire une quelconque confiance à cette europe là et à ses dirigeants est une évidence.
      C’est à ça que sert l’appel de F.Wurzt à s’appuyer sur les peuples,à les appeler à se mobiliser pour la Palestine et le Liban,à changer les rapports de forces,à combattre cette europe capitaliste et libérale et à instaurer une autre europe.
      Le probléme c’est qu’il faut bien partir de ce qui existe,UE est là,elle est ce qu’elle est personne n’a d’illusion la dessus,elle a des dirigeants et personne ne peut faire comme si ils et elle n’existait pas est stupide.
      En résumé la question est:pouvons nous changer les choses dans cette europe ?la réponse est dans la question ou alors renonçons à lutter pour quoi que ce soit !
      Jean Claude des Landes

    • Le plus important est un cessez-le feu immédiat, pour sauver des vies. Franchement, c’est le plus important à l’heure actuelle. Il sera bien temps après de discuter de vos divergences.

    • Incroyable que l’on puisse encore croire à un rôle positif de l’ONU dans cette région et que l’on pense qu’il serait urgent d’y envoyer des troupes ....pour la paix.
      Mais, oh, il y en a déjà plein. Et des milliers. Et ça s’appelle la FINUL.
      Et ça sert à quoi au juste ?
      Les appels et les incantations tant à destination de l’ONU que de l’europe (bonne ou mauvaise)
      ne sont que des illusions pacifiques pour les braves gens... mais de vrais mensonges bien réfléchis pour les politicards qui les publient.

  • je signe cet appel. Denis RENARD. Syndicaliste. Militant dans les Hauts-de-Seine.

  • Sabiha AHMINE
    Maire Adjointe de Lyon
    Conseillère Régionale

    Plus que tout, c’est de paix dont il faut d’abord parler : soutien total à l’Appel de Francis Wurtz

    Intervention de Sabiha AHMINE, au nom du PCF, lors de la veillée à la mémoire de toutes les victimes de l’invasion Israélienne du Liban, le mardi 25 juillet 2006 à Lyon. Soutien total à l’Appel de Francis Wurtz


    Le sud du Liban, comme le pays entier, se trouve aujourd’hui, en ces moments même, sous un déluge de feu permanent de l’armée israélienne.

    Cette Armée la plus puissante de la Région, la plus forte et la mieux organisée, poursuit son agression barbare, motivée uniquement par la vengeance ou par des calculs mercantiles sauvages et obscures, qui n’accordent pas le moindre répit, la moindre compassion à une population, otage de la guerre et durement meurtrie dans un pays trop longtemps martyrisé :

    Le Liban, ce pays démocratique et laïc qui a toujours rayonné sur l’ensemble de la région par ses valeurs cosmopolites, universalistes et par son modèle de cœxistence pacifique et humaniste entre les différents populations, religions et cultures qui le composent, est seul capable de constituer une véritable alternative moderniste et humaniste dans la Région.

    C’est pourquoi il y a urgence d’agir. Car la situation actuelle risque de pousser la région toute entière vers plus de violence, d’embrasement et d’extrémisme ce qui amènerait à affaiblir les forces de paix au profit des forces de l’extrémisme, de l’obscurantisme, de l’archaïsme, de la destruction et de la haine.

    Le PCF condamne fermement ce plan atroce d’agression sauvage contre le peuple libanais, sa nation, sa civilisation, ses institutions et ses infrastructures. Les communistes, à l’instar du peuple français et l’humanité dans son ensemble, manifestent leur solidarité avec le Liban frère, peuple et nation, sans oublier le peuple palestinien et tous ceux et celles qui aspirent à la paix dans la région, sans discrimination, sans mépris et sans colonialisme.

    A ce propos, les communistes dénoncent le soutien aveugle, complice et irresponsable de l’administration américaine à Israël, un soutien qui va jusqu’à refuser l’idée même d’un cessez-le-feu juste et équitable.

    En ces moments tragiques, le bilan est catastrophique. C’est une véritable tragédie humanitaire qui frappent le peuple libanais : plus de 800 milles réfugies, des centaines de morts, des milliers de blessés… La population civile libanaise comme la population palestinienne, sont pilonnées jours et nuit par l’armée israélienne, la plus puissante et la plus forte de la Région.

    Cette Armée qui poursuit son invasion barbare au mépris de la légalité internationale, au mépris de nos valeurs civilisationelles, républicaines et universalistes, au mépris des droits de l’homme... et au mépris de toutes les raisons qui refusent qu’en punissent la totalité d’une population, qu’elle que soit le motif. Selon les ONG, c’est un Crime de guerre.

    Au moment où les combats sont frontaux et ne connaissent pas de répit, noux éxigeant un Cessez le feu immédiat. Nous sommes convaincu que "Seules des négociations pacifiques, sans conditions préalables, permettront de sortir des crises "

    Avec l’ensemble de l’humanité qui avance, nous exigeons l’arrêt immédiat de l’agression israélienne au Liban comme dans les territoires palestiniens

    L’unique solution, notre unique salut c’est un Cessez le feu, avec la relance d’un processus de négociation, sans condition, et sous supervision internationale. Nous craignons aujourd’hui un embrasement de la situation si la communauté internationale n’intervient pas de façon efficace. Le langage de la force que pratique Israël au Liban et en Palestine ne peut que compliquer d’avantage la crise.

    Plus que tout, c’est de paix dont il faut d’abord parler. Face au blocage du conseil de sécurité par les Etats- Unis, il faut d’urgence réunir une autre Conférence de Paix ici en Europe.

    La France et ses partenaires européens doivent prendre sans plus attendre toutes les initiatives nécessaires pour que les armes se taisent, pour que s’impose, avant qu’il ne soit trop tard, l’exigence d’une issue politique et du respect du droit international. Notre pays doit faire entendre clairement les conditions d’une telle issue : arrêt des bombardements ; retrait des forces israéliennes du Liban, de Gaza et de touts les territoires d’avant 67 ; la libération des soldats israéliens, des ministres, des élus palestiniens et des milliers de citoyens détenus ; arrêt des tirs de roquettes.

    Le respect de ces conditions doit constituer le premier pas d’un nouveau processus politique de règlement politique négocié du conflit au Proche-Orient, pour que tous les peuples de la région puissent enfin avoir un autre horizon que celui de la guerre, avec un espoir de sécurité, de justice et de paix.
    Dans ces conditions, le PCF s’associe à toutes les démarches de paix et, en particulier, soutient toutes les actions pour répondre à l’urgence humanitaire en cours.


    "Invasion Israélienne du Liban : un Crime de guerre"

    L’enlèvement de deux soldats ne peut donner à l’État israélien le droit de pratiquer des châtiments collectifs contre des civils désarmés

    Par Georges Corm - Ancien ministre des Finances du Liban l’auteur a écrit plusieurs ouvrages dont « Le Liban contemporain. Histoire et société » (La Découverte).

    Que l’on aime ou que l’on haïsse le Hezbollah au Liban ou le Hamas en Palestine, l’important est de réaliser à quel point, encore une fois, les règles classiques du droit international sont piétinées. Le droit de représailles, en effet, n’est légitime que s’il est pratiqué avec mesure et dans la symétrie. En aucun cas, l’enlèvement de deux soldats israéliens par un commando du Hezbollah ne peut donner à l’État israélien le droit de détruire les infrastructures libanaises, de mettre le pays sous blocus maritime, aérien et, bientôt même terrestre, et de pratiquer des châtiments collectifs de civils désarmés fuyant sur ordre de l’armée israélienne leurs villages et qui font l’objet de massacres sur la route par l’aviation israélienne. En droit international, cela s’appelle des « crimes de guerre ».

    Malheureusement, dans le cas du Liban, cela n’est pas la première fois que l’État d’Israël pratique cette politique. De 1968, date de la première attaque israélienne sur l’aéroport de Beyrouth à l’année 2000, date de l’évacuation du sud du Liban, l’armée israélienne a pratiqué la politique de destruction et de déstabilisation de l’État libanais et de la société civile et de l’économie du pays. Elle a gardé de nombreux prisonniers dans ses prisons, dont certains y croupissent depuis trente ans.

    Sabra et Chatila

    Une partie du sud du Liban a été occupée durant 22 ans, cependant qu’en juin 1982, l’armée israélienne arrive jusqu’à Beyrouth qu’elle pilonne sauvagement durant deux mois et demi par terre, par mer et par air, faisant 20 000 victimes civiles (dont les massacres de Sabra et Chatila). La justification donnée alors fut l’incapacité de l’État libanais de mettre fin à l’activité de la guérilla palestinienne sur son sol et la nécessité d’aider les Libanais à chasser l’OLP du Liban ; le prétexte donné fut l’attentat contre un diplomate israélien à Londres revendiqué par un groupuscule palestinien.

    Outre le nombre invraisemblable de victimes civiles de toutes ces agressions israéliennes hors normes, les dégâts matériels causés par l’armée israélienne au Liban depuis 1968 sont estimés à environ soixante milliards de dollars.

    Ne serait-il pas temps pour la communauté des nations dites « civilisées », si soucieuses de démocratie et de droit, de réfléchir un instant, au lieu d’avoir les mêmes réflexes conditionnés de soutien à la politique israélienne. Tant que l’État israélien continuera d’occuper des territoires arabes, de les coloniser et de martyriser la population occupée en infraction à toutes les règles du droit international et aux conventions de Genève, peut-on sérieusement penser apaiser la violence dans cette région du monde ? Hier il s’agissait de l’OLP, aujourd’hui du Hezbollah ; demain, nous aurons une autre étiquette, mais une même réalité sous des habits nouveaux.

    Il est certes facile de pointer un doigt accusateur sur la Syrie ou l’Iran. La France coloniale l’avait fait pour l’Égypte, dirigée alors par Gamal Abdel Nasser accusé de fomenter la rébellion algérienne et, de ce fait, elle avait accepté de participer à l’invasion de l’Égypte par Israël en 1956 ; dans les années 1970, les Américains et les Israéliens accusaient l’URSS d’être le soutien et l’incitateur des mouvements armés de résistance palestinienne qualifiés, bien sûr, de terroristes.

    Un trompe-l’oeil

    Les temps n’ont malheureusement guère changé. Les progrès du droit international n’ont été qu’un trompe-l’oeil. La politique de la canonnière du XIXe siècle colonial européen a repris de plus bel, en ce début du XXIe siècle, sous la houlette américaine qui soutient sans réserve la politique hors norme du droit de l’État d’Israël qui s’accroche à ses conquêtes territoriales de 1967 en infraction à toutes les résolutions des Nations unies.

    Vouloir appliquer par la force la résolution 1559 du Conseil de sécurité qui enjoint le gouvernement libanais, entre autres choses, de désarmer le Hezbollah risque fort, à terme, de n’être qu’un nouveau coup d’épée dans l’eau. Si la « communauté internationale » est sérieuse dans son désir de rendre le Moyen-Orient à la paix, il lui revient de faire appliquer l’ensemble du droit dit par l’ONU sur le conflit israélo-arabe et de le faire appliquer par toutes les parties en cause, y compris, bien sûr l’État d’Israël, qui est en infraction permanente à tant de principes de base du droit international. Tout le reste n’est que bavardage de mauvais goût face aux souffrances inadmissibles des populations libanaises et palestiniennes.

    • malheureusement, faire n’importe quoi n’est pas la solution pour mettre fin aux souffrances des populations libanaises et palestiniennes.

      Il faut analyser la réalité et bien comprendre, comme l’explicite admirablement sur ce site Alain gresh, que nous sommes dans une situation inédite.

      L’armée israëlienne n’a pas atteint ses objectifs, nettoyer le Liban du Hezbollah, pour ouvrir la route au grand projet de recomposition du Moyen-orient des USA. Tout le monde, les Etats-Unis, l’Europe et la plupart des politiciens français tablaient là-dessus. Il n’y avait pas que Sarkozy, je vous conseille de lire l’interview de Vedrine dans le Figaro de lundi dernier. Il reproche à l’Europe d’avoir suivi la stratégie de Bush, qui fait, sous couvert de lutte contre le terrorisme, un paquet cadeau du monde musulman. Il préconise de diviser, de s’entendre avec le Hamas, pour mieux attaquer le Hezbollah et la Syrie et l’iran, c’est cela le rôle original de l’Europe, celui de "paix" que préconisent les socialistes "éclairés" comme Vedrine, suivi visiblement si l’on en croit ce texte de Wurtz par les anti-néolibéraux, avec l’affirmation : "le monde a besoin de l’Union européenne pour promouvoir le dialogue contre l’arrogance, le respect contre le mépris, le droit contre la force" (1). C’est d’ailleurs la position de Soros, dont fait état Alain Gresh, et qui est également paru dans le Figaro de vendredi dernier. Il faut diviser le monde arabe. C’est la position des démocrates nord-américains. Hubert Vedrine est le véritable inspirateur de la politique du PCF, qui n’a plus depuis bien longtemps de politique étrangère autonome. (2) Le monde a autant besoin de l’Europe que d’une guigne. Donc tout ce beau monde tablait sur une offensive éclair des israëliens, une division confessionnelle du Liban... Parce que tout ce beau monde s’entend sur le pillage néo-colonial du Moyen-orient.

      Quand il s’est avéré qu’Israël perdait pied, tout le monde s’est rallié au cessez le feu... Notez à quel point les interventions sont tardives... Chirac se retrouve dans une situation difficile. Il n’a aucune envie de se retrouver une armée d’occupation dans un contexte qui ressemblera alors à celui de l’Irak. Flanqué d’une armée libanaise non seulement mal aguerrie mais dont les cadres et soldats sont des Chiites. Dans un cessez le feu qui ne peut être que fragile. Les Etats-Unis poussent à la roue, et Chirac légitimement refuse le piège à partir du moment où Israêl n’a pas nettoyé le terrain. Les Etats-Unis de Bush ne renoncent pas à leur stratégie et donc Israël non plus. Toujours sous le prétexte affirmé par ce texte "Israël a le droit de se défendre". Alors même qu’il ne cesse d’attaquer. Selon la logique étasunienne de "la guerre préventive". L’Europe suit sans le moindre état d’âme.

      Il n’y a pas de paix sans la justice. C’est pourquoi avant de proclamer qu’il faut que les armes s’arrêtent, et adhérer à n’importe quoi au nom d’un humanisme creux pour mieux tenter de provoquer des divisions n’est pas la solution.
      Danielle Bleitrach

      (1)C’est vrai pour le Moyen orient, mais ça l’est dans le reste du monde, en Amérique latine, où l’Europe, la gauche européenne en particulier table sur la division entre une "gauche raisonnable" et ce qu’elle appelle "les populistes"... La véritable différence résidant dans la soumission aux Etats-Unis.
      (2) Il faut néanmoins noter l’intiative originale du député communiste Jean Claude Lefort réclamant la mise en jugement des dirigeants israëliens. Nous sommes loin de l’hypocrite "Israêl a le droit de se défendre". ce texte là je l’ai signé des deux mains.