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candidature unitaire ou candidatures de partis ?

Publie le vendredi 25 août 2006 par Open-Publishing
20 commentaires

Candidature unitaire ou candidature de partis, en l’occurrence celui ou celle du PC ou de la LCR ? Ces deux organisations de ce point de vue n’ont pas la même approche et ne se conduisent pas de la même façon. La LCR a annoncé la candidature de Besancenot, candidature qui n’est pas présentée comme unitaire mais bien comme celle de la LCR. Quand elle évoque le fait qu’une candidature unitaire émerge, ce à quoi visiblement elle ne croit pas, la LCR annonce qu’elle retirera son candidat pour se rallier à elle.

Le PC lui annonce que la possibilité existe d’une candidature unitaire antilibérale et que la candidate naturelle unitaire des antilibéraux est MG Buffet. Soit. Pour être qualifiée d’unitaire et mieux encore de candidate unitaire naturelle il faut des raisons à cela et la première d’entre elles est que ce caractère unitaire soit « naturellement » reconnu et attesté par les autres, donc par la mouvance antilibérale. On ne peut être unitaire tout seul. Or aucune organisation, aucune association, aucun collectif autre que le PC, n’a reconnu MG Buffet comme sa candidate.
Seconde condition, il faut s’en tenir à une stratégie et à une tactique qui ne souffrent pas d’ambiguïté sur le plan de l’antilibéralisme. Or l’un des leitmotivs du PC et de MGBuffet, c’est qu’il faut unir toute la gauche sur un programme antilibéral. Unir toute la gauche signifiant vouloir faire l’unité avec le PS. Et là les choses se gâtent. Les dirigeants du PC savent tout à fait que jamais le PS n’adoptera un programme antilibéral et que donc cette tentative est vouée à l’échec. Ce qui peut laisser penser qu’elle n’aura pas lieu réellement. Ce n’est pas ce volet antilibéral qui compte dans cette stratégie du PC envers le PS. Ce qui est envisagé ici ce n’est ni plus ni moins que la traditionnelle reconduction de l’alliance avec le PS ornée peut-être de quelques variantes (pas de ministres communistes dans un éventuel gouvernement PS par exemple). L’option antilibérale à laquelle nous dit-on il faut rallier les dirigeants socialistes n’étant là que pour rendre cette démarche acceptable. MG Buffet en s’autoproclamant candidate unitaire antilibérale joue sur les sentiments unitaires des antilibéraux dans l’espoir que ça va marcher et qu’elle aura leurs voix. En même temps elle ruine précisément toute candidature antilibérale unitaire réelle. Pourquoi ? Parce qu’elle n’annonce pas qu’une telle candidature autre que la sienne soit possible. Parce qu’elle n’annonce pas qu’elle serait acceptable pour le PC. Il n’est pas interdit de croire que pour ce dernier la seule candidature unitaire possible ne puisse être que celle de MG Buffet. Et si jamais une candidate ou un candidat unitaire antilibéral(e) indépendant se présentait, il y a fort à parier que le PC n’appellerait pas à voter pour elle ou lui, ce qui ôterait toute chance à l’éventuel(le) candidat(e) d’avoir d’un score électoral acceptable.

Tout ceci laisse penser qu’une candidature unitaire ne peut être que celle d’une personnalité indépendante des deux partis en question et qu’une personnalité indépendante ne sera jamais reconnue par l’ensemble de la mouvance antilibérale et donc ne pourra donc être réellement un(e) candidate unitaire.
gl

Messages

  • VINGT CINQUIEME MOUTURE DE CETTE THESE SUR BELLACIAO !

    Ayant déjà repondu aux vingt quatre précédentes , je vais faire court , lisez le document final du congrés du PCF , et nous pourrons en reparler une fois ce travail de base efféctué .
    L’appel de MGB aux femmes et aux hommes qui agissent pour un rassemblement antiliberal de gauche , pourra aussi vous etre utile .

    claude de Toulouse .

  • GL & LES CANONS DE LA PENSÉE UNIQUE...

    Vous avez tellement l’habitude de la conception politicienne et du fonctionnement perverti de nos institutions que vous ne pouvez immaginer autre chose.
    C’est pourtant un de ces "autres choses" que le 33° Congrès du PCF a débattu et ratifié.
    Vos présupposés quant à la ligne que nous avons adoptée ne concerne donc que vous.
    Si vous étiez (ce qui ne veut pas dire que vous ne l’êtes pas) intellectuellement honnête, vous vous pencheriez plus attentivement sur le document d’orientation adopté au 33° Congrès.
     Vous pourriez y découvrir que nous ne confondons pas précisément avec la direction du PS, ni ne rayons d’un trait de plume, l’existence des 55% d’électeurs socialistes qui ont voté NON le 29 mai et sans qui la victoire n’eût été possible ;
     Vous comprendriez également que votre fantasme d’accord électoral avec le PS n’a pas d’existence réelle ;
     Vous réaliseriez que si la candidature BUFFET n’est pas encore unitaire, c’est qu’elle n’a pas encore été reconnue, parce qu’elle n’a pas encore été débattue dans le Collectif National d’une part, et d’autre part que vous prenez les choses tout à fait partiellement et partialement en oubliant de dire que MGB a proposé la constitution d’un collectif de portes paroles unitaires parmi lesquels elle oeuvrerait...

    Bref, vous découvririez que vos vues actuelles sont très réductrices et très orientées !

    NOSE DE CHAMPAGNE

  • Cette analyse me semble pleine de lucidité.

    On peut ajouter que le candidat potentiel unitaire n’a toujours pas de vrai programme, précis, allant au-delà de la Charte (qui n’est pas un programme, comme son nom l’indique), et qu’il est évident que ce programme ne sera pas mis sur pied d’ici fin octobre faute de temps (et de consensus, il y a des divergences importantes, en particulier dans les rapports au PS). Fin octobre le PCF ne pourra donc que constater l’absence de programme unitaire, de dynamique et de candidat, et il présentera MG Buffet. En essayant je suppose de se présenter comme soutenu par les comités.

    Ceux qui parlent le plus de l’unité n’ont pas forcément oeuvré dans ce sens. Le programme était l’essentiel, le coeur du problème, bien plus que le nom du candidat. Et qui sait, peut-être la bouffe à quatre proposée (un peu maladroitement dans la forme, je trouve) par O Besancenot aurait permis de commencer à écrire un vrai programme. Répondre, comme l’a fait MG Buffet, que c’est au "peuple" (en quelques mois) de concevoir ce programme pour 2007, je ne suis pas sûr que cela dénote une réelle envie d’aboutir. Peut-être ça valait le coup d’essayer...

    Voir aussi le dernier sondage sofres (paru sur n obs.com) qui montre encore une fois que la gauche du PS ferait nettement moins avec un candidat unitaire (Bové en l’occurence) qu’avec une offre plurielle. La dynamique n’est pas encore au rendez-vous, on ne peut aller plus vite que la musique. Les bases de l’unité (sur quel type de programme : anticapitaliste ou bien "PS compatible" ?) ne sont pas encore clarifiées.

    OC

    • Merci Oc de me compléter. Claude et Nose, Je prends l’Huma de mercredi 23 août page 3. Dans l’article intitulé "La LCR dans une possition intenable", il est écrit, je cite : "L’enjeu n’est pas mince : il s’agit ni plus ni moins de porter ou non l’ambition d’un rassemblement majoritaire antilibéral de la gauche capable de battre la droite en 2007. Pour la LCR qui juge insuffisant le rejet du social-libéralisme, les collectifs doivent en effet refuser sans détour une majotité avec le PS. Une position dogmatique qui entérine par avance l’impossibilité de peser dans le sens d’une politique de rupture avec le libéralisme dans le cadre de la victoire de la gauche..."

      Tout est dit dans ce passage :

      1- il s’agit bien de l’union de la gauche. Il s’agit bien d’une alliance avec le PS qui au sein de cette alliance sera ultra dominateur et qui imposera non pas son programme (il n’en a pas) mais sa politique libérale. Etant donné les rapports de force, est-ce que les antilibéraux au sein d’une pareille alliance pourront imposer au PS la rupture avec le libéralisme comme le laisse croire l’Huma ou est-ce le PS qui va imposer à ses alliés antilibéraux la poursuite, contre leur gré bien sûr, de la politique libérale ? On sait comment, depuis 1982, la participation du PC aux gouvernements de gauche a pu peser dans le sens antilibéral. Il suffit de mesurer les progrés antilibéraux accomplis depuis.

      2 - En ce qui concerne le "rassemblement majoritaire antilibéral de la gauche capable de battre la droite en 2007", deux impératifs sont mélés confusément dans ce passage : battre la droite et battre le libéralisme.

       Oui il gaut battre la droite en 2007, et pour cela il ne faudra sans doute pas hésiter à voter pour le candidat PS au second tour de la présidentielle par exemple de manière à se donner le maximum de chance pour virer Sarko.

       Mais il faut plus fondamentalement lutter contre le libéralisme et contre tout gouvernement libéral pour arriver un jour à la fameuse rupture dont il est question dans l’Huma. Or les gouvernements PS pratiquent une politique libérale (plus nuancée, moins brutale sans doute que celle de la droite, mais libérale quand même). C’est maintenant devenu une leçon de l’histoire. L’impératif antilibéral impose de combattre le libéralisme du PS et par conséquent de ne pas s’allier avec lui du moins dans les élections majeures.

       Il faut construire de nouvelles alliances entre organisations et mouvements antilibéraux sur la base claire d’un programme comme l’écrit OC. Ces alliances et ce programme pourront permettre la création d’un pôle antilibéral sans lequel l’antilibéralisme n’a aucun avenir. Cette question préalable du programme et la fidélité à celui-ci permettra de voir qui joue franc-jeu ou qui invoque l’antilibéralisme afin de s’attirer des voies antilibérale dans un premier temps pour ensuite rallier le social-libéralisme en vue de s’assurer des élus dans un second temps. Ce qui n’est en effet possible que dans le cadre d’une alliance avec le PS. Ce qui hypothèque aussi l’émergence d’une force antilibérale. gl

    • Meme si le candidat unique de la gauche antiliberale unifiée , est présent au second tour de l’election presidentielle , ce qui est peut etre jouable , crois tu que nous obtiendrons la majorité absolue à l’assemblée nationale ensuite ?
      Si oui aucun probleme nous appliquerons notre programme .
      Si non , il faudra bien tenter de constituer une majorité à l’assemblée nationale , avec des gens forcement plus à droite que nous , en l’occurence le PS .
      Et nous devrons bien batir un programme de gouvernement avec eux , non ?
      c de T.

    • les responsables du PCF connaissent mieux que personne les positions politiques de la direction du PS. Mais la politique qui depasse sa maladie infantile doit tenir compte des rapports de force réels. Si l’on veut battre Sarkozy, comment fait on ? Si l’on veut imposer au PS une orientation qui n’est pas la sienne comment fait on ? Etre cohérent et ne pas se payer de mots exige qu’on parte de la réponse à ces deux questions. Le reste est calcul tromperie et bavardage. Joel

    • A quoi sert de constituer à tout prix une majorité de gouvernement si c’est pour ne pas pouvoir appliquer la moindre mesure anti-libérale (ce qui serait le cas dans le cadre d’une alliance avec le PS, j’en suis persuadé) ?

      Tant qu’à faire d’être impuissant à court terme du fait des rapports de force électoraux actuels, autant ne pas se payer de mots en faisant croire que. Et en suscitant par la suite de nouvelles désillusions.

      OC

    • le programme de gouvernement avec le PS n’est absolument pas une obligation si le desistement contre la droite et l’extréme droite est impératif !
      Tout programme de gouvernement ne peut être que sur des bases anti-libérales et soutenu par le mouvement social et nous en somment loin.
      Car le mouvement social existe et c’est sur lui qu’il faut s’appuyer.dans l’état actuel des choses toute participation à un gouvernement est suicidaire les positions sur un grand nombre de sujet étant trés divergentes avec le PS.
      Les élus anti-libéraux devront s’appuyer sur lui,le mouvement social,pour faire appliquer leur programme ce qui necessite un grand niveau de mobilisation.
      le but est de rassembler,y compris des socialistes,sur des objectifs anti-libéraux.Le PS fuit le débat sur le programme.
      Ce qui fait dire à MGB que "le fil rouge des communistes est de battre la droite,la battre au quotidien,la battre en 2007,mais surtout la battre durablement.pour cela la gauche doit dire quelle politique elle entend mener et comment elle entend la mener".De ce point de vue,"Ségoléne Royale ne dit rien".
      "Il faut déjouer le piége de l’alternance" et elle appele chacun à prendre part à la construction"d’une majorité à gauche,d’un gouvernement de gauche pour mener une politique de transformation sociale".
      Et le principe fondamental"nous ne participerons pas à un gouvernement qui serait dominé par le social-libéralisme"est plus que jamais en vigueur !
      Les affabulations de gl et d’OC sont nulles et non avenues et leurs interprétations des déclarations et textes du PCF leur est strictement personnelles et parfois enfermées dans des carcans de politiques politiciennes.
      Jean Claude des Landes

    •  Il est probable que si le candidat PS gagne l’élection présidentielle, la chambre soit à majorité PS. Pour le ou les candidats antilibéraux du premier tour, il y a vraiment aucune chance de le ou les retrouver au second tour, à moins d’un miracle, sauf à considérer que le candidat PS soit antilibéral ce qui ne peut pas être le cas même s’il bénéficie des voix antilibérales.

       Pour ce qui tu nommes la majorité entre le PS et la gauche antilibérale, si cette dernière a des élus, pourquoi existerait-elle puisque sur l’essentiel probablement, et le plus souvent, nous serions en désaccord ? Il faut donc remiser au placard cette notion de majorité qui suppose une alliance. La rencontre avec le PS ne pourrait être que conjoncturelle sur des points où le PS prendrait des positions antilibérales. Cette gauche antilibérale serait indépendante des élus PS et donc n’agirait pas dans le cadre d’une quelconque accord avec lui. Elle appliquerait son programme sans se soucier du PS.

       Le pb de la constitution d’une majorité avec le PS suppose que le PS puisse devenir antilibéral. Ce qui est une erreur. Les principaux dirigeants de ce parti, quand ils ne sont pas au pouvoir pantouflent dans les conseils d’administration des multinationales et donc ne vont pas une fois au pouvoir de cracher dans la soupe. L’émergence d’un pôle antilibéral suppose de rompre précisément avec le PS selon moi. Il faut arrêter avec les vieilles et mauvaises habitudes en particulier l’union de la gauche qui, d’ailleurs, a été très négative pour le PC.

       Evidemment ceci a une contrepartie : le pôle antilibéral serait forcément minoritaire pendant un temps plus ou moins long et le PC, s’il en faisait partie, y perdrait de nombreux élus avec les aspects humains qui accompagneraient ce choix. D’ailleurs pour une bonne ces aspects humains (beaucoup d’élus et de permanents se retrouveraient au chômage) font qu’il est difficile au PC de rompre avec le PS. Mais un tel pôle attirerait sans doute de plus en plus d’électeur en particulier du PS et nous donnerait des perspectives que l’union avec le PS ne nous donne absolument pas.

      Pour ce qui est de bâtir un programme de gouvernement avec le PS. C’est impossible car ils sont libéraux. La mouvance Filoche et Dolez au sein du PS qui a mis sur pied un programme antilibéral, s’est vu refusé par la direction du PS qu’il soit discuté dans le PS. Maintenant vouloir faire un programme evec le PS suppose que ce programme sera libéral.

    • C’est simple, l’avenir nous dira qui affabule. gl

    • Pour battre Sarkosy il faut voter pour le candidat PS au second tour sans pour cala s’allier au PS.
      Si tu veux imposer au PS une orientation qui ne soit pas la sienne, tu perds ton temps. A la rigueur un fort mouvement de grêve type 36 ou 68 le ferait temporairement reculer s’ils est au pouvoir ou rallier le mouvement s’il n’y est pas.
      Il faut constituer un pôle antilibéral qui adopte un programme antilibéral et qui présente des candidats antilibéraux qu’ils soient communistes, trotskistes ou inorganisés.
      Sinon on continue comme avant.
      Un bouquin extrêmement int2ressant à lire sur les expériences de gauche en France : "Quand la gauche essayait "de Serge halimi. gl

    • 81.***.93.*** tout a fait d’accord avec vous

      mais a tous vous lire,il est certain vu vos disputes a la virgule pres Sarcozy gagnera,vous ne l’auré pas volé

    • TOUT EST DIT !

      Alors pourquoi fais-tu dire autre chose que ce qui est dit ?
      Une majorité ce n’est pas forcément sur la base d’un accord électoral, d’une part, et d’autre part, même à l’Assemblée Nationale sur les débats qui y viendront il peut très bien se dégager des majorités sans accord préalable.

      tes interprétations sont les tiennes et je ne les partage pas.

      NOSE

  • PERSONNELLEMENT...

    ... Si on arrive à une candidature unitaire antilibérale, je joue la gagne pour la Présidentielle et pour les législatives !
    Sans vergogne !
    Comme pour le référendum 2005 !

    Et toc !

    NOSE DE CHAMPAGNE

    • on joue la gagne évidemment,on met le paquet pour l’unité,la charte est là pour définir clairement les orientations antilibérales.

      les alliances ;on en est pas là,pour l’instant ,il faut un candidat commun sur la base de la charte pour créer la dynamique dans le pays.

    • Excusez-moi Claude et Nose, je sais que vous vous battez vaillement sur des options que j’approuve, en particulier le refus de ne pas laisser disqualifier une candidature communiste comme candidature de rassemblement, mais je n’étais pas d’accord dès le départ avec la stratégie poursuivie par les comités du NON et celle de la direction du PCF, elle ne pouvait conduire qu’à la situation actuelle.

      Je l’ai écrit à maintes reprises, dans le cadre du congrès d’abord, ensuite ici même. La position de la LCR n’est que le revers de la même médaille, et quoiqu’en dise l’auteur de l’article, elle n’est pas plus "exemplaire" que celle du PCF. Cette stratégie dite "unitaire" a tout subordonné à la question des "alliances", et pas aux contenus qui pouvaient créer une dynamique. La charte n’est rien d’autre qu’une espèce de base minimum dans l’attente du véritable round, celui des candidatures.

      Aujourd’hui à tort et à raison, le PCF est considéré comme manipulateur, il n’aurait oeuvré que pour éviter d’éparpiller les candidatures "anti-libérales", et donc empêcher que se renouvelle l’expérience de l’absence du PS au deuxième tour. Ceci contre assurance d’un maintien d’un groupe à l’Assemblée nationale, et de postes d’élus dans des élections régionales et locales, d’assurer donc le financement du PCF. Il est également accusé de manipuler les comités avec une présence militante plus forte et mieux aguerrie. La crise qui secoue attac n’est que l’illustration de cette colère. Et quand sur ce site, quelqu’un s’écrie en croyant que Nikonoff a démissionné "un stalinien de moins", je suis à la fois irritée et je me dis que cette stratégie ne pouvait conduire qu’à ça...

      Cette stratégie issue du congrès et de toute la pratique de la direction du PCF, ai-je écrit alors, mentait soit aux militants qui étaient convaincus que la candidature de rassemblement ne pouvait être que M.G.Buffet et agissaient en ce sens, soit aux gens qui s’étaient rassemblés sur des bases flous et creuses avec comme seul phare une candidature "anti-libérale" et qui eux pensaient qu’il fallait de ce fait quelqu’un de flou, hors des partis.

      Je pensais au contraire au mouvement qui secoue l’Amérique latine et qui part des mouvements sociaux contre l’Alca (l’équivalent de l’Union européenne néo-libérale, alliée stratégique des Etats-Unis), de la situation insupportable vécue par les populations. les candidatures qui ont surgi de ces mouvements au moins aussi hétérogènes que nous, ne se posaient pas la question du deuxième tour, de la nécessité d’une "gauche raisonnable" si l’on voulait battre la droite, seul le Chili a été pris dans cette logique. Les autres se sont battu pour gagner, un peu à la manière dont jadis les communistes se battaient pour "Duclos président"... La plupart du temps ils l’ont emporté, ou alors il y a eu comme au Pérou deux candidats dits de "gauche". En fait Alan Garcia, le candidat de la gauche dite raisonnable est un escroc et un criminel qui ne l’a emporté que temporairement, sans parler du Mexique où une fraude massive tente de priver les électeurs de leur victoire. La poussée continue partout et le sous continent se politise à un rythme accéléré...
      Nulle part on a assisté à un combat autour de la question qui divise le PCF et la LCR :" si on veut battre la droite que faudra-t-il faire au deuxième tour ?"

      Quelle force était susceptible de commencer un tel processus en France ? Certes je suis attachée au PCF parce que je connais ses militants, enfin ce qu’ils étaient, leur capacité de dévouement, leur bon sens, la manière dont ils partageaient les préoccupations populaires. Peu à peu j’ai vu se substituer à eux des espèces d’émules de Michel Roccard, avec un jargon incompréhensible, plus préoccupés des liens avec la fondation Copernic qu’avec les quartiers populaires et les entreprises. J’ai vu la direction du PCF elle-même ne plus avoir d’autre politique étrangère que celle du PS, par exemple celle d’Hubert vedrine. Les liens avec les syndicats se rompre, les directions syndicales elles-mêmes en train de se bureaucratiser. Malgré tout c’était encore dans ces syndicats, dans le PCF, dans la LCR aussi que des perspectives pouvaient surgir, correspondre à la volonté anti-libérale du peuple français. Donc il fallait commencer un processus qui partirait des contenus et non des alliances. Le contraire de ce qui se faisait, puisque les propositions de M.G.Buffet étaient indigentes, comme l’était le pseudo appel au peuple pour élaborer un programme. Une caricature de démocratie... Je ne sais pas s’il est encore temps pour le PCF de changer, je crois malheureusement que cette stratégie erronée sera le dernier acte d’une descente aus enfers. Le peuple français a du bon sens, une tête politique, il en juge des partis selon leur utilité réelle. L’attachement qu’il a manifesté au PCF, et qui faisait que même ceux qui ne votaient pas communiste étaient alertés quand ce parti adoptait une position tenait à l’utilité réelle de ce parti pour eux, pour leur vie, pour leur compréhension du monde.

      Le cartel d’organisations groupusculaires qui a cru s’attribuer la victoire du NON, alors qu’elles n’avaient joué qu’un rôle mineur dans ce refus, a poursuivi dans une logique de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. Chacun poursuivant sur sa lancée et transformant les micro-rassemblements en lieu de rivalité autour des candidatures, des alliances, s’affrontant de fait autour de ces uniques thèmes.

      Alors que faire ? L’inverse de ce qui se fait, ne pas considérer 2007 comme l’horizon indépassable, mais construire un véritable rassemblement majoritaire sans s’affronter sur la question qui tue "avec ou sans le PS" et que la direction du PCF s’est pourtant employée à mettre au centre (je pense à une intervention de J.F.Gault dans l’huma et à d’autres) dés la victoire du NON. La LCR dont le seul objectif est de plumer la volaille PCF a aussitôt retourné la proposition et a fait de ce retournement son seul objectif... Proposer au pays de grandes mesures phares autour desquelles se rassembler, et faire que tout le monde s’emploie à les populariser, se donner comme objectif la construction de ce rassemblement majoritaire qui imposerait ces mesures.

      Parce que le contraire a été fait, j’ai dit que si cela continuait je m’abstiendrai. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, donc soit il y a une candidature communiste et, comme pas mal de français, je voterai par habitude sans attendre grand chose, en me disant qu’il vaut mieux qu’il y ait un parti communiste, des élus communistes que rien du tout. Mais je crois aussi par un indécrottable optimisme et aussi par la conscience que les situations ne pourront que s’aggraver, il faudra bien que le processus amorcé se développe. Que l’errance et l’échec font partie de l’expérience, mais qu’il faut en tirer leçon pour faire autrement.

      danielle bleitrach

    • Danielle,

      Il y a la question du programme, qui n’a pas été réellement abordée, je suis d’accord avec toi, mais aussi une autre aussi importante : quels moyens pour pouvoir appliquer ce programme, afin qu’il ne reste pas un catalogue non appliqué comme on l’a vu dans le passé. Et là se pose instantanément la question des alliances. Elle fait en quelque sorte partie du programme.
      Et moi je suis convaincu que si on propose des mesures d’urgence sociale comme un relèvement important des bas salaires, ou encore de revenir sur les privatisations (de droite comme de gauche), et si on propose pour les mettre en oeuvre une alliance "contrainte" avec le PS, on sème des illusions.

      Pour ce qui est de l’importance des accords entre organisations, que tu estimes accessoires : il me semble qu’une des causes, une des origines de l’exemplaire campagne unitaire du NON, de la dynamique qui a vu le jour à cette occasion (une des causes, il y en a d’autres...) est l’accord sur le fond passé au départ, via entre autre la fondation Copernic, entre la LCR et le PCF.
      Je l’ai déjà dit ailleurs, il me semble qu’une rencontre entre les porte-paroles des principales composantes de la gauche "de gauche" (la "bouffe à quatre" proposée par OB) aurait peut-être pu être l’amorce d’un programme et d’une dynamique unitaire. Peut-être...

      OC

    • DÉS LE DÉPART...

      Dès le départ, j’ai défendu l’idée que c’est le contenu qui compte. Pour moi, c’est la question vitale.
      Dès le départ, j’ai défendu l’idée que ce contenu se trouve dans les luttes sociales qui traversent le pays depuis des années. Comme syndicaliste depuis toujours, c’est ce qui donne du sens au combat politique auquel je participe depuis 1968.
      Dès le départ, j’ai prétendu que le rôle des partis (qui se veulent révolutionnaires) était de fédérer ces revendications et ces luttes dans des comités unitaires et populaires, pour dépasser leur morcellement et leurs propres limites.
      Dès le départ, malheureusement, la question "du candidat" a pollué le débat, parce que la logique institutionnelle de notre régime c’est les 2 tours et c’est 2 candidats face à face au 2° tour, logique que je refuse, mais que nous subissons.
      Pour libérer le débat, j’ai cédé sur la candidature "unitaire"... Mais je me rends compte que çà ne résoud rien.
      Je suis bien d’accord que 2007 n’est pas "la fin de l’histoire"... Je pense que pourtant c’est un moment décisif pour la clarification.
      Enfin, je redis que la question du contenu du changement dépend à la fois de l’intervention populaire et de l’organisation des collectif en un réseau serré, dense, en inter-action avec les luttes.
      Je souscris à l’avis de Marie-Georges BUFFET lorsqu’elle dit que nous voulons gagner sur un contenu de transformation sociale et sur la durée, car il ne s’agit pas de gagner en 2007-2008 et de devoir rendre la place en 2012-2013...
      Je m’interroge pourtant sur la stratégie du PCF (auquel j’adhère) car je vois bien que le soutien à l’appel de l’A.U, comme la décision de multiplier les collectifs n’est pas le fait de tous mais celui t d’une minorité d’une part, et d’autre part que les arrières-pensées par rapport à ces collectifs sont hélas "nombreuses et diverses" !

      NOSE DE CHAMPAGNE

  • FAITES QUAND MÊME GAFFE DE NE PAS FINIR AU FRONT NATIONAL !
    WIKIPEDIA POUR RAFRAICHISSEMENT DE MEMOIRE :

    "En 1940-1941, Lambert est dans le même mouvement qu’Henri Molinier qui prône et pratique l’entrisme au Rassemblement National Populaire de Marcel Déat, l’un des principaux partis collaborationnistes. Henri Molinier prit d’ailleurs la parole lors d’un congrés du RNP. Cette attitude est cependant minoritaire. Elle traduit cependant l’émiettement et la désorientation des trotskistes. L’un de ses dirigeants, Testu (Henri Molinier), ne « voit de solution que dans les organisations fascistes et staliniennes qui naîtront du triomphe du pacte germano-soviétique ». Testu préconise de poursuivre le travail d’entrisme, mais dorénavant dans les mouvements collaborationnistes. Une fraction clandestine pénètre le Rassemblement National Populaire de Marcel_Déat (Testu y prendra même la parole lors d’un meeting). En 1940-1941, Lambert, futur dirigeant de l’OCI, s’oppose à l’orientation de Testu sans toutefois quitter le parti.

    Sous l’occupation, Pierre Lambert est exclu avec sa compagne. Il demande alors son adhésion, en décembre 1943, à un autre groupe trotskiste : le Parti ouvrier internationaliste (POI) qui développe l’idée du défaitisme révolutionnaire. « Derrière un soldat nazi se cache un travailleur allemand ! » explique la thèse de ralliement."

    FAUT DIRE...NON ?
    Que le système très libéral de fonctionnement de la "République des camarades" est très favorable aux idéologies qui ne risquent plus que de faire peur qu’aux arrières grands mères des dernières vestales de Sainte Marie de Neuilly.

    • je suis militant de la lcr depuis 2001 depuis que le pcf a fait liste commune avec lePS en tant ouvrier et beaucoup de mes camarades se fut un choque ;car les petits salaires comme nous n avons rien compris ;la lcr a toujours refuser de soutenir les liberaux ;et dans les revendications pour des ameliorations de la vies nous sommes present ;les candidatures unitaires je suis d accord ;mais cela ne depend pas de la lcr ;le pcf ne voudras JAMAIS d un accord sans le PS ;moi ancien militant pendant plus de 30 ans du pcf je peux l assurer avec 3 50 des voix au derniere presidentiel ils ont 10000 elus enfin peux etre que je me trompe et je le souhaite ;la seule chose pour nous les petites gens c est d une victoire de la gauche antiliberale

      gianni de la lcr