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Saison des olives à Naplouse

Publie le mardi 12 septembre 2006 par Open-Publishing

La saison de l’olive palestinienne reste le moyen le plus important tant attendu pour sortir de la crise économique étouffante

La terre palestinienne, notamment dans les villages, est considérée parmi les plus fertiles. Sur elle, se déploie les bénis arbres d’oliviers hissés par le travail et les efforts de nos ancêtres. Ils ont bien pris soin de ce don divin béni. Azmout qui est situé à l’est de la ville de Naplouse, est parmi les villages les plus reconnus de leurs beaux oliviers et de ses champs. Les habitants de ce village sont bien fiers.

Le septuagénaire Abou Mohammed dit : " Pour nous, les personnes âgées, la première de nos occupations et notre seul souci, était et restera le travail de la terre, d’en prendre tout le soin et d’y planter les oliviers. Ces arbres sont bénis et très rentables. Ils représentent un besoin indispensable pour nourrir la famille ".

Les oliviers dépendent beaucoup de pluies, selon les cultivateurs. Une bonne saison pluviale donne forcément un bon produit, dit Abou Adnan. Néanmoins, la pluie toute seule ne fait pas l’affaire, s’il manque un vrai soin.

— Impatience

L’occupation impose au peuple palestinien un affreux siège économique et financier. Les Palestiniens vivent alors dans des conditions de vie très difficiles. Pour cette raison, cette année, les cultivateurs attendent la saison de la récolte, avec impatience. La récolte pourrait alléger un peu leurs souffrances.

" Je possède un champ d’oliviers, exprime Abou Khaled Al-Azmoutty. Il nous suffisait. Mais à défaut des salaires, mes trois garçons se sont trouvés obliger de vendre l’huile d’olive afin d’alléger un peu la souffrance économique, résultat du siège économique ".

" Les pratiques de l’occupant contre le peuple palestinien, siège et étouffement, n’a pas l’air de vouloir s’arrêter, continue-t-il. Cela me pousse à attendre avec impatience la saison de la récolte. Elle pourrait alléger un peu de nos fardeaux quotidiens en implorant Allah le Tout Puissant que cette année soit bonne et bénie ".

— La colonisation et l’olive

Abou Ibrahim, un habitant du village d’Azmout, possède une ferme de 0,2 hectare, riche de ses oliviers. Il était content de ses oliviers avant que la colonie Alon Moraih ne s’installe abusivement sur les terrains du village et n’avale la terre d’Abou Ibrahim et celle d’autres agriculteurs : " J’ai perdu et ma terre et mes arbres ". Des dizaines d’hectares de terres ont été confisqués au profit de cette maudite colonie !

Les routes et les zones militaires sont venues ronger encore plus de terres voisines à la colonie, souligne Abou Ibrahim.

— Difficultés en augmentation

A la saison de la récolte d’olives, ce ne sont pas la besogne et la fatigue que les agriculteurs craignent. Mais surtout des difficultés et des dangers causés par les pratiques de l’occupant et ses colons.

" Ils nous empêchent d’atteindre nos terres et nos fermes, se plaint l’agriculteur Abou Sabi’. Souvent, la situation se dégénère jusqu’à nous frapper, nous tirer dessus, nous menacer d’assassinat, surtout de la part des colons ".

" Il y a de cela deux ans, parle Abou Sabi’ de ce que lui avait personnellement subi, j’étais dans ma ferme, relativement loin de la colonie Alon Moriah. Soudain, plusieurs colons m’ont pris de court et m’ont attaqué, ainsi que ma famille. Ils ont exigé de moi que je quitte ma terre en me menaçant d’assassinat. A mon refus, ils m’ont durement frappé, me causant des blessures et meurtrissures ".

— Mainmise sur la production

Voir ces colons malfaiteurs voler ses produits est la pire des choses qui pourraient arriver à un fermier qui avait besogné, ainsi que tous les membres de sa famille, pour arriver à une récolte satisfaisante. De plus, les vols se réalisent assez souvent au vu et su des soldats de l’occupation israélienne. Ces vols causeront forcément des pertes très graves.

— Souffrance après la récolte

Les souffrances des Palestiniens ne s’arrêtent guère à ce stade. Apporter l’olive vers la presse de la ville de Naplouse est une autre corvée, dit Abou Salem, habitant du village de Beit Forik. Afin d’y arriver, il faut traverser tous ces barrages militaires sionistes éparpillés partout, en particulier sur les entrées des villages. Et lorsque ces barrages sont fermés, on doit prendre les chemins, en terre, montagneux escarpés... Ainsi, le produit reste trop longtemps confiné dans ses sacs, menacé de pourriture.

Abou Salim lance un appel pour bâtir une presse d’olive, dans la région Est, destinée à servir ces villages riches par leurs oliviers. Cette presse pourra alléger une partie de leur tragédie.

En attendant, les fermiers palestiniens continuent à arroser l’olivier, béni par le Prophète : " Mangez l’huile et massez-vous avec ". Mais ils l’arrosent avec leur sueur et leur sang en espérant en tirer du fruit, de l’huile, du médicament et de la nourriture.

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