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FIDEL CASTRO, CUBA ET LES ETATS-UNIS

Publie le jeudi 28 septembre 2006 par Open-Publishing
3 commentaires

Conversations avec Ricardo Alarcón de Quesada Président de l’Assemblée nationale cubaine

Nouveau livre de Salim Lamrani

Cuba est un sujet extrêmement médiatique et polémique. Il s’agit sans doute de la nation d’Amérique latine qui revient le plus souvent dans la presse occidentale. En effet, il existe un nombre incalculable d’articles et d’émissions de radio et de télévision sur la plus grande île des Caraïbes. La récente maladie du président Fidel Castro en est l’illustration la plus édifiante. Cependant, il se dégage une espèce d’unanimité pour décrire Cuba comme la « dernière dictature du continent américain », comme l’antichambre de l’enfer - tout en passant sous silence près d’un demi-siècle d’agressions étasuniennes de toutes sortes dont elle a été victime -, sans pour autant permettre à ceux qui ne partagent pas cet avis de s’exprimer sur le sujet.

En effet, la pensée et les idées des dirigeants cubains sont parfaitement méconnues du grand public pour la simple raison que ces derniers se voient interdire tout espace d’expression au sein des médias occidentaux. Jamais la presse n’aura autant parlé d’un pays et aussi peu donné la parole à ses dirigeants. De la même manière, les nombreux intellectuels et personnalités publiques favorables au processus révolutionnaire cubain, dont pas moins de huit prix Nobel, sont constamment censurés par les médias. Pour quelles raisons ?

C’est pour pallier ce paradoxe et y mettre un terme qu’est né ce livre. Ricardo Alarcón, président de l’Assemblée nationale cubaine depuis 1992 et membre du Bureau politique du Parti communiste cubain, a accepté d’entreprendre une série de conversations sans complaisance sur plusieurs sujets épineux.

Né en 1938, Ricardo Alarcón s’est engagé dès son plus jeune âge dans la lutte contre la dictature de Fulgencio Batista. Il s’est engagé dans les filières étudiantes du Mouvement du 26 juillet mené par Fidel Castro et a dû recourir à la clandestinité pour échapper aux griffes de la tyrannie. Après la victoire des révolutionnaires barbus en 1959, il a été président de la Fédération étudiante universitaire (FEU) avant d’entrer au sein du gouvernement révolutionnaire.

Il a été directeur du département Amérique au Ministère des Affaires étrangères en 1962. Mais c’est surtout grâce son séjour à New York en tant qu’ambassadeur permanent auprès des Nations unies, de 1966 à 1978, qu’il est devenu l’un des meilleurs spécialistes cubains des Etats-Unis. Il a également été ministre des Affaires étrangères en 1992.

Ce fin diplomate et descendant d’Andalous est actuellement le dirigeant politique cubain le plus important après le président Fidel Castro et le vice-président Raúl Castro. Grand ami de Fidel Castro, il en est également l’un des plus proches collaborateurs. Il est devenu, au fil du temps, le porte-parole du gouvernement de La Havane.

Mais sa véritable profession est celle de professeur de philosophie à l’Université de La Havane où un poste lui est toujours réservé. Doté d’une culture exceptionnelle, Ricardo Alarcón est toujours prêt à démontrer par un raisonnement judicieux et implacable le manque de fondement d’une allégation ou d’une idée reçue véhiculée par les médias au sujet de son pays, et répandue en Occident.

Ricardo Alarcón excelle dans l’art de convaincre, quel que soit le sujet évoqué. L’art de la persuasion est la principale qualité de cet intellectuel, toujours prompt à approfondir une question. Sa réflexion est toujours accompagnée d’une argumentation solide et d’une base factuelle très précise. Il ne laisse rien au hasard. Il répond de manière pointue et détaillée à toutes les questions qui lui sont présentées et n’en élude aucune. Bref, le président de l’Assemblée nationale cubaine adore le débat.

Très peu de dirigeants politiques mondiaux accepteraient de converser ouvertement sur les problèmes sensibles qui touchent leur pays. Très peu se prêteraient au dialogue, qui prend parfois des allures d’interrogatoire, qui a été mené avec Ricardo Alarcón. Le Président de l’Assemblée nationale cubaine n’a évité aucun thème et s’est plié avec une patience admirable à cette longue épreuve sur des sujets variés et complexes tels que les relations avec les Etats-Unis, la Floride, la guerre contre le terrorisme, les sanctions économiques, la peine de mort, les droits de l’homme, les acquis sociaux et les élections à Cuba ainsi que la démocratie.

Ce long entretien a pour objectif de faire connaître le point de vue des dirigeants cubains sur des sujets trop souvent traités de manière partielle et partiale par les médias pour des raisons idéologiques et politiques. D’ailleurs, la presse occidentale présente une image de la réalité cubaine que ne partage pas le reste du monde. En effet, pourquoi Cuba et son Président Fidel Castro souffrent-ils d’une image si désastreuse dans la presse occidentale, alors que cette petite nation des Caraïbes et son plus célèbre citoyen jouissent d’un prestige et d’une popularité hors normes en Amérique latine, en Afrique ou en Asie ? Le long entretien qui suit répond en partie à cette question.

Ces conversations sont une contribution à l’histoire cubaine, une histoire racontée, pour une fois, par les victimes d’un conflit inégal marqué par l’acharnement de la première puissance du monde à désintégrer une petite nation sous-développée qui refuse de courber l’échine.

Préface d’Ignacio Ramonet

280 pages

Editions Le Temps des Cerises

Prix : 15 euros

Ce livre est disponible auprès :

 des Editions Le Temps des Cerises : www.letempsdescerises.net
 de l’auteur pour dédicace : lamranisalim@yahoo.fr

Messages

  • à moins que nous ne soyons en train de (re)découvrir, après 40 ans de désinformation intense, ce qu’est un (grand) dirigeant politique.

    C’est vrai que les notres paraissent fadasses à côté. Et encore, à conditions égales, je me demande de quel côté ils se situeraient...

    VDJ

  • Nous n’avons pas à l’Ouest de dirigeant politique de cette envergure, qui ait mené une oeuvre colossale pour son peuple.

    Fidel Castro Ruiz était un jeune homme riche destiné à un avenir prometteur. Sa famille possédait des terres. Il avait fait le droit à l’Université. Il était très doué. Il aurait pu couler des jours heureux et amasser de l’argent en ouvrant un cabinet d’avocat.
    Il a choisi de tourner le dos à ses privilèges de naissance. Ses terres ont été redistribuées aux paysans et il est devenu l’avocat de son peuple. Par idéal.

    Idem pour Ernesto Guevarra : riche argentin, il était promis à une brillante carrière médicale à Buenos Aires. Par idéal, lui aussi, il s’est tourné vers les plus pauvres et a donné sa vie.

    Le peuple cubain a eu de la chance d’avoir de pareils dirigeants.Ils sont bien plus qu’élus : ils sont aimés.

    Ce sont des exemples à saluer avec respect. Et quelle espérance pour les peuples du monde !

    little light