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Appel de la LCR lors de son dernier congrés

Publie le lundi 10 novembre 2003 par Open-Publishing

Appel au rassemblement de la gauche anticapitaliste

Ensemble, nous avons lutté pour la défense intransigeante des droits des
travailleurs au printemps 2003. Ensemble, nous avons lutté contre la guerre
impérialiste sans fin.

Ensemble, nous avons lutté contre la globalisation capitaliste, contre la
marchandisation du monde, et pour le nouvel internationalisme porté par le
mouvement altermondialiste.

Nous sommes confrontés, en France et à l’échelle internationale, à une
offensive contre les droits des peuples et des travailleurs, à une fuite en
avant dans la destruction des ressources de la planète, un état de guerre
permanent pour assurer l’hégémonie des grandes puissances américaines et
européennes.

Le 2’ avril 2002 a manifesté une crise sociale sans précédent, un recul des
partis traditionnels, responsables, chacun à leur manière, de l’offensive
libérale et de la précarité sociale croissante. Le Front national s’est
nourri une nouvelle fois de cette crise sociale, même si l’extrême gauche a
commencé à apparaître comme une réponse alternative aux
partis de la gauche traditionnelle. Le mouvement de mai-juin 2003 contre la
loi Fillon a, lui, fait la preuve que les salariés pouvaient tracer un autre
chemin que celui de la soumission à la loi du profit : une répartition des
richesses au bénéfice du plus grand nombre, une société mettant au centre la
satisfaction des besoins sociaux.

Ensemble, nous refusons que nos combats et nos espoirs soient bradés dans
une nouvelle alliance gouvernementale avec la gauche social-libérale ou dans
toute perspective s’inscrivant dans la gestion de l’économie et des
institutions capitalistes. Face à la droite et au Medef, l’alternative
politique ne peut consister que dans un gouvernement appuyé sur les
mobilisations et l’organisation démocratique de la population, un
gouvernement appliquant un programme d’urgence sociale.

La LCR s’adresse à tous ceux et toutes celles qui souhaitent une alternative
à gauche en rupture avec toutes les politiques menées au gouvernement par la
gauche social-libérale comme par la droite, pour leur dire que nous sommes
prêts à nous unir dès maintenant avec toutes celles et tous ceux qui y
seront disposés, bien sûr pour développer les luttes et les mobilisations,
mais aussi pour bâtir une nouvelle force politique large et pluraliste,
radicalement anticapitaliste et résolument démocratique.
Ce regroupement dans un même parti est nécessaire et urgent pour agir
ensemble sur des grands axes qui pourraient, selon nous, être résumé en
quelques points :

 L’opposition à l’impérialisme, à la guerre, à la globalisation capitaliste
 ; aux politiques sécuritaires qui bafouent les droits démocratiques,
institutionnalise une violence qui vise à maintenir dans la relégation ceux
qui vivent dans les conditions les plus précaires

 L’ancrage dans le mouvement altermondialiste, dans les luttes sociales des
travailleurs, des chômeurs et des jeunes contre le patronat et les
gouvernements ; l’ancrage dans les mouvements qui combattent un mode de
développement productiviste mettant en péril l’humanité et la planète, les
mouvements qui clament haut et fort l’exigence de la maîtrise démocratique
des choix de développement et de production, dans les mouvements qui
rejettent les discriminations et les violences quotidiennes subies par les
femmes dans leur vie professionnelle et personnelle

 Le refus de la soumission au social-libéralisme, à des politiques
institutionnelles de gestion soumises aux intérêts de la minorité des
possédants ; l’objectif d’un gouvernement des travailleurs appuyé sur la
mobilisation sociale

 La perspective d’une rupture avec le capitalisme, c’est-à-dire l’objectif
d’une transformation sociale radicale, pour que l’économie cesse d’être une
affaire privée et devienne propriété de tous.

Ce projet s’adresse à toutes celles et tous ceux qui recherchent une
alternative politique pour le monde du travail, aux trois millions qui ont
porté leur voix sur l’extrême gauche en mai 2002, aux électeurs et militants
communistes, socialistes, écologiques qui veulent d’autres réponses que les
compromissions social-démocrates, aux autres forces capitalistes et aux
organisations d’extrême gauche.

Il s’adresse évidemment à Lutte ouvrière avec qui nous proposons de mener
les prochaines campagnes électorales régionales et européennes.
Dès maintenant, nous proposons que s’organisent, partout où cela est
possible, à l’échelle des villes, des départements et des régions, des
rencontres pour une gauche anticapitaliste.

Nous proposons que ces rencontres soient co-organisées par toutes celles et
tous ceux qui le veulent, individus, collectifs ou courants anticapitalistes
constitués, sur la base d’appels indiquant clairement la perspective d’un
rassemblement large et pluraliste, pour une nouvelle force de rupture avec
le capitalisme. Rencontres de débat et d’action, elles pourraient être un
point d’appui pour avancer des réponses politiques communes, des
mesures de rupture avec la logique capitaliste, des mesures d’urgence
sociale et démocratique (notamment dans la lutte contre les licenciements,
pour les droits des chômeurs, la défense des services publics, pour une
Europe des travailleurs opposée à celle des traités et de la Convention).

Nous proposons enfin que ces initiatives convergent, fin 2004, dans des
assises nationales qui devront constituer un pas en avant vers la formation
d’une nouvelle force politique anticapitaliste, féministe, écologiste, une
force de lutte contre toutes les oppressions.