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Le Burkina Faso

Publie le vendredi 13 octobre 2006 par Open-Publishing

Hommage à Thomas SANKARA : Paris le 15/10/2006 à partir de 20H clique ici

de Frédéric Lejeal (Préface de François Gaulme)

Présentation (4 ème de couverture)

Pays méconnu du continent africain, le Burkina Faso (anciennement Haute-Volta) est un cas d’espèce. Situé au coeur de l’Afrique de l’Ouest, il fut l’enjeu d’une âpre compétition entre puissances européennes avant que l’administration française ne le colonise à la fin du XIXe siècle et au début du XXe.

Utilisé comme réservoir de main d’œuvre afin de soutenir le développement de la Côte d’Ivoire, il fut tour à tour démantelé puis reconstitué avant d’accéder à l’indépendance en 1960, sans avoir été mis en valeur.

En dehors du coton ou des mines, les capacités économiques du pays restent en effet limitées ce qui en peut dispenser de l’aide internationale. Si le "pays des hommes intègres" a hérité d’un contexte difficile, sa population relève volontiers les défis qui lui sont posés avec une fierté et une abnégation teintées d’une fort sentiment national. Ainsi, la scène politique reste une des plus originales, qui depuis l’indépendance a vu se succéder des régimes militaires et civils dont certains ont disparu sous la pression de la rue. La politique étrangère montre également l’influence que peut exercer un pays démuni sur l’échiquier sous régional.

Surtout en l’absence de richesses le Burkina Faso a joué la carte de l’exception culturelle. Le pays reste un exemple d’hospitalité, donne au voyageur le sentiment de parcourir une L’Afrique authentique, faiblement urbanisée et ayant su préserver tout un patrimoine fort d’une soixantaine d’ethnies dominées par les Mossi.

Pour cette raison le Burkina Faso s’est progressivement érigé en un véritable carrefour de l’Ouest africain relayé par les dizaines de manifestations dont le plus emblématique le FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou).

L’auteur

Politicologue de formation, Frédéric Lejeal a vécu plusieurs années au Burkina Faso, et prépare une thèse sur la politique étrangère de ce pays. Ancien collaborateur de Jeune Afrique, il est actuellement journaliste reporter à Marchés Tropicaux et méditerranéens pour lequel il réalise des études spéciales, qui l’amènent à travailler dans de nombreux pays d’Afrique.

Sommaire du livre

Le Burkina Faso en chiffres

Préface de François Gaulme

Introduction

1 - Une colonisation tardive

2 - L’ombre et la lumière : de la colonisation à l’indépendance

3 - Naissance et déliquescence de l’Etat

4 - Une Révolution africaine

5 - La "rectification"

6 - Le besoin d’ouverture sur le monde

7 - Une économie vulnérable

8 - Les infrastructures disponibles et la gestion des ressources naturelles

9 - Faits de société

10 - Un pays de culture

Conclusion : Le Burkina du XXIe siècle

Bibliographie


Nos commentaires

Parmi l’abondance de livres sortis ces dernières années sur le Burkina, la monographie complète que nous livre André Lejeal, est incontestablement le plus riche. La première partie relate l’histoire du pays. Elle est suivie d’une présentation volontairement exhaustive du Burkina d’aujourd’hui et de ses défis sociaux, culturels, économiques et politiques replacés aussi dans leurs perspectives historiques.

Le passage consacré à la révolution n’apporte guère d’éléments nouveaux et contient même quelques inexactitudes comme cette affirmation selon laquelle Sankara « voulait accélérer le mouvement » tandis que Compaoré souhaitait « observer une pause pour préserver la cohésion de la gauche ». On regrettera aussi que la Révolution soit traitée en "politologue", l’auteur exposant dans les détails toute les mesures répressives n’abordant que très peu son bilan au profit des populations, alors que la présentation assez complète du pays en particulier de sa pauvreté permettait de montrer que cette révolution s’attaquait, selon ses moyens, à tous les maux de ce pays enclavé et sahélien..

On trouve cependant évoqué l’ensemble des pistes ouvertes sur les implications extérieures et l’existence d’un possible complot à l’origine du dénouement dramatique de la crise et de l’assassinat de Sankara : contact de Compaoré avec les réseaux Pasqua-Chirac, implications ivoiriennes, libyennes et libériennes.

L’apport essentiel de l’ouvrage réside dans l’étude des relations franco-burkinabé, en particulier pendant la révolution, s’appuyant sur quelques sources inédites, relations qui se caractérisaient par une diminution de l’aide au profit de prêts, des atermoiements divers, et une conditionnalité à un accord préalable avec le FMI.

Enfin les "mauvaises" fréquentations de Compaoré avec l’UNITA et le Libéria de Taylor, l’implication du Burkina dans des trafics d’armes, via l’Ukraine, ou de diamants dénoncés dans des rapports de l’ONU sont également évoqués.

On peut certes rester sur sa faim en ce qui concerne la révolution. Peut-être d’ailleurs que l’auteur a jugé que les ouvrages déjà parus étaient-il suffisamment nombreux pour ne pas s’y étendre. Et si l’auteur traite assez sévèrement la révolution, il est encore plus percutant à propos des implications de Blaise Compaoré dans la déstabilisation de certains pays du continent. Peu de journalistes osent s’y aventurer aussi loin et cela mérite d’être souligné..

B J

2002, 335 pages, Karthala

Contact Edition : Karthala 22-24 boulevard Arago 75013 Paris

http://www.thomassankara.net/article.php3?id_article=0231