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Ne pas tarder pour avancer un nom de candidat(e)

Publie le samedi 21 octobre 2006 par Open-Publishing
6 commentaires

de Raoul Marc JENNAR

J’inscris ces lignes dans le débat sur le moment du choix d’une candidature unitaire.

Certains veulent retarder ce choix le plus tard possible. Animés par le souci absolument légitime d’éviter le piège du système présidentiel et de la "starisation" du débat politique dont la démocratie française est affligée tant par l’UMP que par le PS, désireux d’éviter les tensions d’une compétition entre nous et de renforcer le caractère unitaire de notre démarche, ils entendent reporter jusqu’à l’extrême limite possible la question du choix de la candidature.

Je pense que, quelle que soit la pertinence des intentions, ce serait une grave erreur.

Nous avons besoin de fournir aux gens un signal fort de la crédibilité de notre affirmation unitaire. Ce signal, que cela plaise ou non, c’est la désignation de la ou du candidat(e). Nous n’allons pas changer par un coup de baguette magique l’attente qu’ont les gens d’un nom qui identifie notre démarche. Cette attente résulte d’un système qu’il nous faut changer, mais elle est présente et c’est se tromper lourdement de faire comme si elle n’existait pas.

Tant qu’il n’y a pas ce nom, ils n’y croiront pas. C’est une question de crédibilité. Si on va à la rencontre des gens, on se rend compte qu’on n’est pas pris au sérieux tant qu’on n’a pas réglé cette question.

De plus, je pense que ce qui nous identifie principalement, ce n’est pas le refus de l’élection présidentielle, c’est l’alternative économique et sociale. Nous sommes inaudibles si, désormais, nous conditionnons toute notre démarche au refus de présenter un candidat le plus tôt possible. On peut, on doit et on va se dépenser sans compter pour, dès à présent, faire connaître le contenu de notre alternative. Mais nous ne franchirons pas le seuil critique de crédibilité si, dans le même temps, nous n’avons pas manifesté notre capacité à nous unir sur ce qui est, manifestement, le plus difficile.

D’autant que, dans l’écrasante majorité des femmes et des hommes qui ne sont pas membres d’un parti, la suspicion est grande que tout retard n’est en fait motivé que par la tentative des appareils de mettre l’ensemble des militants du 29 mai devant le fait accompli de leur propre choix. Et cette suspicion mine la dynamique que nous nous nous efforçons de lancer.

A la bonne attention de toutes et tous.

Cordialement,

Raoul Marc JENNAR

Messages

  • C’est raisonnable. Pour avancer dans cette proposition, peut-être faut-il réunir les personnes qui pensent comme vous ? Et annoncer le lieu de rencontre.

  • — - Désigner un candidat ---

    C’est le bon sens même.

    Il faut jouer et suivre les règles du jeu.

    Il s’agit d’une élection présidentielle : il faut donc désigner, et le plus tôt possible, un (ou une) candidat(e).

    Se défausser de cette responsabilité et de cette clarté, c’est refuser les règles du jeu, et se disqualifier d’emblée.

    Ce serait une très grave erreur d’appréciation et un manque de maturité évident.

    Le temps joue, le temps passe, et il risquerait d’être en notre défaveur, si de fermes résolutions et décisions ne sont pas assumées.

    Rappelons-nous qu’une présidentielle se joue (évidemment) au premier tour.

    Et qu’il "suffit" de 18 à 20% (rappelez-vous Le Pen, et le score de Chirac au premier tour de 2002....) des suffrages pour se retrouver en lice au deuxième, avec pour 2007, et compte-tenu de dix ans de régime droitier et ultra-libéral exténuant, de très très fortes assurances d’enlever le morceau.

    C’est la raison pour laquelle aussi, il faut un candidat crédible au poste de Président, et la raison pour laquelle Yves Salesse me paraît, tout bien considéré, le seul candidat qui a la carrure suffisante pour le poste, dans cette configuration inédite et innovante, où l’on verrait le peuple de gauche, le peuple citoyen, prendre un pouvoir qu’on lui a dérobé depuis des temps immémoriaux.

    Cristobal.

  • je pense qu’il nous faut un candidat pour Noel,merci petit Jésus ?

    Wari

  • Personnellement je pense que ce qui serait une erreur, c’est de nommer un candidat !

    De deux choses l’une :

    soit on considère que l’élection présidentielle constitue un moment de démocratie important, et on constitue une équipe capable non seulement de gagner, mais de gérer le pays,

    soit on considère (comme moi) que l’élection du président au suffrage universel est un coûteux détournement de la démocratie et on ne présente pas de candidat.

    Dans les deux cas, je pense qu’un candidat "alternatif" (ou pire : "décroissant") n’a pas sa place dans ce jeu, et qu’il serait contre-productif.

    Le moment de démocratie important est l’élection législative qui suit la présidentielle (merci Jospin...).

    Je pense qu’utiliser la présidentielle comme tribune pour faire avancer des idées est soit une reconnaissance de cette institution délétère, soit une offense à la constitution... Personnellement je considère que la seule façon d’utiliser la mobilisation autour de la présidentielle est d’organiser partout des débats locaux tendant à faire émerger les véritables besoins basiques des gens, puis de voir s’il existe des candidats qui proposent quelque chose d’approchant : il y aurait là un effet pédagogique sans doute fort intéressant !

    Quant à constituer un parti et à entrer en politique je pense qu’ l’exemple des verts est assez parlant ! Ne tombons pas dans ce piège de jouer à un jeu dont les règles sont faussées...

    Marcel ETIENNE

  • Cher Raoul (je me permets de t’appeler par ton prénom),
    J’ai regardé hier soir l’émission France-Europe express ou José Bové était invité, mais avec d’autres personnes de gauche (Clémantine, un gars de la LCR, un minoritaire du pcf). Et je trouve que clementine et josé ont tres bien repondu hier soir au problème que tu poses, a savoir la crédibilité de notre action a travers un candidat...J’ai ressenti pendant l’emission le meme enthousiasme que pendant la campagne du non au TCE sur le meme plateau de télévision. En effet, chacun dans sa diversité defendait un meme objectif collectifs et unitaire et cette multitude de représentant du NON ont donné une force et une voix extraordinaire a notre argumentaire...Ca fait du bien d’entendre pleins de voix connu allez dans le meme sens sans pour autant se faire la guerre (comme on le voit au PS dans leur primaire personalisé !). Allons nous continuer a jouer le jeu des medias et de la 5eme republique en personalisant le debat politique (ce qui est encore plus vrai a l’election présidentielle !!) ? Allons au bout de notre demarche collective !! L’idée de porte parole est une tres tres bonne idée et destabilise les medias comme on a pu le voir hier soir puisque cela deplace le debat sur les contenus !!!! Et c’est bien l’enjeu de la politique citoyenne du 21 eme siecle : se réapproprier le debat citoyen, participer et construire ensemble une alternative citoyenne credible au libéralisme...
    Enfin, je suis membre du pcf depuis 2 ans et les debats que nous avons au sein de notre parti sont tres riche en ce moment et posent toutes les questions que j’ai pu rencontrer sur ce forum ! Pour ma part, je ne SAIS pas quel(le) candidat(e) sera le(la) plus rassembleur(se) et je crois que cela m’importe peu aujourd’hui. Le plus important est de mobiliser le maximum de personne de nos quartier autour de se projet unitaire...
    J’insiste sur le fait que les collectifs sont loin encore d’etre populaire et poser un nom n’aidera pas a populariser notre action. Je pense qu’il faut inover et etre cohérent avec nos idées et notre programme ! La clarté est la...
    Sebastien de Paris