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Quel est l’impact concret de l’amendement Ump sur la restauration

Publie le mardi 24 octobre 2006 par Open-Publishing

de Gérard Filoche

Le slogan Ump, Medef dans la restauration : "faire travailler plus en
gagnant moins"

L’Ump se mobilise donc pour tenter, par un "cavalier" parlementaire, par la
loi, de s’en prendre aux salaires de 800 000 salariés de la restauration
après une décision pourtant justifiée du Conseil d’état.

De quoi s’agit-il dans 90 % des cas des entreprises de la restauration où il
y a moins de 20 salariés ?
De savoir si les 39 h effectuées par les salariés vont être payées 39 h ou
39 h 24’...

Donc de savoir si on va diminuer les salaires de ceux qui légalement
devraient percevoir 10 % de majoration pour les heures qui leur sont
imposées par leur employeur entre 35 et 39 h...

Dans les entreprises de restauration de plus de 20 salariés où les heures
sont majorées de 25 %, il s’agit de savoir si les salariés concernés doivent
recevoir 40 h (4 fois 1/4 d’h, soit 1 h de majoration) lorsqu’ils sont
maintenus à 39 h...
Dans ces entreprises de plus de 20, pourtant les employeurs ne manquent de
rien quand ce ne sont pas des chaînes hôtelières...

L’Ump ne se mobilise que pour bloquer les salaires et augmenter les durées
du travail...

D’ailleurs n’est-ce pas M. Fillon qui avait repoussé du 1er janvier 2005 au
1er janvier 2008, le passage prévu par la loi Aubry de la majoration de 10 %
à 25 % des heures supplémentaires faites par les 5 millions de salariés des
entreprises de moins de 20 ? Ce faisant il avait assuré le possible et
tranquille maintien à 39 h de 5 millions de salariés avec un salaire diminué
de l’équivalent de 36’ par semaine...

Gérard Filoche


en pièce jointe

Le chef du syndicat patronal, André Daguin, menace sur toutes les chaînes
de télé de retirer du salaire aux 750 000 salariés de la restauration qui
font actuellement 60 h par semaine et à qui on ne paye pas les heures
supplémentaires !

Que disait André Daguin en fin août 2004 devant ses pairs à l’université d’
été du Medef le jour même où Chirac l’a nommé au Conseil économique et
social et la veille de l’assassinat de deux inspecteurs du travail à
Saussignac le 2 septembre 2004 ?

Lisez attentivement un éclairage de l’état d’esprit d’un chef du patronat
bien en cour à droite :

« Vous devez être ceux qui menacent, pas ceux qui sont menacés. Vos dents
doivent rayer le parquet. L’indulgence est comme la pitié, elle vous
déshonore et elle déshonore aussi ceux qui en bénéficient. La société a
besoin de durs, pas de mous. L’ennui, c’est qu’il y en a beaucoup, des mous,
beaucoup trop. Il faut arrêter de reculer le moment de l’effort. Ne soyez
pas indulgents avec vos salariés. Il y a tout plein de "bacs + 12" qui sont
infoutus de travailler, ils ne sont même pas capables de trouver un balai
pour faire le ménage. Quand on doit licencier quelqu’un, il ne faut pas
cacher la vérité. Vous savez, c’est aussi difficile pour celui qui coupe que
pour celui qui est coupé. Moi, je préfère les assassins aux escrocs : les
escrocs, les gens les trouvent sympas. Les assassins, non, évidemment ; mais
pourtant, ils ont un grand mérite, c’est de ne pas être hypocrites. »