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apres josé bové, clémentine autain dans l’huma

Publie le samedi 18 novembre 2006 par Open-Publishing
7 commentaires

Clémentine Autain : « Mon profil peut permettre de sortir de l’impasse »
Entretien . Pour la jeune adjointe à Paris, candidate à l’investiture du rassemblement antilibéral pour l’élection présidentielle, « échouer sur la candidature serait incompréhensible ».

Vous êtes candidate à la candidature antilibérale. Comment avez-vous décidé de franchir ce pas ?

Clémentine Autain. Mon parcours m’a ouverte aux différentes sensibilités de notre rassemblement. J’ai toujours milité dans des espaces qui visaient la convergence de toutes les forces antilibérales. J’ai été invitée par de nombreux collectifs locaux. Des militants m’ont posé la question de ma candidature. Ma jeunesse leur paraît un atout. Nous devons nous adresser aux nouvelles générations, méprisées et maltraitées. Surtout, après tant d’échecs, il n’est pas absurde qu’une offre politique neuve soit incarnée par une personnalité nouvelle. Je milite depuis quinze ans, j’ai cofondé Mix-Cité, participé activement depuis le début à la Fondation Copernic, écrit des essais, animé la rédaction de Regards et suis élue depuis 2001. Dans ma vie, j’ai eu souvent à me construire dans l’adversité. Mais l’expérience n’est pas tout. Il faut démultiplier les énergies, convaincre au-delà de nos forces et porter du neuf à gauche. Les nouvelles générations y contribuent. Par ailleurs, notre campagne, très collective, sera forte de toutes nos expériences sociales, politiques, intellectuelles. Le critère essentiel pour le choix de la candidature, c’est l’arc du rassemblement : qui peut permettre que personne ne quitte les tribunes, qu’elles s’élargissent encore ? Il faut aussi pouvoir s’adresser au plus grand nombre. La France n’est pas une salle de meeting.

Êtes-vous de ceux qui pensent qu’un ou une responsable de parti ne peut être candidat ?

Clémentine Autain. Si c’était le cas, ce serait perçu par une majorité de militants, et plus encore par les Français, comme un rassemblement autour d’un parti et ce, quelle que soit la volonté du ou de la candidate. Nombreux sont ceux qui ont déjà dit qu’ils ne s’y retrouveraient pas. Il ne doit y avoir ni perdants, ni gagnants. Mon profil peut permettre de sortir de l’impasse.

Dire « je m’en vais si Marie-George Buffet est candidate », n’est-ce pas une manière de lancer une exclusive, de mettre à l’écart les militants communistes et, éven-

tuellement, de ne pas écouter ce que disent les collectifs. N’est-ce pas dangereux pour le rassemblement ?

Clémentine Autain. Les militants communistes sont attachés à Marie-George Buffet et je les comprends. Elle suscite le respect, ses compétences ne sont pas discutées. Mais il nous faut préserver le cadre de l’unité. Les communistes y sont attachés. En mettant leur énergie au service de la dynamique unitaire, ils savent qu’ils sont fidèles à leur combat, à leurs convictions. Ce que le PCF met au pot commun est considérable : force militante, dimension institutionnelle, moyens matériels... Sans lui, pas de rassemblement possible. Sans les autres non plus. Pour que la mayonnaise prenne, il faut une large convergence. Le PCF ne peut pas passer en force et imposer à tous les autres sa candidate. La responsabilité des communistes est donc immense dans cette dernière ligne droite.

Que pensez-vous de ce que dit José Bové rien sans la LCR ?

Clémentine Autain. Je ne peux imaginer qu’Olivier Besancenot fasse tribune à part. La LCR s’inquiète de nos relations avec le PS. Pourtant, nous sommes clairs : pas de gauche plurielle numéro 2. Je suis convaincue qu’un accord est possible avec la majorité de la LCR. Mais nous ne pouvons pas suspendre notre dynamique à sa décision. Il nous faut aussi regarder du côté des militants socialistes. Certains risquent de se sentir perdus après le vote interne ! Pour créer une dynamique populaire et construire une nouvelle majorité à gauche, nous devons également enrichir nos liens avec les forces sociales : syndicalistes, intellectuels, artistes...

La mobilisation de tous ceux qui depuis des années se sont beaucoup abstenus est l’un des enjeux de cette campagne. Ne craignez-vous pas que votre candidature apparaisse comme plutôt médiatique alors que les collectifs doivent réussir à mobiliser dans les quartiers populaires ?

Clémentine Autain. Dans ces quartiers comme ailleurs, on regarde la télévision, on écoute la radio. Les classes populaires n’entendent plus un certain discours très formaté d’un personnel politique par trop homogène. Pour qu’elles commencent à tendre l’oreille, il faut des profils en rupture avec ce qui est donné à voir généralement. J’étais dans les Ardennes avec les ouvriers de Thomé-Génot, dans la marche silencieuse de Clichy-sous-Bois avec les jeunes... Et si ces derniers sont venus me parler, c’est aussi parce qu’ils m’ont vue à la télé. Je ne compte pas sur les médias pour faire notre campagne, mais maîtriser les formes contemporaines de communication est un enjeu. Nous convaincrons les classes populaires parce que notre projet leur apporte des réponses et leur ouvre des perspectives.

Avez-vous des priorités ?

Clémentine Autain. Les priorités sont définies collectivement. La première, et c’est tout l’enjeu de cette campagne, c’est de prouver que la politique peut répondre aux attentes populaires, que nous transformerons la société en profondeur. Je suis très attachée à mêler social et politique : nous ne changerons pas la société sans mobilisation populaire. Par ailleurs, notre parti pris anticapitaliste s’articule - sans hiérarchiser - avec toutes les luttes émancipatrices : écologie, féminisme, antiracisme, anticonsumérisme. Nous mettons au coeur de notre projet l’émancipation, individuelle et collective. Sarkozy allie libéralisme et autoritarisme. Nous lui opposons la solidarité, la mise en commun, les droits, les libertés publiques...

Les collectifs se réunissent le 10 décembre pour aboutir sur la question des candidatures. Croyez-vous à la réussite de cette nouvelle étape ?

Clémentine Autain. La question n’est pas de savoir si on y croit mais s’il le faut. Et il le faut. Nous avons le devoir de réussir pour tous ceux et celles qui paient le prix des politiques libérales. La victoire du 29 mai et les mobilisations sociales, contre le CPE, dans les entreprises ou pour les sans-papiers, nous obligent. Nous avons défini ensemble une stratégie et un socle programmatique. Échouer sur la candidature serait incompréhensible. Je précise que je ferai la campagne de celui ou de celle qui sera désigné(e) de manière unitaire. Soit on gagne tous, soit on perd tous.

Entretien réalisé par Jacqueline Sellem

Messages

  • Ah !!! petite Clémentine tu m’émoussetille la cervelle ,si ce que tu dis tu y crois alors

    tiens bon la barre matelot , "oeil de bison " au début pensait que tu voulais faire

    "STAR AC POLITIQUE " comme la royale .Ne nous embaume pas petite Clémentine

    le petit peuple n’a pas besoin d’un nouveau coup de matraque

    oeil de bison

    • A la réunion des collectifs de septembre j’avais posé à d’autres camarades la question de la candidature de Clémentine elle n’était pas encore tout à fait déclarée. et j’argumentais dans le même sens qu’elle le fait elle même. Mais réflexion faite je me suis engagé et beaucoup de mes amis avec moi dans la candidature de Yves Salesse., Car (j’ai 50ans) je crains que sa jeunesse ne lui permette pas de supporter les coups très durs d’une campagne élyséene et je pense qu’elle a le temps d’y revenir si on perd et si on gagne et on va gagner alors elle se sera économisée pour une suite ou ses talents ne seront jamais de trop.
      Le 28 novembre a lieu le rassemblement des colletifs du Morbihan à 19.30h palais des congrès de Pontivy. contact colanti56300@canalblog. com/ Une grande réunion aura lieu le 17 janvier 2006 0 vannes avec Y. salesse.Gilles collectif de Pontivy.

    • Juste une petite réflexion : il y a un gouffre entre les pauvres prestations publiques de Ségolène Royale où la forme est hypertrophiée par rapport au fond et la vacuité élevée au rang de vertu, et l’étonnante maturité politique de Clémentine Autain.

      Aux âmes bien nées...etc

      Maintenant, si Clémentine devenait la figure de proue du rassemblement antilibéral, le risque serait grand de la voir stigmatisée, starisée, et finalement édulcorée par les médias dont le rôle consiste à ne pas laisser au peuple le temps de séparer l’important du superficiel.

      La "figure" de José Bové présente un risque similaire. Sa moustache, sa pipe, seront ringardisées par les jeunistes , par le lobby des anti-tabac...etc.

      Si nous étions dans une période pré-révolutionnaire, tout cela n’aurait pas beaucoup d’importance et le fond et l’urgence l’emporterait sur la forme, nous n’en sommes pas encore là.

      Alors...?

      Déjouons les pièges médiatiques de la personnalisation. Cette campagne présidentielle dans sa forme américanisée laisse volontairement l’image se substituer au sens. Prenons-en le contre-pied. Travaillons le MESSAGE au plus grand nombre, éveillons l’intérêt des blasés de l’enjeu politique en leur parlant de LEUR présent et de LEUR avenir, ainsi que celui de LEURS enfants. Parlons-leur de LEUR vie et non des qualités supposées d’un candidat, et nous les intéresserons parce qu’ils se sentiront CONCERNÉS.

      Désolé pour cette considération exprimée en terme de marketing : notre offre politique ne correspond pas à la demande et à l’attente d’un nouvel espoir.

      Pour conclure provisoirement, Yves Salesse me semble présenter le moindre risque de récupération-instrumentalisation-anathèmisation-staracisation. Par sa voix, notre message antilibéral en sera d’autant plus clair et compréhensible.

      Voilà, comme vous tous, je cherche...

      Flash

    • ...A mon avis , la "jeunesse " d’un(e) candidat(e) pour ne pas la (le) retenir n’est vraiment pas un argument...On peut avoir 30 ans et avoir de la volonté et être clair dans sa tête..et en avoir 60 et être un vieux con rabougri .(c’est mon âge et j’espère avoir encore un peu de lucidité).De même ,l’argument que CL. , étant jeune "aurait le temps d’y revenir.
      Pour moi , elle est dans le "tiercé" des candidats potentiels qu’on doit retenir:Cl.A , J.B, Y.S
      F.A

    • Faut pas pousser...
      On peut faire tous les reproches aux médias mais nous ne vivons pas dans un monde idéal et il faut bien faire avec.
      Evidement on peut dire qu’en 2005 on avait fait sans mais le message/candidat était claire : NON et les portes-paroles très nombreux.
      Là la situation est bien différente et l’idéal serait que la campagne se poursuive comme elle a commencé : collectivement, avec tout le monde autour de la table. Ce fut le cas au Mans, à Grenoble et Montpellier.
      Néammoins, il nous faut chosir un candidat ou une candidate.
      La question n’est pas anodine ou anécdotique : ce sera un signal lancé vers l’exterieur.
      Pour ma part, je crois que compte tenu de son âge, de son histoire et de sa participation à toutes les expériences d’unification de la gauche de la gauche depuis 10 ans, Clémentine Autain est la plus à même de porter notre message dans un cadre collectif.
      Si on veut rassembler largement, convaincre des personnes très divers de nous rejoindre, c’est me semble t’il le choix de la raison. C’est aussi engager un pas vers l’avenir et ça ce n’est pas rien.
      Jacques C.