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Cuba et l’espoir d’un monde meilleur

Publie le jeudi 7 décembre 2006 par Open-Publishing
15 commentaires

de Salim Lamrani

Intervention durant le panel « Solidarité avec la Révolution cubaine » le 30 novembre 2006 au Palais des Conventions, La Havane, à l’occasion de l’hommage rendue par la Fondation Guayasamín à Fidel Castro.

Tout d’abord, je voudrais chaleureusement remercier la Fondation Guayasamín et le gouvernement révolutionnaire de Cuba pour m’avoir invité à un évènement de cette importance.

Cuba a un statut assez particulier dans l’histoire de l’humanité. Depuis près de 50 ans, cette petite nation de 11 millions d’habitants est victime d’un déferlement de haine et d’hostilité qui atteint des proportions inouïes, de la part de la première puissance mondiale, à savoir les Etats-Unis. Jamais aucun autre pays n’a subi, de manière aussi implacable, une politique d’agression de cette ampleur.

La guerre économique que Washington mène contre Cuba depuis le 6 juillet 1960 dépasse tout entendement. Elle viole toutes les normes internationales dont la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Le 7 novembre 2006, pour la 15ème fois consécutive, l’Assemblée générale des Nations unies a unanimement condamné les sanctions imposées au peuple cubain, avec une majorité de 183 voix, jamais atteinte auparavant.

Le blocus contre Cuba se caractérise par son extraterritorialité. Le 3 février 2006, une délégation de 16 fonctionnaires cubains a été expulsée de l’hôtel Sheraton María Isabel de la capitale mexicaine, suite à une injonction du Département du Trésor étasunien qui a invoqué la Loi de commerce avec l’ennemi de 1917 (Trading with the Enemy Act) et la loi Helms-Burton de 1996. Lesdites législations stipulent qu’aucun Cubain ne peut bénéficier des produits ou des services d’une entreprise nord-américaine. Lors de cette occasion, Washington a publiquement humilié un allié docile comme M. Vicente Fox, et bafoué la souveraineté du peuple mexicain.

Les sanctions économiques contre Cuba sont d’une cruauté inimaginable. Ainsi, selon les mesures draconiennes adoptées le 6 mai 2004 par l’administration Bush, tout Cubain résidant aux Etats-Unis qui rendrait visite à sa mère malade à Cuba sans obtenir d’autorisation de sortie du territoire de la part du département du Trésor, ou qui séjournerait dans l’Île plus de 14 jours tous les 3 ans, ou qui dépenserait plus de 50 dollars par jour lors de son séjour de 14 jours, ou qui enverrait une aide financière à son cousin ou à sa tante, ou à son père si celui-ci est membre du parti communiste, risquerait une peine de 10 ans de prison et 1 million de dollars d’amende.

Il est désormais temps que cesse cet acharnement sordide et cruel contre la population cubaine.

Cuba a également été victime de la plus longue campagne terroriste de l’histoire, orchestrée par les Etats-Unis, et qui a coûté la vie à 3 478 Cubains et a paralysé 2 099 personnes. Les scélérats responsables de ces atrocités sont toujours impunis. Le « terroriste anti-cubain » Orlando Bosch - ainsi a-t-il été surnommé par la CIA dans un rapport désormais déclassifié - est l’auteur intellectuel du sanglant attentat contre l’avion civil de Cubana le 6 octobre 1976 qui a coûté la vie à 73 personnes. Il est non seulement toujours en liberté mais se vante également de sa trajectoire violente dans les médias et affirme qu’il poursuivra son entreprise criminelle.

Luis Posada Carriles, « le pire terroriste de l’hémisphère américain », selon le FBI, est actuellement détenu à El Paso, au Texas, pour être entré illégalement sur le territoire étasunien. La justice de ce pays refuse de le juger pour ses activités terroristes alors qu’il est responsable de plus d’une centaine d’assassinats. L’administration Bush refuse de l’extrader vers le Venezuela et viole par la même occasion pas moins de trois traités de lutte antiterroriste signés entre ces deux nations. Le double standard cynique dont Washington fait preuve dans sa « lutte contre la terreur » est inacceptable. La mémoire des victimes du terrorisme exige que la justice triomphe sur la barbarie.

Depuis le 12 septembre 1998, cinq jeunes Cubains innocents, Antonio Guerrero, Fernando González, Gerardo Hernández, Ramón Labañino et René González, sont victimes de la cruauté et de l’arbitraire de la politique étasunienne contre Cuba. Ces personnes, qui ont risqué leur vie en infiltrant les groupuscules terroristes de Floride, endurent un véritable calvaire. Depuis plus de huit ans, ils sont incarcérés dans cinq différentes prisons de haute sécurité. Après une parodie de procès, ils ont été condamnés au total à 4 peines de prisons à vie doublées de 77 ans pour avoir combattu le terrorisme. Il est impératif d’exiger leur immédiate libération.

Les transnationales de l’information sont les premiers complices de l’agression étasunienne contre Cuba. Elles dissimulent et censurent la portée impitoyable de la guerre de Washington contre le peuple cubain. Plus grave encore, les médias occidentaux se font complices du terrorisme contre Cuba en qualifiant le terroriste Luis Posada Carriles de militant « anticastriste », de personne « accusée de terrorisme » ou, comble de la fourberie, « d’ex-terroriste ». Que se passerait-il si M. Oussama Ben Laden était qualifié « d’anti-Bush », de personne « accusée de terrorisme » ou « d’ex-terroriste ». A leurs yeux, les attentats sanglants contre Cuba ne revêtent aucune importance. Dans la mesure du possible, les horreurs commises contre ce pays sont occultées. Quand cela n’est plus possible, elles sont minimisées et les criminels responsables sont médiatiquement absous en toute impunité, comme le montrent les termes utilisés pour se référer au pire terroriste du continent américain.

La presse accepte tacitement de justifier un type de violence et de dénoncer ce qu’elle qualifie de terrorisme arbitraire. La nuance varie selon la victime visée : si elle est européenne ou étasunienne, les responsables sont des criminels sans foi ni loi ; lorsqu’elle est cubaine, ils deviennent des personnes « accusées de terrorisme », des « anticastristes » ou des « ex-terroristes ».

Cuba est victime d’un état de siège féroce car elle symbolise l’espoir d’un monde meilleur, où les êtres humains ne sont pas condamnés à l’humiliation quotidienne et au désespoir. Elle est la source d’inspiration pour les peuples opprimés à travers le monde qui ont soif de justice sociale. Le niveau de développement humain atteint par Cuba est sans précédent dans l’histoire du Tiers-monde. Onze millions de personnes ont osé défier le modèle néolibéral et le résultat est édifiant. Les maîtres de l’univers, défenseurs de l’actuel système économique dominant et insoutenable, ne leur pardonnent pas cet affront. Revendiquer le droit du peuple cubain à être maître de son destin, à vivre en liberté et en paix, est plus qu’une action louable, c’est une obligation impérieuse et urgente. Lutter contre l’impunité et pour la libération des Cinq est plus qu’un acte noble, il s’agit d’un devoir nécessaire et capital.

Messages

  • Juste une anecdote : lors de mon dernier séjour il ya 3ans dans le nord de cuba (Maria la Gorda),nous avons rencontrés 4 jeunes couples sur le site , les garçons étaient américains (d’origine cubaine) les filles cubaines .
    Les mecs venaient pour se marrier car en Floride c’est visiblement pas la joie avec les américaines de souche et les restrictions du gouvernement US ils se sont assis dessus !
    les nanas ,trés sympas se voyaient trés bien à vivre 150kms plus au nord, et c’est tout !!

    • Fidel Castro c’est aussi 15 000 à 17 000 fusillés et 30 000 morts dans les geôles. C’est aussi plus de 100 000 emprisonnements d’opposants. A ne pas oublier même si aujourd’hui la répression est moins forte.

    • D’où sors-tu donc tous ces chiffres ?

      Je rappelle qu’Amnesty International (une organisation castriste ?) compte moins de 70 prisonniers d’opinion à Cuba.
      Et AI compte comme prisonniers d’opinion des gens, pseudo journaliste travaillant pour Radio Marti et autres officines US.
      En france, travailler pour une puissance hostile, en guerre déclarée est passible de la peine maximale, la peine de mort jusqu’en 81, perpèt depuis.

      Jips

    • Bon ,

      Je crois qu’avec un peu d’honneté, tout le monde sait bien que Cuba n’est ni l’enfer ni le paradis sur terre.
      C’est un pays gelé effectivement par son isolement international.

      Je comprend très bien l’hostilité de Cuba vis à vis des USA et son obstination à ne pas céder.

      Mais par contre, je n’ai jamais compris pourquoi le camp de Guantanamo était intallé à Cuba.
      Est-ce une possession américaine ou bien un territoire Cubain ?

      jyd.

    • Jean-Yves, Guantanamo est une possession américaine sur l’ile de Cuba.
      Cette possession américiane est bien antérieure à la révolution et n’a pas été remise en question lorsque Batista a été renversé.

      SAns doute Cuba n’est effectivement pas le paradis sur terre. Mais le pays semble quand meme représenter pour les déshérités latino-américains (sans doute mieux informés que nous sur les réalités cubaines) autre chose que ce que nos médias et ce que les bobos bien pensants veulent bien nous en dire ? Sinon comment expliquer que tous les mouvements progressistes se réclament peu ou prou d’une filiation avec la révolution cubaine ?

      amitiés.
      Jips

    • CUBA REPRESENTE AUX YEUX DES OPPRIMES DU MONDE ENTIER L INSOUMISSION A LA PLUS GRANDE PUISSANCE IMPERIALISTE DU MONDE ....
      EVIDEMMENT QUE TOUT N EST PAS ROSE A CUBA COMME DANS TOUS LES PAYS IL Y A DES PROBLEMES MAIS QUI SOMMES NOUS POUR CRACHER SUR CE PEUPLE QUI A FAIT LE CHOIX D UNE REVOLUTION ET DE PRENDRE EN MAIN SON DESTIN MALGRE UN BLOCUS ET UNE CAMPAGNE TERRORISTE IGNOBLE ET UNE CAMPAGNE DE DESINFORMATION ABOMINABLE DANS LES PAYS OCCIDENTAUX...
      IL FAUT REMETTRE LES CHOSES DANS LEUR CONTEXTE ET AINSI POUR UN PAYS DU TIERS MONDE CUBA A SU GARDER SA DIGNITE ET AFFICHER DES RESULTATS ABSOLUMENT RESPECTABLES EN TERME D EDUCATION DE SANTE DE CIVISME ET DE SOLIDARITE INTERNATIONALE.
      LA VALEUR HUMAINE A CUBA A UN SENS PAS COMME CHEZ NOUS OU LES RESTOS DU COEUR SONT OBLIGES DE PALLIER A UNE FAILLITE D UN ETAT ABSENT ET OU LA FINANCE ET LA CONSOMMATION PRIMENT SUE TOUTE AUTRE VALEUR...
      J EN AI MARRE DE VOIR DES INTERVENTIONS SUR TEL OU TEL ABUS ET SUR UN MANQUE DE LIBERTES DONT ON PEUT CERTES PHILOSOPHER MAIS LES PEUPLES SUD AMERICAINS EUX NE S Y TROMPENT PAS ET ONT ELEVE DEPUIS LONGTEMPS FIDEL AU RANG DE HEROS ET NON DE TYRAN COMME DANS NOS CHERES DEMOCRATIES CAPITALISTES.

      QUELLE EST LA VALEUR D UNE DEMOCRATIE QUAND LE QUART MONDE CREVE DE FAIN ET DE FROID DANS LA RUE...LA LIBERTE DE QUOI ????DE CONSOMMER OU DE MOURIR...

      VIVE CUBA SOCIALISTE

      FRERE CUBAIN...FRERES SOCIALISTES DU MONDE ENTIER !!!! SOYONS SOLIDAIRES

      AUX DETRACTEURS ET AUX IGNORANTS ! YA BASTA !

    • J AI OUBLIE DE SIGNER
      APRES YA BASTA

      SEBASTIEN DE TOULOUSE

    • Pour les chiffres tu peux aller voir sur wikipedia et ailleurs. Cela tourne autour de 15000 éxecutions depuis que Castro est au pouvoir. Pour amnistie internationale, ils signalaient encore 52 personnes dont l’exécution était imminente en avril 2003.

    • ah ah ah !!!!!
      L’application de la peine de mort est suspendue à Cuba depuis plusieurs années !

      Wikipédia n’a jamais été une référence !

      Jips

    • Ce qui est remarquable, dans la bataille des chiffres, c’est qu’aucun de ceux qu’avancent les anti-cubains n’est corroboré par des organismes internationaux peu suspects de sympathie pour cette île. D’ Amnesty international à UNESCO, en passant par l’OMS, la Banque mondiale, les chiffres parlent pour Cuba, surtout si on les contextualise.

      Les exécutions capitales ? Il y en a eu 3 en 2003, il n’y en avait pas eu dans les trois ans précédents et il n’y en a plus eu depuis. Or, ce PAYS EST EN GUERRE, ne le voyez-vous pas ? Il lutte pour sa survie come nation indépendante.

      Le nombre d’emprisonnés ? Il est parfois allègrement multilplié par mille par les gusanos.
      Les ONG qui s’intéressent aux prisons voient moins de prisonniers (proportionnellement) à Cuba qu’aux USA et que dans tous les pays des Caraïbes.

      Et comment ce fait-il que chacun croit savoir ici le taux d’incarcératipn à Cuba et ignore totalement celui de la France ? Dénoncée par la cour Européenne. Combien de prisonniers politiques en France. Nul ne le sait, ici, sauf les Corses et le basques. Or, il dépasse les 150.

      ETC. (Fatigue).
      Maxime

    • Ben oui mais là on parlait juste du bilan de Castro (ah ! ah ! ah hilarant le bilan !)

    • C’est un pays gelé effectivement par son isolement international.

      C’est interessant de reparler de cela.
      Effectivement après la chute de l’union soviétique cuba s’est retrouvé bien seul dans le monde. Sans vraiment de soutien pendant une dizaine d’années. Cet isolement a contraint le pays à une remise en question à l’opposé de tout "gel". Sinon comment survivre alors que la dépendance vis-à-vis de l’URSS était écrasante ?

      Mais l’isolement, c’est de moins vrai.
      D’une part avec l’arrivée au pouvoir évidemement de Chavez le premier, puis morales, même Lulla avec toutes les contradictions que cela implique qui affirme "qu’il faut soutenir Cuba", Cuba a trouver de nouveau partenaires dans la région.
      A ce propos, il faut voir que si Cuba était isolé vis-à-vis des Etats, il n’en était pas de même vis-àvis des peuples. Et la solidarité s’est concrètement manifesté par l’envoi de missions médicales vers des pays d’amérique latine qui n’entretenaient pourtant pas avec Cuba des relations franches et cordiales.
      Ce prestige acquit auprès des peuples a peut-etre joué un rôle dans la montée en puissance, jusqu’à la victoire de partis de gauche au Vénézuéla, Bolivie, Equateur. Qu’en pensent les gens bien informés sur l’amérique latine ? Danielle, Maxime, JMH ?

      D’autre part la résistance à l’impérialisme se développe rapidement dans le monde sous des formes très diverses et parfois peu ragoutantes pour nous occidentaux. Outre les pays d’amérique latine déjà cités plus haut, je pense à l’Iran, la Chine, en Palestine, la Syrie, l’Afrique du Sud, au Liban (Hezbollah), et beaucoupo d’autres. Mais toutes ces résistances ont une chose en commun : ils defendent l’idée fondamentale pour un monde pacifique du droit des peuples à disposer d’eux même.
      Cette résistance a pu se manifester lors du sommet des pays non alignés qui s’est tenu à Cuba il y a 3 mois.

      L’isolement de Cuba diplomatiquement ce n’est plus vrai du tout. Il faut donc prendre garde à avoir une vision "ethno-centrique", de croire que la diplomatie française ou plus largement occidentale représente ce que pense l’ensemble des pays de la planète.

      Amitiés,
      Jips

    • Attention à Wikipédia, il est prouvé que ce n’est pas fiable !
      Pourquoi dit-on souvent que Cuba est un pays du Tiers-monde, parce qu’avec autant de médecins formés annuellement, ils méritent d’être classés comme nous.Quoique nous, au train où nous allons, on pourra nous appeler bientôt pays du Tiers-monde, parce que des travailleurs-SDF comme nous avons chez nous, je me demande s’ils existent à Cuba ? J’en doute fort, le social étant à l’honneur là-bas.

    • bonjour sébastien de toulouse, fervent soutien du peuple cubain et de sa révolution.

      évidemment, je partage entièrement ton point de vue dans le message du dessus que tu n’as ps signé.

  • on arrive a voir tres bien que vous n’aves jamais habite a Cuba comment cubai..