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Qu’est ce que la pauvreté ?

Publie le lundi 11 décembre 2006 par Open-Publishing

Une définition complexe

La réponse à cette question apparemment toute simple est complexe. Aujourd’hui, la pauvreté n’est plus simplement définie comme un manque de revenus. L’équité ou l’absence d’équité jouent un rôle aussi important. Vivre dans la pauvreté, cela veut dire qu’on court un risque plus grand de mourir d’une maladie évitable, cela signifie aussi un taux plus élevé de mortalité infantile, l’impossibilité de recevoir une éducation et l’absence de logements adéquats.

C’est également une vulnérabilité accrue face à la criminalité et la violence, un accès insuffisant ou inexistant à la justice et aux tribunaux, et l’exclusion du processus politique et de la vie de la communauté. La notion de pouvoir intervient également dans la définition de la pauvreté : qui détient ou non le pouvoir, dans la vie publique comme en privé. Dénouer l’écheveau complexe des relations de pouvoir dans les sphères politique, économique et sociale est indispensable si l’on veut comprendre et combattre des attitudes discriminatoires profondément enracinées qui condamnent des générations entières d’individus, des communautés et des populations entières à la pauvreté.

Inégalité mondiale :

Mesurée uniquement en termes de revenus, la pauvreté absolue est en régression depuis les années 1980, même si cette baisse s’est ralentie depuis le milieu des années 1990. Mais l’inégalité mondiale reste très forte, qu’elle soit interne aux pays ou entre nations. Bien loin de les rattraper, la plupart des pays en développement ont perdu du terrain par rapport aux pays riches. Et certaines des nations les plus riches au monde souffrent toujours de problèmes persistants de pauvreté, voire de pauvreté extrême, en grande partie parce que certaines formes de discrimination et d’inégalité restent profondément ancrées au sein de la société. En outre, le niveau de revenus et le progrès social ne vont pas nécessairement de pair. Certains des pays où l’inégalité des revenus a le plus fortement diminué sont très loin de réaliser des objectifs de développement humain comme la réduction de la mortalité maternelle ou infantile, laquelle résulte souvent de formes profondément enracinées de discrimination.

Promouvoir l’égalité des sexes :

Une plus grande égalité entre les sexes serait un moteur puissant pour réduire la mortalité infantile. En se basant sur des données recueillies dans plusieurs pays, l’Institut international de recherches sur les politiques alimentaires estime que si les femmes et les hommes avaient également accès à l’éducation, à la nutrition, aux revenus et au droit de propriété, le taux d’enfants de moins de trois ans souffrant d’insuffisance pondérale diminuerait de treize pour cent en Asie du Sud. Cela veut dire que 13,4 millions d’enfants échapperaient à la dénutrition et partant, à une mortalité précoce. Pour l’Afrique subsaharienne, la malnutrition enfantine diminuerait de trois pour cent, évitant à 1,7 millions d’enfants d’être dénutris.

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